Une belle journée se levait, les oiseau chantaient. Stéphane Edouard pris une douche chaude, il exerçait sa voix dans les graves et les médiums. Les effluves de lavandin qu'exhalait son gel douche réveillait ses petites narines. Les fines chevilles de Stéphane flottaient à l'intérieur de son large peignoir Italien. Quand il débarquait dans le snobisme ambiant de son séjour, il caressait sa bibliothèque. Il caressa aussi le tout dernier disque de Riccardo Corréa, l'introduit dans le vinyle.
Il trémoussait ses petites jambettes, électrifiées par la voix rauque du chanteur. Il fit quelques tours sur lui-même, son peignoir s'épanouit dans d'amples ondulations, ouvrait grand ses ailes comme un bel oiseau, puis la corde se détachait. Enfin, son peignoir glissait. Après cet effort, il transpirait à grosse goutte. Sous les reflets chauds et dorés du soleil, son crâne nu avait l'air d'une pierre précieuse. Il était très coquet, plus resplendissant qu'un sapin de noël.
De l'autre côté de la rue, depuis une fenêtre crasseuse, un homme l'observait. Ce mec a un fion énorme, on dirait une autruche, pensait il. Il se demandait si coucher avec un tel homme, si efféminé, était considéré comme gay ou non.
Il sentait que l'exubérance de son fion, était à la merci d'un prédateur. Stéphane tressaillit. Il dirigeait lentement son regard sur la gauche. L'homme rustre, un latin au regard perçant, déposait un regard sévère sur Stéphane. Il observait son généreux fessier, qui s'offrait juste au-dessus de roses versicolores, à travers la fenêtre sous laquelle elles étaient disposées. C'est de bon goût, s'était dit Stéphane, de décorer sa fenêtre de jolies roses qui sentent bon. Il se retournait, troublé, car il ne portait plus son peignoir. Il retournait timidement son crâne difforme en forme d'oeuf renversé. Hypnotisé par le torse du grand gaillard, il transpirait. Une garrigue de poils dans laquelle ses mains souhaitaient aller se baladées. Puis il s'égarait sur la barbe en broussaille grisonnante, son pouls s'accéléra. Nerveusement, il levait puis abaissait ses yeux de proie sur le regard de chasseur qui avaient sa croupe dans le viseur. Il déposait son petit doigt bien fuselé, tremblant, sur sa lèvre entrouverte. Cet homme là, se dit Stéphane à lui-même, c'est du H en grande quantité. Malgré que, continuait t-il pour lui-même, je fasse partis des hommes les plus virils, je sens que ma part de F ne lui résistera pas bien longtemps