Prologue : Une emprise inattendue.
Je suis né dans les Alpes-Maritimes et j’ai grandi dans un petit village de montagne du département.
Rares sont les départements à aussi bien porter leur nom...
Quand les Alpes-Maritimes vous sont inconnues, on se dit que ce nom n’est peut-être qu’une chimère.
Se retrouver coincé entre les Alpes et la mer Méditerranée c’est un peu gros et pourtant… Ici, vous ne pouvez que monter vers les montagnes ou descendre vers la Méditerranée.
Malgré ce décor splendide, je n’étais clairement pas prédisposé à me tourner vers les montagnes.
Les sorties scolaires de mon école du village ? Randonnée dans les bois, classe verte dans le Mercantour. J’aimais bien ces sorties mais… Quelque chose ne collait pas.
J’étais pour dire, bien plus attiré par la mer et plus en particulier partir à l’aube avec mon père pour faire de la plongée sous-marine en apnée.
Mon premier regard lucide vers les montagnes m’est arrivé quand j’étais en seconde.
J’étais parti pour Nice donc bien loin de la maison et donc en internat.
Comme tout étudiant qui a l’occasion de découvrir Nice en profondeur quand il est bien installé, la promenade des anglais est incontournable.
Je marche avec mes nouveaux amis d’école et en regardant devant moi j’ai vu les Alpes enneigées en arrière-plan. (©E.Lebouteiller/PNM)
J’étais sous son appel, son emprise.
Une seule chose m’est venue à l’esprit : "Je ne savais pas que les Alpes étaient aussi belles." C’était sous mon nez depuis tout ce temps, je n’ai fait rien autre que rester enfermé chez moi.
Quand cette réalité s’est ancrée dans mon esprit, j’étais triste mais j’en ai appris une leçon, celle d’ouvrir les yeux et réellement regarder autour de moi.
Les fois suivantes dans le train, à Antibes plus particulièrement… Je me collais aux vitres pour voir à nouveau les Alpes.
Je voulais y aller, monter en haut de ses sommets. Monter toujours plus haut, jusqu’à atteindre le ciel.
Mais je me savais un peu hermétique à la marche/randonnée alors je me disais que ça resterait un fantasme, que je resterais spectateur…
Jusqu’à que je repense à la première leçon que j’ai pu tirer en regardant les Alpes.
Montagne de Thiey, je viens pour toi.
À suivre, chapitre 1.