Il ne pourra aimer une femme que si elle est masculine, que si elle a enduré les milieux masculins et en a tiré certains traits de personnalité (humoristiques, références esthétiques, légèreté idéologique au dépend d'une indignation jugée irréfléchie).
La femme idéal d'un homme serait une sexdoll parfumée au sourire doucereux et délicate avec la psyché d'un homme, les qualités qui lui seraient exclusives : subversion, désagrabilité, connaissances rares, critique du système et de la façon dont il nous manipule, langage soigné mais non cuistre (comme le gavroche rêveur insolent, intello mais ne faisant pas d'efforts - qui vient d'un milieu difficile l'ayant endurci bien qu'il rêve d'un grand amour traditionnel et profond etc). Avec peut-être un brin de folie supérieur au sien, à force de devoir simuler ce qu'elle n'est pas avec les autres femmes : toutes insignifiantes et fatigantes de s'asseoir sur un potentiel qui ne les intéresse pas. Et aussi pour capter une attention sans cesse contrecarrée par un ennui existentiel pourfendant les brèves intrigues en lassitude.
L'homme ne tolère pas la féminité, ce qui est différent de lui de manière générale : les atypies doivent être dressées à l'aune d'une injonction à la masculinité, ces pseudo atypies lui octroyant de se divertir à un profilage sociologique le mettant en valeur en tant qu'être singulier (typiquement les profils psychométriques) se rapprochant de ses idoles (l'idolatrie transcendantale - c'est à dire la singerie d'un autre exclu de son temps le ramenant à son propre sentiment d'incompréhension mégalomane - étant fondatrice de la masculinité).
L'homme ne peut aimer la féminité : il la conspue, la méprise, la déteste même. Et fonde ses relations sur le mépris commun de cette féminité, dont il tolère seulement la diversion par des femmes exceptionnelles qu'il rencontre, ou des point de vue sur l'amour excluant le rôle à jouer de la femme, broderies paradoxales asseyant son caractère romanesque (relire le passage sur l'incompréhension).
L'homme hait la féminité, il n'a cessé de la haïr, si ce n'est dans une tolérance désespérée solipsiste permettant de prendre une hauteur sur les autres hommes. Incarnant alors l'homme compétitif, le misanthrope, le rationnel. Seul cet aveuglement quasi psychédélique du réel peut obstruer la haine d'absolument tous les hommes depuis le début de l'humanité jusqu'à la fin des temps pour la féminité.
