psychose collective l.f.
collective delusion
Ensemble pathologique assez disparate, réuni par l'adhésion partagée, dans une population donnée, à un discours ou à des rumeurs délirants, devenus la propre réalité psychique de la population.
Selon J. Delay, la collectivité concernée se comporte comme une cellule nouvelle, unique et cohésive, véritable "personnalité en plusieurs personnes". Chacun des participants contribue au délire commun, dont le thème est généralement la persécution.
Seront seulement citées : les "épidémies" de possession démoniaque ou de délire mystique (ce dernier ayant par ex. suscité le suicide collectif de Guyana en 1978) ; les hallucinations collectives ; les psychoses de quartier (avec surtout incrimination du comportement de certaines ethnies) ; dans certains cas, les désignations de boucs émissaires et les lynchages (notamment après une catastrophe).
Les prédispositions individuelles, la nature et l'intensité du ou des facteurs déclenchants, la fragilité psychique du groupe en soi, l'identification de chacun à celui-ci et à un chef, agissent de façon très variée dans ces troubles et leur évolution. Quand il est possible, le retour à la vie sociale est habituellement difficile et douloureux.
J. Delay, psychiatre français, membre de l'Académie de médecine (1967)
-> contagion mentale, délire à deux ou à plusieurs, océanique (sentiment, vécu), persécution (sentiment de).