Topic de Pomme5702 :

Philo aidez moi

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je comprends rien je dois rendre une explication de texte pour demain :

Certains rouges de Matisse, par exemple, provoquent une jouissance sensuelle chez
celui qui les voit. Mais il faut nous entendre : cette jouissance sensuelle, si on la considère
isolément – par exemple si elle est provoquée par un rouge donné en fait dans la nature – n’a
rien d’esthétique. C’est purement et simplement un plaisir des sens. Lorsqu’on saisit, au
contraire, le rouge sur le tableau, on le saisit, malgré tout, comme faisant partie d’un ensemble
irréel et c’est dans cet ensemble qu’il est beau. Par exemple c’est le rouge d’un tapis près d’une
table. Il n’est d’ailleurs jamais couleur pure. L’artiste, même s’il se préoccupe uniquement de
rapports sensibles entre les formes et les couleurs, a précisément choisi un tapis pour redoubler
la valeur sensuelle de ce rouge : des éléments tactiles par exemple doivent être intentionnés1
Ă 
travers ce rouge, c’est un rouge laineux parce que le tapis est d’une telle matière laineuse. Sans
ce caractère « laineux » de la couleur quelque chose serait perdu. Et certes le tapis est peint là
pour le rouge qu’il justifie et non le rouge pour le tapis. Mais si précisément Matisse a choisi
un tapis plutôt qu’une feuille de papier sèche et glacée, c’est à cause de l’amalgame voluptueux
que constitueraient la couleur, la densité et la qualité tactile de la laine. Par suite on ne peut
jouir véritablement du rouge qu’en le saisissant comme rouge de tapis, donc comme un irréel.
[..] On a coutume, depuis le cubisme, de déclarer que le tableau ne doit pas représenter ou
imiter le réel mais qu’il doit constituer par lui-même un objet. Cette doctrine, en tant que
programme esthétique est parfaitement défendable et nous lui devons de nombreux chefsd’œuvre. Encore faut-il bien l’entendre. Si l’on veut dire que le tableau, tout dépourvu de
signification qu’il soit, se présente en lui-même comme un objet réel, on commet une grave
erreur. Certes il ne renvoie plus à la Nature. L’objet réel ne fonctionne plus comme analogon2
d’un bouquet de fleurs ou d’une clairière. Mais quand je le « contemple », je ne suis pas, pour
autant, dans l’attitude réalisante. Ce tableau fonctionne encore comme analogon. Simplement
ce qui se manifeste à travers lui c’est un ensemble irréel de choses neuves, d’objets que je n’ai
jamais vus ni ne verrai jamais mais qui n’en sont pas moins des objets irréels, des objets qui
n’existent point dans le tableau, ni nulle part dans le monde, mais qui se manifestent à travers
la toile et qui se sont emparés d’elle par une espèce de possession. Et c’est l’ensemble de ces
objets irréels que je qualifierai de beau.

c'est incompréhensible
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Données du topic

Auteur
Pomme5702
Date de création
19 mai 2022 Ă  10:40:12
Date de suppression
19 mai 2022 Ă  11:11:04
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