L’Iran fait appel à l’appui diplomatique de la Russie et de la Chine, face au projet de résolution qui condamnerait le pays, défendu par les États-Unis devant l’Agence internationale de l'énergie atomique, qui doit se réunir à Vienne lundi.
La réunion, des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’annonce des plus tendues. Les États-Unis et les trois pays européens signataires de l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien, dont la France , pourraient mettre au vote une résolution condamnant l’Iran pour son refus de coopérer avec l’agence onusienne. Selon le dernier rapport du secrétaire général de l’AIEA, des traces de radioactivité ont été décelées sur trois sites iraniens non autorisés à y développer des activités nucléaires.
Un autre rapport indique que l’Iran est désormais en possession de 43 kg d’uranium enrichi à 60 %, soit 25 % de plus que ce qui avait été obtenu par les centrifugeuses iraniennes il y a trois mois. Ce stock, s’il était enrichi à 90 %, pourrait servir à la fabrication de la bombe atomique. l’éventualité de cet enrichissement « n’est qu’une question de jours, pas de semaines ou de mois ».
En quête d'un soutien politique, l'Iran s'est tourné vers Moscou et Pékin, deux autres signataires du pacte de 2015. Vendredi, le chef de la diplomatie iranienne a appelé son homologue russe, lequel lui a dit sa « ferme opposition » au projet de résolution. La veille, c’était le porte-parole de la diplomatie chinoise qui rejetait toute « confrontation » des Occidentaux avec l’Iran. Ce qui a permis à Hossein Amir-Abdollahian de menacer le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell : le vote d’une telle résolution « provoquerait sans aucun doute une réponse proportionnée, efficace et immédiate de la part de l’Iran ».
A Téhéran, on a très mal digéré l'assassinat le 22 mai, imputé à Israël, d’un colonel des Gardiens de la révolution, organisation qualifiée de « terroriste » par Washington. L’Iran a fait comprendre qu’elle ne signerait aucun retour dans le pacte nucléaire de 2015 si les États-Unis maintenaient ce label. Colère aussi des mollahs lors de la visite vendredi à Jérusalem du chef de l’AIEA, à l’issue de laquelle le Premier ministre israélien a promis que son pays « se réservait le droit […] de bloquer » le programme nucléaire iranien. Est-ce la montée des périls en Ukraine qui est en cause ? Rarement, en tout cas jusqu’à présent, le décalage aura été aussi net dans ce dossier entre les Occidentaux d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre.
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