Cette nuit j'ai rêvé de la guerre.
Le ciel était magnifique, des boules de feu ascendantes. Ma jambe s'embrassait. Mes compagnons, eux, hurlaient d'effroi et de douleur. Leurs carcasses jonchaient le sol boueux et l'eau croupis ruisselait le long de leurs cadavres, quelle vision d'horreur.
Je garde en tête cette image, comme des milliers d'étoiles filantes montantes sauf qu'il s'agissait de boules de feu. Elles montaient dans le ciel mais nous atteignait nous ici-bas.
Mon régiment tentait tant bien que mal de faire marche arrière, en vain. Ils possédaient tous une sorte de tuteur en bois attaché autours de leur jambe gauche (comme pour les jeunes pousse en horticulture) et souffraient le martyr.
J'ai moi-même arraché le tuteur d'un de mes camarades tombé au combat afin de me faire passer pour un estropié, j'imaginais ainsi me fondre dans la masse de mon régiment et ainsi attirer la bonhomie de l'ennemi...
Il y avait un soldat, il se dirigeait vers un coin de la forêt. Je l'ai suivi aussitôt. Il m'a dit « Salut » et ce fut ces derniers mots à mon égard, nous nous séparions.
La cabane, très grande pièce très spacieuse et rustique. De nombreux lits superposés, lattes en bois. Fil de chargeur de smartphone coincé dans une des lattes d'un des lits superposé. Havre de paix, fin du rêve.
