Topic de MC-VIE-SOUPYFAC :

Poésie en prose

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Ô chrysalide restant à jamais close, n’est-tu pas toi aussi une forme qui un jour a voulu prendre vie ? N’es-tu pas le cocon dans lequel l’esprit de l’homme a-t-il gagné sa liberté ? Tu as ensuite volé et parcouru la Terre pendant deux mille ans et te voilà maintenant pleureuse, dressée toute droite, si proche de la boue…tu trembles, la conscience t’apparait du haut de tes années comme un gouffre de plus en plus vertigineux, tu trembles et cela nous fait scandale, et ta dépendance s’accroit en même temps que ton supplice…

De tes ailes tu pousses tes frères et il nous semble que de ta voix enrouée pourrait sortir la plus douce des mélodies, mais c’est muette que tu t’offres à la vie…ô chrysalide vaste et céleste, de quelle nature est-tu pour reculer en plein déploiement, devant l’homme écorché qui te supplie de le sacrifier ? Maintenant tu nous apparait comme une bête ingrate, et dans peu de temps il en sera fini de ta race…j’entend au loin, dans la ville sans lune, glisser dans les rues ton murmure, mais personne n’est au balcon pour l’écouter, tous sont distraits par notre époque de toi abandonnée…

Les contours scintillants d’une forme inconnue ondulent dans mon esprit, obscurcit, pétrifié par l’idée de penser aussi absurdement aux choses insaisissables du monde. Ces choses prennent vie, se déploient elle-aussi comme des dieux intérieurs qui se complaisent dans l’enfermement, je les sent grouiller de partout et bien vite ils réclament la liberté. Qu’est ce que je peux faire, face à eux ? Ils me dirigent comme ils dirigent l’homme depuis la nuit des temps « les morts règnent sur les vivants » et ils naissent, à nouveau, dans l’esprit de leurs enfants. Je sent l’esprit de l’homme m’habiter, il ne m’imprimera jamais aucune volonté, aucune direction, et se contentera d’assister au spectacle de l’éternel présent…il jouit ! Il connait la liberté, grâce à moi, grâce à nous !

Quand le souvenir nous rend momentanément immortel, nous entrevoyons dans le ciel les parents disparus, projetés là haut comme autant d’ombres colorées qui sagement, depuis leurs nuages immaculés, observent les hommes sans les distinguer, sans qu’on ne puisse lire dans leurs yeux ce qu’on y lisait quand dans nos salons ils s’asseyaient, après une dure journée de travail, prêts à discuter joyeusement des guerres et du bon temps…Et pourtant ils sont là, avec nous, c’est à peine si nous pouvons les toucher, et ceux d’avant aussi, et ce contact viscéral, qui se prolonge comme une racine que rien n’arrête remonte jusqu’à nos entrailles, jusqu’à notre origine végétale , les pins et sapins, jusqu’aux chênes noueux qui sont comme des piliers d’espoir auprès desquels l’homme peut se réfugier.

Le 20 octobre 2022 à 02:14:53 :
up en lisant https://image.noelshack.com/fichiers/2019/27/5/1562334476-risiboulbent2.png

Merci :oui:

Auguste comte disait : les morts gouvernent les vivants https://image.noelshack.com/fichiers/2017/09/1488318669-zemmour1.png

EDIT : J'ai pris plaisir à lire ta poésie 9/10 https://image.noelshack.com/fichiers/2019/27/5/1562334476-risiboulbent2.png

Le 20 octobre 2022 à 02:19:54 :
Auguste comte disait : les morts gouvernent les vivants https://image.noelshack.com/fichiers/2017/09/1488318669-zemmour1.png

EDIT : J'ai pris plaisir à lire ta poésie 9/10 https://image.noelshack.com/fichiers/2019/27/5/1562334476-risiboulbent2.png

Merci beaucoup clé :oui:

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Données du topic

Auteur
MC-VIE-SOUPYFAC
Date de création
20 octobre 2022 à 02:12:35
Date de suppression
21 octobre 2022 à 08:00:00
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