Edward Bond, 1934 :
Je suis l'armée
Mes jambes sont des tanks
Mes bras sont des fusils
Ma tête est nucléaire
Mon tronc est une bombe
Je suis l'armée
Je suis l'armée
Mon souffle est un gaz toxique
Mes yeux des faisceaux radar
Mon pouls un programme électronique
Quand je parle une sirène hurle
Je suis l'armée
Quand un soldat lance une grenade que voit-il : un corps explose comme une bouteille contre un mur
Quand un soldat transperce un ventre que voit-il : des entrailles répandues comme des vêtements tombés d'une valise
Quand un soldat tire une balle que voit-il : du sang gicle comme l'eau d'un tuyau d'arrosage
C'est la récompense du soldat pour son adresse : le plaisir de voir comment il tue
Je ne vois rien
Je suis l'armée
Mes pieds sont sur la terre
Ma main touche la lune
Ma tête se perd dans l'espace
Ne gémis pas ta peur devant moi
Ne plaide pas le genre humain
Ne me montre pas la terreur des enfants
Je suis l'armée
Je chie sur la terre depuis la stratosphère
Et me torche le cul avec la liste des morts
Inclinez-vous et adorez-moi
Inclinez-vous et adorez-moi
Putain y avaient des signal gouv qui se perdaient à l'époque