Voyage au bout de la nuit a un style composite assez curieux mais c'est un météore, ce roman. Il faut se replacer dans le contexte de l'époque pour se rendre compte à quel point c'est brutal...
En 1932, les grands romanciers sont Mauriac, Gide, Bernanos, Malraux qui écrivent dans un style ampoulé et parfois totalement suranné... Et puis Céline arrive et ravage tout ça
Mort-à -crédit est fabuleux, aussi.
En revanche, l'aposiopèse (syntaxe hachée avec points de suspension) devient trop systématique par la suite. Henri Godard (le grand spécialiste du style célinien) a beau expliquer que c'est l'aboutissement absolu, je trouve ça personnellement pénible à lire et parfois même horripilant.