Je n'arrive pas à travailler.
Bonjour.
Je vous explique un peu ma situation même si vous vous en battez les couilles (et je vous comprends, moi-même je ne lis quasiment jamais entièrement vos posts).
J'ai bientôt 28 ans et j'ai enchaîné un paquet de boulots, plus ou moins bien payés (du simple au double), dans des domaines extrêmement différents, dans plein d'endroits différents (j'ai vraiment bourlingué dans toute la France).
Enfin bref... j'ai un CV très rempli mais qui n'a ni queue ni tête (on passe de l'armée au social, du monde de la nuit à homme de ménage, y a aucun fil conducteur et c'est souvent ce qui choque les employeurs d'ailleurs).
Généralement, je ne reste pas longtemps dans un emploi et mes départs sont souvent remarqués. La vérité c'est que plus je fais d'expériences, plus ma motivation pour travailler s'émousse.
Au départ, je restais 1 ou 2 ans (grand max) dans une entreprise (je n'ai pas de diplôme, seulement le bac, et j'ai commencé à bosser à 18 ans).
Mais plus le temps passe et plus ma tolérance diminue.
Maintenant si je reste 3 semaines dans un boulot c'est VRAIMENT le GRAND MAXIMUM.
Généralement je supporte un job pendant une semaine en moyenne.
La plupart du temps, mon problème, c'est mon rapport aux autres.
A la hiérarchie, aux collègues. JE NE SUPPORTE PAS les gens trop longtemps.
Et la répétitivité des tâches, la routine, etc, c'est encore pire, JE DETESTE.
Certains emplois présentent l'intérêt de n'être pas routiniers, mais ça capote à cause du relationnel, ou de rapports conflictuels avec la hiérarchie, ou un ou plusieurs collègues.
Parfois ça se passe relativement bien au niveau relationnel (c'est jamais génial et ça se dégrade à terme) mais les tâches sont extrêmement laborieuses, ennuyeuses ou désagréables d'une façon ou d'une autre.
En fait, je souffre de façon de plus en plus accrue d'une intolérance à la frustration, à la contrainte, et d'un comportement impulsif qui fait que j'envoie systématiquement chier mes "collaborateurs" et mon emploi d'une façon ou d'une autre à plus ou moins brève échéance (échéance de plus en plus courte avec les années).
J'ai réalisé mon incapacité à m'insérer durablement dans un projet professionnel (ou même bénévole, associatif, humanitaire, social, c'est pareil donc inutile de me parler de ça j'ai essayé aussi => échec mission).
MAIS PIRE ENCORE, j'ai réussi à me mettre le pole emploi à dos, donc je n'ai plus aucune aide sociale.
J'ai demandé le RSA (dans un logement qu'on me sous-loue très cher) mais ça traîne en longueur car ayant bourlingué partout en France, vécu à droite à gauche parfois sans domicile fixe et alternant brutalement chômage/emploi de façon bordélique la CAF est complètement paumée (car il y a plusieurs CAFs selon les départements) et me demande des papiers que je n'ai pas ou fait des transferts de dossier entre les CAFs qui prennent des mois (et pendant ce temps, je ne touche aucune aide, ou pire, je touche des aides auxquelles je n'ai plus le droit et la CAF finit par me les réclamer). C'est un bordel administratif à l'image de ma vie.
Enfin bref... je suis sans ressource fixe et je vis sur mes maigres économies.
J'essaie de postuler à des boulots dans le numérique que je peux exercer depuis mon domicile sans voir personne, mais c'est très très compliqué quand on a zéro diplôme.
D'ailleurs je me rappelle que même quand je faisais le ménage mes employeurs me demandaient de passer un diplôme (un CQP) d'agent d'entretien.
En France faut un diplôme pour récurer les chiottes. Littéralement. Mais c'est un autre sujet...
Je ressens petit à petit ma situation comme une descente aux enfers, une inextricable dégradation de ma condition, sur le plan mental, psychologique, financier, social, personnel...
En fait j'en suis arrivé au point où j'ai juste envie qu'on me foute la paix.
Que tout s'arrête. Des vacances voir un sommeil éternels.
Pour résumer.
Mais c'est incompatible avec la vie ici-bas, on viendra toujours tôt ou tard me faire chier pour que j'aille bosser, rendre des comptes à la société, vivre avec les autres, etc.
Que ce soit les services sociaux, l'Etat (avec l'autre tocard qui parle d'une semaine de 20h de boulot pour les RSAistes, mdr), les gens qui te foutent les bâtons dans les roues...
Sauf que voilà, je n'y arrive plus.
J'essaie de faire des trucs mais j'ai le sentiment que ça merde à chaque fois et j'ai parfaitement conscience que c'est ma faute : je suis devenu encore plus inadapté psychologiquement, au niveau de ma façon d'être, de mon caractère.
Je me sens incompatible avec le monde du travail et souvent avec le monde tout court.
Je me doute bien qu'un post sur un forum ne règlera pas mes soucis mais ça me fait du bien d'en parler quasi anonymement, de poser des mots, qui sait peut-être même qu'il y en a d'autres ici qui ont le même type de problème et qu'on pourra échanger plus ou moins sereinement (je vous garantis pas que je serai agréable et amical longtemps mais on peut toujours essayer).
Finalement, mon inéluctable clochardisation n'est que la face visible de mon mal être intérieur, de mon incapacité à m'insérer dans le moule.
Je suis trop rigide, incapable de souplesse (ou alors très temporairement).
J'ai souvent le sentiment qu'une situation pareille ne peut finir que par le suicide.
J'ai déjà vu des psychiatres plusieurs fois par le passé, notamment dans mon enfance et même petite enfance (j'avais déjà d'énormes problèmes), cela ne fait que retarder l'échéance mais ça ne résout rien.
Me faire cachetonner avait d'ailleurs salement aggravé mon cas il y a quelques années.
Depuis je refuse d'être "soigné" par ces gens.
J'épuise mes dernières ressources mais, une fois à la rue, je ne pense pas que j'aurai le courage (ou la bêtise) de continuer cette farce sordide qu'est ma vie.
J'entends beaucoup dire qu'en France il y a des profiteurs, des gens au RSA ou AAH, qui n'en branlent pas une et vivent confortablement sur le dos du contribuable.
Franchement j'aimerais que ce soit vrai car je pourrais alors en être.
Mais ce n'est pas le cas.
Ce truc c'est vraiment un fantasme de droite. Quand t'es aux allocs tu ne vis pas, tu survis, tu t'épuises, tu dois pointer à des RDV, être suivi par des flicaillons qui t'inspectent voir si tu cherches à "t'en sortir", en fait t'as toujours une épée de damoclès au dessus de la tête en échange de quelques euros qui sont vite dépensés dans les besoins vitaux.
Les gens à l'AAH pour problèmes psychiatriques (plusieurs psys m'avaient proposé) c'est encore pire avec les cachetons, les injections retards qui te défoncent, les obligations de soin, les jobs d'insertion à la con pour des multinationales esclavagistes qui ont l'impression de faire du social en t'exploitant...
Non il n'y a aucune solution pour moi. J'en ai peur.
Je n'arrive même pas à réussir mon "assistanat" car j'arrive à rentrer en conflit avec les organismes qui me versent mon salaire d'inactif, alors réussir professionnellement, c'est mission impossible.
Lorsque je travaille, je subis salement, je déteste ça et ne pense qu'à tout arrêter.
Lorsque je "glande", je subis le stress, justifié d'ailleurs, de me faire retirer mes maigres allocs.
Ayant calculé, d'ici 6 à 8 mois je risque de ne plus avoir de quoi payer mon loyer et serai sûrement à la rue. Si ça se trouve j'aurai retrouvé un emploi, qui durera le temps qu'il durera, et je retomberai ensuite dans le même schéma casse-couille.
Je rends grâce au ciel de ne pas avoir de copine ou d'enfants pour me foutre encore plus la pression sur ça.
Je l'ai vécu ça aussi. Les petites amies qui disent "bouge toi le cul" ou, plus diplomate, "c'est dur pour tout le monde, c'est ça la vie, il faut que tu fasses un travail sur toi".
En fait c'est la vie qui est casse-couille.
Je suis un adolescent en crise dans un corps d'adulte.
J'ai la maturité intellectuelle et émotionnelle d'un fanboy de marilyn manson de 13 ans.
Les seuls trucs qui me font tenir, c'est la peur d'abandonner mon chien (qui m'a jamais abandonné malgré mes difficultés), de laisser mes géniteurs endeuillés (qui m'avaient déjà recueilli plusieurs fois chez eux suite à des échecs mais que je ne veux plus emmerder en allant squatter chez eux) et aussi une sorte de haine envers les puissants de ce monde, envers les gagnants de cette société, qui seraient très heureux qu'un gueux inutile (dixit laurent alexandre, le fondateur de doctissimo / ou même macron avec ses propos sur les "gens qui ne sont rien" ) comme moi se suicide.
Je suis rempli de haine contre ces putains d'élitistes qui estiment qu'on est trop nombreux à être inutiles sur cette planète (ils ont sûrement raison écologiquement allez savoir) et ça me fait chier à mort de leur faire le plaisir de me suicider.
C'est un putain de dilemme.
Continuer à vivre comme un inutile et souffrir de la misère et de mes troubles.
Ou crever sachant que ça attristera les dernières personnes qui m'apprécient un peu et que j'apprécie tout en devenant une statistique apportant satisfaction aux salauds du sommet de la pyramide...
Aucune perspective ne m'enchante.
Aucune.
Je suis coincé dans la vie.
Vous pouvez m'insulter si vous voulez, c'est pas dit que je vous réponde.
Aux modos, si je me suis trompé de section, je m'en excuse.
A ceux que ça dérange, passez votre chemin.
Quant à ceux qui seront amicaux et cordiaux, je vous répondrai, je pense.
PS à l'intention des superhéros du dimanche :
Evidemment je parle de suicide, mais évitez de m'envoyer les flics.
Je n'ai pas d'arme ni de médicament. J'ai bien une corde mais pas d'arbre ni de poutre suffisamment solide.
Et combien même j'aurais tout ça, je n'ai pas d'imminent désir d'en finir, je vais plutôt essayer de profiter un peu avant...
Ma décision n'est pas prise. Je réfléchis encore.
Dans quelques mois peut-être que ce sera plus clair dans ma tête.
Pas de péril imminent donc inutile d'appeler le 112.
Merci.
(En plus je déteste les flics alors, svp, épargnez moi ça par pitié. Merci.)
J'ai lu que les premiers paragraphes mais je suis exactement pareil que toi. Je me lasse de mon travail au bout d'un mois et j'ai du mal à supporter mes collègues. Je me suis totalement reconnu dans ce que tu as écrit.
En 2 ans j'ai du faire pas loin de 20 entreprises. En tout dans ma vie j'ai du en faire une 50ene. Je m'épanouis nul part, ce n'est pas stimulant je m'ennuie.
Je ne suis tout simplement pas fait pour le salariat. J'aimerais pouvoir toucher l'AAH.
J'ai pas fait le quart des boulots que tu as fait dans ta vie et je ressens la même chose à ce niveau là
Je vis encore chez ma mère à 27 ans, je touche le chomage, je suis en formation en ligne et au lieu de taffer je boucle sur le forum
Je vais mentir à ma mère en lui disant que je réussis ma formation et je vais prendre un appart
Si ma volonté de m'autodetruire surpasse mon envie de ne pas rester un déchet, je préfère me faire sélectionner naturellement loin de ma mère
Et le suicide n'est pas une option pour moi, autant que ce soit les aleas de la vie qui me rapprochent du trépas, au moins je pourrais dire à Dieu que je suis resté en vie le maximum de temps malgré cette volonté de m'autodetruire qui a gâché ma vie depuis mon adolescence
2h33 du matin un pavé jeté à la marre, comme ça
Dsl mais sincèrement, j'ai give up khey
Bonjour
Merci je garde ton témoignage pour mes futurs enfants. Pour leur dire qu'il faut faire des études après le bac (comme tout le monde hein), avoir des ambitions dans la vie au lieu de juste vouloir galérer des boulots alimentaires à 18 ans qu'on "supporte pas" (alors qu'on a le bac pour étudier hein).
Les loques comme toi sont la preuves qu'on vit pas juste pour gagner sa vie (sinon on finit une jour par se lasser puis profiter de l'argent publique hein, cf ton témoignage). Il faut surtout avoir une passion (et donc un fameux fil conducteur hein) et vouloir les concrétiser par des études, avoir des diplômes pas seulement par "élitisme" mais pour prouver qu'on aime faire quelque chose pour le faire et pas juste pour manger hein, contrairement à se laisser aller à faire des boulots chiants et instables (toute sa vie) juste parce qu'on a pas le choix et aucune passion ni ambition dans la vie.
Soit honnête et reconnaît que tu conseilles aujourd'hui aux gosses de 18 ans d'avoir des ambitions et de faire des études plutôt que de devenir comme toi au fil des années, avec le laisser aller et la passivité.
Reconnaît au moins que ton témoignage et ton passage sur terre doivent servir d'exemple aux cadets
Genre dans la nature ou ça peut paraitre con mais dans un zoo
excellent, j'étais grave étonné que ce soit un khey
c'est super bien vu et exactement ce qu'il me fallait ce soir
Le 30 mars 2022 à 02:38:22 :
excellent, j'étais grave étonné que ce soit un kheyc'est super bien vu et exactement ce qu'il me fallait ce soir
de rien portekhey
Le 30 mars 2022 à 02:36:11 :
BonjourMerci je garde ton témoignage pour mes futurs enfants. Pour leur dire qu'il faut faire des études après le bac (comme tout le monde hein), avoir des ambitions dans la vie au lieu de juste vouloir galérer des boulots alimentaires à 18 ans qu'on "supporte pas" (alors qu'on a le bac pour étudier hein).
Les loques comme toi sont la preuves qu'on vit pas juste pour gagner sa vie (sinon on finit une jour par se lasser puis profiter de l'argent publique hein, cf ton témoignage). Il faut surtout avoir une passion (et donc un fameux fil conducteur hein) et vouloir les concrétiser par des études, avoir des diplômes pas seulement par "élitisme" mais pour prouver qu'on aime faire quelque chose pour le faire et pas juste pour manger hein, contrairement à se laisser aller à faire des boulots chiants et instables (toute sa vie) juste parce qu'on a pas le choix et aucune passion ni ambition dans la vie.
Soit honnête et reconnaît que tu conseilles aujourd'hui aux gosses de 18 ans d'avoir des ambitions et de faire des études plutôt que de devenir comme toi au fil des années, avec le laisser aller et la passivité.
Reconnaît au moins que ton témoignage et ton passage sur terre doivent servir d'exemple aux cadets
Parce que tu crois qu'en disant à tes gosses"faites des études hein ? C'est important les etudes" ils vont automatiquement developper une passion, des ambitions, être épanouis dans leur vie ?
Le 30 mars 2022 à 02:36:50 :
https://forum.doctissimo.fr/psychologie/chomage-inactivite/arrive-travailler-sujet_160113_1.htm?_=1648599725#t357404voilà ça vient d'ici
Tout lu, et j'ai du un temps étais comme toi.
Le monde du travail est cruel et dénué de sens dans la plupart des cas, surtout quand on manque de diplômes haut de gamme.
Je vais pas te faire une thèse sur le suicide. J'y ai également pensé pendant les heures sombres de ma vie, et à mon sens ce n'est jamais une solution.
Maintenant, il faut que tu envisages les dernières solutions pour travailler et donc rester accrocher à la civilisation.
La première qui semble te correspondre, ce serait effectivement un job en freelance dans le domaine du numérique.
Mais pour ça, il faudra certainement te former, tu t'es renseigné la dessus ?
Sinon, tu as aussi les métiers de artisanat, que tu peux rapidement aller chercher en 1/2 ans et où tu peux être payé pendant tes études.
Pas mal d'avantages : pleins de métiers différents, souvent bien payés, très recherchés pour certains.
Aussi, tu y trouveras une ambiance différentes. Des gens + simples, et donc souvent moins casse couille et calculateur que dans d'autres métiers type tertiaire par exemple.
La dernière issue (celle que j'ai prise pour ma part), celle de l'entreprenariat (dans le e commerce pour ma part). Mais là, il faut des compétences + un pécule de départ pour se lancer.
Bon en tout cas. Bon courage pour la suite khey. La vie peut être bien cool que tu ne le crois 👍
Bonjour,
Je me reconnais beaucoup dans ton histoire pour tout ce qui concerne le relationnel et l'instabilité professionnelle. Et je cherche à me reconvertir une nouvelle fois. Comme toi j'aimerais occuper un emploi qui me permette d'esquiver les situations conflictuelles c'est à dire un emploi que j'exercerai de chez moi avec le moins d'interactions suivies. Pendant longtemps je travaillais en interim et demandait que des missions courtes c'est à dire de moins de 2 semaines mais même ainsi j'ai réussi à m'embrouiller avec qques personnes et plus les missions étaient longues, plus je prenais le risque de me retrouver dans une situation conflictuelle.
L'intérim me permettait de faire des "pauses" quand psychologiquement c'est trop pour moi. Cela me permettait d'arrêter de travailler dès que je le souhaitais tout en percevant le chômage ce qui me mettait à l'abri financièrement durant quelques mois.
Comme toi j'ai décidé de ne plus me mettre en couple car je crains d'être préssurisée concernant mes habitudes de glandeuse comme ont pû le faire mes deux derniers conjoints.
Données du topic
- Auteur
- aimeLesFruits
- Date de création
- 30 mars 2022 à 02:16:56
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