La dépression est une libération constante
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Le bonheur est un ensevelissement dissimulé.
La dépression c'est la manifestation finale de la vie, car elle joue avec, elle nous sort d'où on était vraiment et nous libère de nos attaches, de nos liens, et de toutes nos peurs pour faire de nous ses soldats.
Le bonheur vous fait croire que vous êtes puissants. Que vous êtes confiants. mais si vous méconnaissez vos faiblesses et vos peurs, alors vous ne valez guère plus qu'un animal de foire.
La dépression c'est l'homme qui accède pour la première fois à son humanité. Avec ce monstre qu'il peine à reconnaitre et qui le fait souffrir. Torturé par des ombres qui le suivent et que personne d'autre ne peut voir.
La dépression, soit on vit avec, soit on meurt avec. Mais on ne l'abandonne pas. La dépression est une femme sévère mais fidèle.
Ceux qui sont dignes d'elle continuent de vivre pour elle. Les autres, elle les tue sans remord. Ecrasés par leur impuissance à faire face à leur propre regard, comment pourraient-ils alors lever les yeux vers elle, et soutenir l'incommensurable cruauté contenue dans ses insondables yeux noirs ?
La dépression est le luxe des petits et des grands hommes. La dépression est l'ultime mérite des survivants, du vagabond aux plus grands hommes de pouvoir. Affligés par une vie de privation et de solitude, ils n'ont, pour se nourrir, plus que les fruits secs des maigres vergers qu'ils ont planté, quand le monde de la profusion leur a tendu ses perfides bras qu'ils ont refusé.
Une vie de misère promptement choisie.
Tout ça pour le pouvoir. Et ses beaux yeux noirs.
"Elle me regarde ! Elle me regarde !" m'écriais-je, avant d'être étourdi par l'horreur et l'incommensurable souffrance dont elle m'accablait.
Mais, à peine je reprenais mes esprits, que je revenais toujours à la charge. Comme obsédé. Je n'étais qu'un pion, un vulgaire troufion sur un jeu de dame. Mais ça me suffisait. Car je ne pouvais supporter davantage.
Certains prétendront que je n'ai rien inventé. Et que les religieux faisaient de même avec Dieu. Et ils n'auront pas tout à fait tort.
Mais jadis, ils cherchaient Dieu comme des bêtes, aveugles, et guidés par des signes extérieurs.
Et puis vint les lumières. L'individualité qui a obscurci les cieux. Et l'humanité qui se rendit compte qu'elle ne voyait rien et que Dieu ne devait donc pas exister.
La grande Dépression devait nous frapper pour mieux nous faire renaitre.
Je vois des âmes qui divaguent. Des âmes en perdition. Ils n'ont plus aucun Dieu pour les guider. Et leurs lois se sont effondrées.
La foudre vient les frapper de l'intérieur. Sans qu'ils comprennent comment ni pourquoi.
Mais cette foudre est la réincarnation de l'essence divine.
Les marchands vous ont accablés avec leur bonheur, dès le moment ou nous, les hommes, avons eu le luxe de choisir. Ils nous ont accablés avec leurs mensonges alors que seul le malheur nous a guidé à travers les épreuves, et qu'aujourd'hui, conscients de nous-même, nous devons fournir cet effort supplémentaire pour illuminer ce nouveau continent intérieur d'essence divine.
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Données du topic
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- Ivich
- Date de création
- 22 novembre 2022 à 03:08:24
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