Elles sont là, dans les villes, dans les campagnes
L'été arrive, gare aux cachalots.
Le sol tremble sous chacun de leurs pas, l'été arrive.
Gare aux cachalots.
La grossophobie c'est fini. Les grosses et les grasses exposent fièrement leurs lymphœdèmes, au moindre rayon de soleil, nonobstant la température, les 5 tristes degrés matinaux suffisent à justifier ce scandaleux spectacle, saupoudré de quelques tissus, ersatz de vêtements.
La grâce n'a jamais visiter la grasse ; elle n'a d'ailleurs aucune matière si ce n'est adipeuse, matière qu'elle semble plaire à exposer au plus grand nombre. Stratagème fin à son image, elle feinte la fierté de son excès de forme difforme, la parole et l'acte tiennent place à la pensée.
Gare à vous l'été arrive, les cachalots sont là.
Les jambonneaux leurs faisant office de cuisse se frottent dans une danse démoniaque. Un infernal mélange de chair, de gras, de veines, de vergetures et de varices se fait sous nos yeux horrifiés à chaque pas que la baleine va laborieusement effectuer. Les anciens s'évanouissent, les hommes vomissent et les enfants pleurent. Les femmes quant à elles se régalent de ce spectacle, encourageant le monstre dans cet adipeux suicide : " tu es belle ma chérie", ose-t-elle lui dire. Le sourire au lèvre, elle se repaît ; la bête la valorise.
L'été est proche, gare à vous, gare aux cachalots