Le gouvernement algérien chie à la gueule de son peuple, ce à quoi ce dernier se résigne non sans panache ni dignité. L’Algérie austère n’est pas le Maroc ouvert aux quatre vents, bigarrés, instagrammable, prêt à se vendre au premier venu, ni la Tunisie, plus petite, rationnelle, moins rétrograde et arqueboutée sur des principes contre-productifs. Au moins les algériens, qui aimeraient quitter un pays largement sans perspectives, n’ont-ils pas à subir des vagues de touristes vulgaires, exhibant leur liberté de façade, bien enviable cela dit. L’austérité fait partie de la culture, ainsi que la fierté qui d’un probable commun accord entre le gouvernement et le peuple met au dernier rang des priorités la manne du tourisme. Cet entresoi un peu schizophrène, entre algériens vivant sur place et ses représentants émigrés, est bien sûr néfaste mais présente une forme de mérite.