Topic de AC66 :

Le FUTURISME

  • 1
Vous en pensez quoi ?

Manifeste du Futurisme

1. Nous voulons chanter l'amour du danger, l'habitude de l'énergie et de la témérité.

2. Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l'audace et la révolte.

3. La littérature ayant jusqu'ici magnifié l'immobilité pensive, l'extase et le sommeil, nous voulons exalter le mouvement
agressif, l'insomnie fiévreuse, le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing.

4. Nous déclarons que la splendeur du monde s'est enrichie d'une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse. Une
automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux, tels des serpents à l'haleine explosive... une automobile
rugissante, qui a l'air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace.

5. Nous voulons chanter l'homme qui tient le volant, dont la tige idéale traverse la terre, lancée elle-même sur le circuit
de son orbite.

6. Il faut que le poète se dépense avec chaleur, éclat et prodigalité, pour augmenter la ferveur enthousiaste des éléments
primordiaux.

7. Il n'y a plus de beauté que dans la lutte. Pas de chef-d'œuvre sans un caractère agressif. La poésie doit être un assaut violent contre les forces inconnues, pour les sommer de se coucher devant l'homme.

8. Nous sommes sur le promontoire extrême des siècles! .... A quoi bon regarder derrière nous, du moment qu'il nous
faut défoncer les vantaux mystérieux de l'impossible? Le Temps et l'Espace sont morts hier. Nous vivons déjà dans
l'absolu, puisque nous avons déjà créé l'éternelle vitesse omniprésente.

9. Nous voulons glorifier la guerre, – seule hygiène du monde, – le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent et le mépris de la femme.

10. Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme et toutes les lâchetés
opportunistes et utilitaires.

11. Nous chanterons les grandes foules agitées par le travail, le plaisir ou la révolte; les ressacs multicolores et
polyphoniques des révolutions dans les capitales modernes; la vibration nocturne des arsenaux et des chantiers sous
leurs violentes lunes Ă©lectriques; les gares gloutonnes avaleuses de serpents qui fument; les usines suspendues aux
nuages par les ficelles de leurs fumées; les ponts aux bonds de gymnastes lancés sur la coutellerie diabolique des fleuves
ensoleillés; les paquebots aventureux flairant l'horizon; les locomotives au grand poitrail qui piaffent sur les rails, tels
d'énormes chevaux d'acier bridés de longs tuyaux et le vol glissant des aéroplanes, dont l'hélice a des claquements de
drapeaux et des applaudissements de foule enthousiaste.

Dieu véhément d’une race d’acier,
Automobile ivre d’espace,
qui piétines d’angoisse, le mors aux dents stridentes !
Ă” formidable monstre japonais aux yeux de forge,
nourri de flamme et d’huiles minérales,
affamé d’horizons et de proies sidérales,
je déchaîne ton cœur aux teuf-teufs diaboliques,
et tes géants pneumatiques, pour la danse
que tu mènes sur les blanches routes du monde.
Je lâche enfin tes brides métalliques… Tu t’élances,
avec ivresse, dans l’Infini libérateur !…
Au fracas des abois de ta voix…
voilà que le Soleil couchant emboîte
ton pas véloce, accélérant sa palpitation
sanguinolente au ras de l’horizon…
Il galope là-bas, au fond des bois… regarde !…
Qu’importe, beau démon ?…
Je suis à ta merci… Prends-moi !
Sur la terre assourdie malgré tous ses échos,
sous le ciel aveuglé malgré ses astres d’or,
je vais exaspérant ma fièvre et mon désir
à coups de glaive en pleins naseaux !…
Et d’instant en instant, je redresse ma taille
pour sentir sur mon cou qui tressaille
s’enrouler les bras frais et duvetés du vent.
Ce sont tes bras charmeurs et lointains qui m’attirent !
ce vent, c’est ton haleine engloutissante,
insondable Infini qui m’absorbes avec joie !…
Ah ! Ah !… des moulins noirs, dégingandés,
ont tout à coup l’air de courir
sur leurs ailes de toile baleinée
comme sur des jambes démesurées…
Voilà que les Montagnes s’apprêtent à lancer
sur ma fuite des manteaux de fraîcheur somnolente…
Là ! Là ! regardez ! à ce tournant sinistre !…
Montagnes, Ă´ BĂ©tail monstrueux, Ă´ Mammouths
qui trottez lourdement, arquant vos dos immenses,
vous voilà dépassés… noyés…
dans l’écheveau des brumes !…
Et j’entends vaguement
le fracas ronronnant que plaquent sur les routes
vos jambes colossales aux bottes de sept lieues…
Montagnes aux frais manteaux d’azur !…
Beaux fleuves respirant au clair de lune !…
Plaines ténébreuses ! je vous dépasse au grand galop
de ce monstre affolé… Étoiles, mes Étoiles,
entendez-vous ses pas, le fracas des abois
et ses poumons d’airain croulant interminablement?
J’accepte la gageure… avec Vous, mes Étoiles !…
Plus vite !… encore plus vite !…
Et sans répit, et sans repos !…
Lâchez les freins !… Vous ne pouvez ?…
Brisez-les donc !…
Que le pouls du moteur centuple ses élans ! »
Vous pensez quoi de ce mouvement artistique du XXeme siècle ?
Ça vous inspire quoi ?
ça ressemble presque à rien donc c'est presque de la merde https://image.noelshack.com/fichiers/2017/18/1494048058-pppppppppppppppppppp.png
  • 1

Données du topic

Auteur
AC66
Date de création
14 juin 2022 Ă  23:09:34
Nb. messages archivés
9
Nb. messages JVC
9
En ligne sur JvArchive 361