Le 30 mai 2022 à 03:10:39 bonbon- a écrit :
Le 30 mai 2022 à 03:07:31 :
Depuis Azincourt, rien n'a changé. Les Français suivent toujours des stratégies rigides et lourdes qui se font écraser par le modèle anglo-saxon, plus agile et flexible.
Certes les Anglais ont quitté le territoire, mais ils dominent le monde, et toute leur domination repose toujours sur la même mentalité. Et ce qui était vrai à Azincourt n'a cessé de s'accentuer depuis.
Une victoire anglaise aurait donnée quoi ? Un monde 100% anglais ? Car sans la France pas d'États-Unis.
Non, les Anglais auraient très bien pu contrôler uniquement un morceau du Nord de la France et le roi de France aurait pu conserver le reste. Il y avait plein de possibilités, méfions nous des uchronies.
Pour les USA, je pense qu'on accorde beaucoup trop d'importance au délire La Fayette (qu'on adore ressasser en cours d'histoire en France), ou même aux théoriciens proto-libéraux de la fin du XVIIIe siècle (qu'en revanche on n'évoque jamais dans les cours d'histoire du lycée, tant ils vont à l'encontre de la doxa actuelle).
Je rappelle que Hobbes (s'il devait y avoir un proto-libéral parmi tous les proto-libéraux, ce serait lui, c'est lui qui théorise le socle d'un Etat de droit) était anglais et que la magna carta (une ébauche aussi à sa façon) et l'habeas corpus (aux antipodes des lettres de cachet en vigueur à la même époque en France) étaient anglais aussi; la révolution qui a conduit au Bill of rights date de 1689, bien avant les théories libérales françaises.
Les Anglais ont depuis toujours eu un train d'avance sur les Français en terme de liberté et de flexibilité, de méfiance à l'égard d'un pouvoir royal sans limite.
L'indépendance de 1776 tient davantage à cet esprit qu'à Montesquieu, qui s'est à mon avis plutôt abreuvé de l'esprit des Anglais que le contraire. Les Américains ont juste voulu aller encore plus loin que les Anglais d'origine dans leur désir d'autonomie.
Ce qui n'empêche pas les Français d'avoir eu des théoriciens de grand talent au XIXe siècle, mais ils avaient déjà une guerre de retard. L'Etat était déjà devenu beaucoup trop puissant, et plus personne n'a jamais réussi à revenir en arrière, hélas. Plus l'Etat est devenu fort en France, plus les Français sont devenus faibles, castrés, figés, comme morts de l'intérieur.
C'est la flexibilité, l'autonomie et la liberté qui dominent le monde, pas la bureaucratie, la servitude et l'inertie.
