Aux grands maux les grands remèdes. Excédé par le tapage de sa voisine de palier, Olivier Boeri, a choisi de dormir dans le local à vélo de sa résidence, gérée par le bailleur social Immobilières 3F, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), depuis le 8 mars. « Je suis en train de devenir fou. Ils déplacent des meubles, crient, des enfants courent toute la nuit », décrit ce locataire de 54 ans, à bout de nerfs. « Parfois, on a l’impression qu’ils se battent », ajoute Marc, le voisin vivant juste au-dessous.
Alors, après plusieurs dépôts de plaintes, deux visites de la police, des lettres envoyées auprès du bailleur social, cet artiste plasticien de profession s’est replié vers le local à vélo, dans l’arrière-cour du petit immeuble en brique de la rue de la Renardière. « J’ai installé une tente, un matelas, ma couette, une petite lampe, détaille-t-il. Bon, l’air n’est pas génial car il y a de la poussière et il ne fait pas trop chaud mais il n’y a aucun bruit. »
« J’ai vendu mon lit, il ne servait plus à rien »
Pour s’installer confortablement, il n’a pas hésité à ranger les vélos, poussettes et autres objets déposés par les autres locataires. Il s’est même fendu d’un petit mot qui demande « de respecter cette organisation ». Dans son appartement, plutôt spartiate, il a transformé sa chambre en atelier et dort s’il le peut sur le grand canapé de son salon. « J’ai vendu mon lit, il ne servait plus à rien », précise-t-il.
Pour cet artiste, le cauchemar a commencé après plus d’un an et demi d’occupation de son appartement. « Dès 20 heures-21 heures cela commence, et dure jusqu’à 4 ou 5 heures du matin », décrit le plasticien, tout en montrant deux parties de ses murs fortement endommagées par les coups répétés avec ses poings ou un objet pour leur demander de baisser le ton. En vain. « C’est invivable. Les enfants ont joué jusqu’à 2 heures du matin, témoigne ce jour-là Marc, qui dit avoir déposé deux plaintes et écrit deux lettres au bailleur. Une fois, j’ai sonné pour me plaindre et on m’a hurlé dessus. »
Les murs mitoyens et le plancher vont être insonorisés
Anxieux, à cran, Olivier Boeri n’arrive plus à travailler depuis six mois. « Je deviens dingue. J’ai perdu 12 kg. Je me renferme sur moi et ne pense plus qu’à cela, reconnaît-il, alors qu’il a installé une caméra devant la sortie de l’appartement pour voir les allées venues. Parfois, il y a cinq ou six personnes qui en sortent. C’est bizarre ! »
En tout cas, son installation, loin de passer inaperçue, a entraîné une nouvelle réaction du bailleur social, alerté par les lettres des deux plaignants. « Nous avions effectué un constat d’huissier pour vérifier qu’il n’y avait pas de sous-location voici plusieurs mois. Ce n’était pas le cas », précise la direction du bailleur qui a notamment envoyé un responsable de l’habitat pour trouver une solution. Et d’annoncer : « Nous allons insonoriser les murs mitoyens entre les deux appartements et le plancher avec le voisin du dessous. » Pour l’heure, « la locatrice est allée vivre chez une amie. Elle se sentait menacée », ajoute le bailleur.
Désormais gêné… par un chien
Olivier Boeri a bien tenté un retour dans son appartement. Il a tenu trois nuits, puis est retourné dans sa tente. « Il serait gêné par les aboiements d’un chien », constate, quelque peu désabusée, la direction d’Immobilière 3F.
« Les premiers bruits cachaient ceux du gros chien de ma voisine du dessous. Comme l’appartement de côté reste vide, je n’entends plus que cela, se justifie l’artiste. C’est terminé, je ne retournerai plus dans mon logement sauf pour les douches, manger… » En attendant, il fait contre mauvaise fortune, bon cœur : « Avec le printemps, il fait nettement moins froid dans le local. »
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la technique du mode avion ne marche plus sur Le Parisien
