https://www.midilibre.fr/2022/03/27/occitanie-dix-ans-apres-la-victime-en-colere-dun-viol-collectif-attend-son-proces-10197455.php
Marie, Toulousaine, avait 14 ans quand elle a été abusée à Montpellier, en 2012. Après des années d’attente, le procès vient d’être ajourné parce qu’une des accusées est enceinte. Colère.
"Je ressens de la colère et du dégoût… Mais on attend quoi ? Si c’est moi qui dois me faire justice, qu’on me le dise, et je le ferai. Je n’ai pas besoin d’une justice qui ne sert à rien;" Marie a la rage. Elle ne comprend plus. Cette Montpelliéraine désormais installée à Toulouse devait affronter la cour d’assises de l’Hérault à partir de ce lundi 28 mars.
Non pas comme accusée mais comme victime d’un guet-apens scabreux : elle a été abusée sexuellement par quatre individus, vendue pour quelques euros par celle avec qui elle avait fugué d’un foyer. Le souci ? Les faits remontent déjà à dix ans, en 2012. Et le procès de ses tortionnaires, tous désormais libres, vient d’être renvoyé.
La raison : la rabatteuse, qui doit être jugée aux côtés des violeurs pour proxénétisme aggravé, enceinte, connaît une grossesse difficile et a obtenu un ajournement des débats. À une date inconnue. Certainement pas avant 2023 car les sessions sont déjà bien remplies et les personnes en détention provisoire sont prioritaires.
"J’avais 14 ans et je vais bientôt fêter 25 ans… J’ai le sentiment que tout le monde s’en fout, que ce n’est pas grave. Et si moi demain je vends de la drogue, on me met en prison ?", déplore la jeune femme, marquée à vie par cette nuit de viols dont elle garde depuis des stigmates indélébiles.
"À 14 ans, on est encore un bébé… Je vois encore leur visage et je sens l’odeur du sperme".