- C'est bien ici, t'es sûr ?
- Oui maman ...
- C'en a pas l'air, t'as vu tous ces grillages ? On se croirait à Dachau !
- ...
- C'était y pas pour une maison de fous que tu devais bosser ?
- Un hôpital psychiatrique ...
- Oui ben c'est bon on a pas tous tes mots savants ! Bon, ils nous ouvrent ou c'est quoi ?
Votre mère frappe le guidon pour klaxonner, à trois reprises.
- Ils vont pas nous faire attendre, Auschwitz là !
Elle klaxonne derechef, et, au bout de deux minutes, un grand van noir apparaît à l'horizon. Deux autres le suivent ; tous les trois ont les vitres teintes.
- Bon ça y est, ils viennent te chercher. Toute une escorte, hou hou !
- Ca me met pas en confiance ...
- Bah ! Qu'est-ce que ça peut cacher de pire qu'une maison de fous ? Bon, je te descends ta valise, t'as ton téléphone, tes papiers, tout ?
- Oui maman.
- Ton premier travail ! J'en suis toute émue ... Tu me raconteras ça !
Les grillages s'ouvrent; les trois vans sortent côte à côte, pour s'arrêter juste devant la clio de votre mère. En sortent, à votre grande surprise, des escouades de soldats armés qui s'empressent de former un cercle autour de vous. Un homme se détache du lot.
- Fouillez le garçon.
- A vos ordres, chef.
Deux hommes s'avancent, qui commencent à vous palper en tous sens, ventre, cul, jambes ...
- Hé, vous êtes qui, qu'est-ce que vous faites ?
- Vous pouvez rentrer chez vous, madame. J'ai peur qu'à mon grand regret, on ne vous laisse pas entrer dans l'hopital ... seul le personnel y est admis. Votre fils saura se débrouiller comme un grand !
- Bon, vous en prendrez soin pour moi hein ?
- C'est promis, brave dame.
- S'il crie la nuit, mettez lui la couverture sur sa tête, ça le calme ...
- Ahah, je m'en souviendrai !
- Bon, au revoir lapinou ! Tu m'appelles si y'a un problème d'accord ?
- Oui maman, au revoir maman !
Votre mère monte dans la voiture, et s'en va, vous laissant seul avec les militaires.
- Laisse moi deviner, licence de psycho ?
- Euh, ouais
- Classique, et depuis combien de temps t'es au chômage ?
- Deux ans et trois mois
- Ah, y'a pire !
- Ouais, j'ai trouvé vite comparé à d'autres ...
- "Trouvé", et quelle trouvaille ! T'aurais mieux fait de continuer de chercher, entre nous.
- Comment ça ?
- Rien, t'occupe. Bon allez, avant de monter, je vais avoir besoin de ton téléphone.
- Mon téléphone ?
- Interdit à l'intérieur de l'hôpital. Ca affole les méta... euh, les patients, et ils trouvent toujours le moyen de les voler pour communiquer avec l'extérieur. On préfère qu'ils y aient pas accès. Tu pourra le récupérer pendant tes permissions, pour l'instant donne le moi, fais pas de vagues.
A) "Tenez, le voilà"
B) "Pourquoi je vous le donnerais ?"
C) "C'est mort, je donne pas mon téléphone !"
D) "Tenez, le voilà. Au fait, c'est pour quoi tous ces grillages ?'"