On nait seul, on vit seul, on meurt seul.
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On nait seul, on vit seul, on meurt seul. Et mĂȘme quand on baise on est seul. Seul avec sa chair, seul avec sa vie qui est comme un tunnel qu'il est impossible de partager. Et plus on est vieux, plus on est seul face Ă quelques souvenirs d'une vie qui se dĂ©truit au fur et Ă mesure.
Une vie, c'est comme un tunnel. Et Ă chacun son petit tunnel. Mais au bout du tunnel, il n'y a mĂȘme pas de lumiĂšre. Il n'y a plus rien. MĂȘme la mĂ©moire se dĂ©compose avant la fin. Les vieux le savent bien. Une petite vie, des petites Ă©conomies, une petite retraite, et puis une petite tombe. Et tout ça, ça ne sert Ă rien. Strictement Ă rien. MĂȘme les enfants ça sert Ă rien. DĂšs que leurs parents n'ont plus rien Ă leurs donner, ils les foutent dans des hospices pour qu'ils crĂšvent seuls et en silence. MĂȘme les enfants n'en ont rien Ă battre. L'amour filial, ça n'existe pas. C'est un mythe.
Ta mĂšre, tu l'aimes juste quand elle te donne du lait. Et ton pĂšre, quand il te prĂȘte du fric. Mais quand les seins de ta mĂšre se sont dessĂ©chĂ©s et qu'il n'y a plus de lait Ă en tirer, ou quand les poches de ton pĂšre se sont vidĂ©es de leur fric, alors il n'y a plus qu'Ă les mettre dans un placard lointain, en espĂ©rant qu'ils meurent d'une maladie rapide et pas trop coĂ»teuse. C'est comme ça, c'est la loi de la vie. Ce n'est que lorsqu'il y a un hĂ©ritage Ă toucher que les enfants font semblants d'ĂȘtre gentils. Mais quand tout l'hĂ©ritage c'est un frigo ou une tĂ©lĂ©, ce n'est plus la peine de faire semblant. Ou alors vraiment le minimum, juste de quoi se donner bonne conscience. Un coup de fil par mois et quelques larmes au moment de leurs enterrements et on est quitte avec son devoir.
L'amour, l'amitié, tout ça c'est du pipeau. Ce sont des illusions, des illusions de jeunesse qu'on entretient pour cacher que tous les rapports humains ne sont que du petit commerce. Parler d'amitié et d'amour ça nous arrange, mais par calcul. La réalité, elle est beaucoup plus vénale.
Ta mĂšre, tu l'aimes parce qu'elle te nourrit et t'empeche de mourir. Ton ami, tu l'aimes parce qu'il te trouve un travail, qu'il te donne Ă manger et t'empĂȘche de mourir. Et ta grosse, tu l'aimes parce qu'elle te fait la cuisine, te vide les couilles, et te fait des enfants qui devront te protĂ©ger quand tu seras trop vieux et que t'auras peur de mourir.
Mais il suffit d'avoir giflĂ© une seul fois son mĂŽme pour qu'il se venge quand tu seras vieux. En fait, cette gifle ça l'arrange Ă©normĂ©ment. Et lorsqu'il te foutra Ă l'hospice, elle lui servira de prĂ©texte pour masquer le dĂ©sintĂ©rĂȘt naturel que n'importe qui Ă©prouve Ă l'Ă©gard de ses gĂ©niteurs.
Non, baiser n'est pas un bon calcul. Ca coĂ»te mĂȘme trĂšs cher. Mais ça fait passer le temps. Et quand le dĂ©sir de baiser est parti, on se rend compte qu'on a plus rien Ă faire dans ce monde. Et qu'il n'y a jamais rien eu d'autre dans cette putain de vie. Rien qu'un programme de reproduction inscrit au fond de nos tripes, et qu'on se croit obligĂ©s de respecter. Naitre malgrĂ© soi, bouffer, agiter sa queue, faire naitre et mourir.
La vie est un grand vide. Elle l'a toujours Ă©tĂ© et elle le sera toujours. Un grand vide qui pourrait parfaitement se dĂ©rouler sans moi. Mais moi je n'ai plus envie de jouer ce jeu. Non, je ne veux plus. Je veux vivre quelque chose de personnel, d'intense. Je ne veux plus ĂȘtre le dernier boulon interchangeable d'une Ă©norme machine. Le jour de ma mort, je ne veux pas avoir l'impression d'avoir vĂ©cu les memes conneries que tous les millions de crĂ©tins qui s'entassent sur cette planĂšte. En somme, ce que j'ai vĂ©cu, le dernier des trous du cul l'a vĂ©cu aussi. Il faut que je me trouve une raison, un prĂ©texte au hasard n'importe quoi pour avoir envie de tenir encore vingt ans jusqu Ă ma mort.
Tiens, si je pouvais recommencer une existence, je devrais faire des films porno. Là au moins, c'est clair. Les gens qui font ça, ils ont tout compris au sens de notre espÚce. Soit t'es né avec une bite et tu n'es utile que si tu te comportes comme une bonne bite bien dure qui bourre des trous. Soit t'es né avec un trou et tu ne seras utile que si tu te fais bien bourrer. Mais dans les deux cas t'es tout seul. Oui, moi je suis une bite. C'est ça. Je suis une misérable bite. Et pour me faire respecter, il faudra que je reste toujours bien dur...
Le 26 octobre 2022 Ă 21:10:43 :
Tu parles beaucoup dis donc
Merci de me le faire remarquer, je m'en Ă©tais pas rendu compte, sherlock
C'est vrai Ă partir du 6Ăšme paragraphe si c'est de toi l'auteur je suis d'accord
Chaque homme ici ne peut qu'ĂȘtre d'accord avec le fait qu'on rencontre notre vrai nous quand on rĂ©flĂ©chit avec notre queue et que ce n'est pas souvent la mĂȘme personne
Trouvons une raison de continuer malgré cela, on a été dotés d'une conscience, c'est notre seule chance de casser le code, nous vivons d'espoir malgré nous
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Données du topic
- Auteur
- Ennuie60
- Date de création
- 26 octobre 2022 Ă 21:09:52
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