Cordialement, virgule
Stéphane E. trottinait sur la Piazza del Colloseo, fébrile...
La moiteur de l'après midi devenait difficilement supportable.
Stéphane accéléra le pas, plein d'une impatience difficilement contenue...
Son petit fion rose, malicieux, tournait casaque, et s'enfuyait discrètement face au majestueux Colisée.
Telle incroyable construction, tel raffinement...
Tout cela lui semblait improbable...
L'érotisme impalpable des lieux lui donnait un tournis indescriptible.
Il se reprit subitement, s'essuyant le front.
Une belle après-midi s'offrait à lui, pleine de promesses moites et langoureusement Latines...
Suant légèrement, surveillant ses alertes Tinder, il se mit à tourner en boucle, dans ce quartier populaire... si riche de virils éphèbes à peine couverts.
Stéphane, pris de chaleures soudaines, paniqua, et décida de pénétrer en un lieu climatisé... pour le changer.
Devant une boutique de textile pour femmes, impressionné par le professionnalisme Romain, il entra, essuyant ses mocassins en toile à l'entrée.
Déjà il savourait la délicatesse des étoffes, la joyeuseté des couleurs, fou d'un plaisir difficilement dissimulé.
"Piero..." dit-il dans un souffle, alors que lui venait une érection incontrôlable.
Il y acheta une robe DolceGabana, négligeant son prix, prétextant un rendez-vous galant Piazza de Trevi, le sourire mutin, les mains déjà tremblantes...
Sortant après avoir payé, son Tote Bag lui fouettant doucement la hanche, il vit alors une Google Car à sa hauteur...
Pris d'un frisson, pensant déjà à son modelbusiness, effrayé par les potentiels désabonnements, il détournait déjà son visage, les mollets hérissés, le pas hésitant...
"Société technologique, intrusive...
Vilaine!", maugréat-il.
Il fallait faire vite.
En effet, Piero, son date de l'après-midi, lui envoyait à présent un sms empressé :
" Quarante viale delle Terme di Caracalla, Stefano, Avanti Amore".
Stéphane, déjà trempé, huileux, empli de doutes comcupiscents, courait déjà dans la ruelle, transi d'un amour incertain...
Son escapade transalpine devait en effet rester secrète.