Complainte du Mage déchu, par féminine sorcellerie vaincu. (Pierre de Kheysard)
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Je n'en puis plus de lutter mes chers frères...
Cela fait pourtant bien depuis mes douze ou treize ans que le sort se joue de moi et sûrement depuis tout enfant, mais en ces temps succédant l'âge "adolescent", ma faible âme de pécheur désespère de la vie-même à présent.
Pourtant ô combien je chéris maintenant, cette époque douceâtre où n'étoys alors comparé au jour d'huy, un fier jouvenceau si innocent mais hélas tout naif, un jeune page conservant sans le moindre effort son si précieux et divin pucelage. tel l'auguste alchimiste distillant , pour ainsi dire secrètement le riche et flamboyant alliage...
Mais ceci appartient au passé mes frères.
Avant l'âge le plus sombre qui soit... L'âge qu'à jamais je maudirais, où une sorcière illusioniste - la main vernie du Malin - fut missionnée de me faire abdiquer de ma souveraine virginité. Ceci en l'an de disgrâce Deux Mil Dix Neuf, avec une innocente réserve et une apparente timidité à la suite de mois de chasse gardée qu'eut menée la rapace aux serres acérées.
Timidité toute entière satanique, aussi trompeuse que Lucifer luy-même, car ainsi à m'y méprendre pensant que j'eut à faire à une modeste créature tout d'amour et d'argile pétrie, c'est à jamais que se tarirent mes dons bénis d'Istari, de mage non Noir ou encore Gris mais bien de celuy suivant la chaste et glorieuse voie du Messie.
Ah, scélérate et impie succube ! Avec qui j'ai plus oeuvré à guerroyer que coupablement et si piètrement enfourchailler le cheval de "grand soir", piètre équidée au demeurant dont la croupe ne fit que déchoir en ces trois ou quatre ans de désespoir...
Curieusement, peu s'en faut, cette maladive liaision connut de fréquentes et mielleuses trêves, ne m'apportant à leur suite que la plus grande des souffrance lorsque que le feu du combat revint à occir les lestes balosches de votre confrère tout amer, et mon coeur endolori par l'amour dont se rit celle pour qui j'eut le malheur de m'être épris...
Ce soir où tu me lis cher frère, je voudrais que tu considère : que si par malheur ma route tu empruntait en une fort vilaine nuit d'hiver, tu finira tout comme moi, mon semblable oui mon frère, comme dirait le chtouilleux Baudelaire... le fantôme d'un homme que l'allégresse ne traverse guère plus même en de frêles relicats, car ce qu'on appelait sa joie a fini de se noyer dans l'oubli infini et dans cette tiède vinasse malgré tout fort bonasse, ma fidèle et gaie compagne de Beaujolais ou d'Alsace, posant un pansement aimant sur mon torse tout de sang ruisselant.
La perte de la virginité n'étant qu'un point d'ancrage pour résumer ce naufrage... Personne n'est vierge en nos âges, les 'puceaux' se gavant de porno... le soucis n'est pas là... Cest que j'ai tant aimé une garce qui n'a de coeur que le nom.
Esseulé, décimé par une rosée d'hostilité
Là où les coeurs sont enterrés et les ancres se sont envolées
Le bide :
O morbide bide
pourquoi s'acharner sur ce sujet tout décharné ?
Allons-y, allons-y tristement
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Données du topic
- Auteur
- ChadGoutiere
- Date de création
- 5 juillet 2022 à 22:48:47
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