PASS SANITAIRE au BUFFALO GRILL, ça tourne mal !

Hier soir après une journée éreintante de boulot sous le soleil de plomb du Midwest (la Dordogne) je me suis décidé à aller me caler la panse au Buffalo Grill de Boulazac, je sais qu’il est tenu par la bande à Billy mais mon estomac a vite remplacé mon instinct de survie

Je fais quand même 2 fois le tour du rond point de la zone commerciale pour m’assurer que je tombe pas dans une embuscade, puis me gare devant Leroy Merlin quitte à marcher un peu parce que ma Clio 2 16S a le pot percé et j’ai pas envie de déclencher une fusillade sur le parking du Buffalo. Mais en m’approchant du saloon J’ai commencé à voir les contours d’une soirée qui allait virer au bain de sang

Un marmot haut comme trois pommes m’attendait devant l’entrée avec une tablette Lenovo.

« Bonsoir monsieur, pass sanitaire s’il vous plaît. »

il avait pour sûr jamais connu la chaleur d’une femme ni effleuré l’acier d’un colt, je ne daigna même pas le regarder et parti m’asseoir à la table la plus reculée du restaurant, à côté de la statue de l’indien iroquois, la où la banquette rouge n’est pas chauffée par le cul gras des pieds tendres.

« Monsieur vous ne pouvez pas entrer sans pass sanitaire les restrictions entrent en vigueur aujourd’hui. »

« Tu vas me servir un menu eldorado et tu vas m’apporter votre meilleur Bourbon, pas la piquette d’irlandais que vous refourguez dans le menu Hold up. Et je préfère te le dire gamin…

Je m’interrompais pour cracher mon tabac à chiquer à ses pieds. L’ambiance était électrique, tout le monde dans l’établissement s’est arrêté pour assister à la scène, on entendait plus une seule fourchette racler la porcelaine.

… mon steak a intérêt à être saignant, sinon c’est sur ta charogne que je prendrai le restant. »

Sur ces mots le serveur est parti en courant en direction des cuisines, pâle comme une vierge un soir de nuit de noces. Mais du coin de l’œil je sentais un regard pesant sur moi.

« C’est pas très prudent de venir dans cet établissement sans avoir reçu le vaccin, avec cette peste qui traine dans l’air on est jamais trop prudents, n’importe qui peut trimbaler la mort sur lui… tu ramènes la mort étranger ? »

« Certains pourraient prendre ça pour une provocation, ou pire, une ouverture des hostilités, et ici ça se paye cher Gringo »

J’ai tout de suite compris que si je jouait au Cow Boy nerveux je ressortirais du Buffalo Grill les pieds devant. Il fallait la jouer fine.

« Si j’étais vous c’est pas d’une maladie que je m’inquièterais. Dieu seul sait quand la mort viendra nous prendre dans notre sommeil ou dans un hospice. Mais ce que je peux vous assurer, cow-boy de pacotilles, c’est que espérance de vie diminue un peu plus à chaque seconde passée à me regarder en chien de faïence. »

On avait tous la main proche de la hanche, l’air était irrespirable. Au loin mon serveur avait les salades petit tipi dans les bras mais n’osait pas faire un pas de plus.

« Ouai, c’est pas de la bête invisible que vous devriez avoir peur mais plutôt du gaillard qui porte le holster que vous avez en face de vous, et ce gaillard il aimerait bien pouvoir attaquer son repas sans avoir à se re salir les mains. »

Finalement j’ai pu manger tranquille mais si j’étais pas un vieux briscard accoutumé à ce genre de scènes j’ose pas imaginer comment ça aurait pu finir. Si vous avez pas de pass sanitaire essayez pas de franchir les portes du restaurant à moins d’avoir l’estomac bien accroché.

Buffalo Grill ça rigole pas.