Devant moi, cet industriel au parcours iconoclaste ne cesse de pester contre « le lobbying des banquiers d’affaires » à Bercy et contre la Commission de Bruxelles, obsédée par « la concurrence » et qui ne comprend pas qu’EDF est à la fois « un outil industriel » et « un opérateur de service public ». Au passage, il règle également ses comptes avec Angela Merkel, la chancelière allemande, qui a décidé unilatéralement de sortir du nucléaire : « Je l’ai rencontrée avec François Fillon lors de la foire d’Hanovre en novembre 2011. Lors d’un dîner en petit comité, elle nous a rappelé qu’elle était une ancienne scientifique d’Allemagne de l’Est et qu’elle était donc pronucléaire, tout en nous confiant qu’elle avait abandonné le nucléaire par nécessité politique par rapport aux écologistes. En réalité, l’Allemagne a intérêt à attaquer EDF, notamment via l’Union européenne, pour diminuer la compétitivité de l’industrie française qui bénéficiait jusqu’alors de tarifs d’électricité avantageux.
Source : l'Emprise, Marc Endelweld. C'est le témoignage d'un ancien PDG d'EDF.