J'étais à la laverie pour faire sécher du linge de lit ; un clochard dormait sur l'un des sièges, ses sacs éparpillés autour de lui.
Vint alors un Rom, ignoble, gras et courtaud. Il s'assit à côté du clochard et commença à farfouiller dans ses affaires, estimant ceci, soupesant cela.
"Oh !" m'écriais-je. "Laissez-cela".
Le bougre nomade, semblant remarquer ma présence pour la première fois, bégaya fort et tenta d'expliquer qu'il connaissait le dormeur, et que celui-ci aimait à partager son bien.
"Suffit" assénai-je. "Sortez". Je fis un pas vers en lui, en désignant la porte.
L'infâme vagabond se mit debout, haussa le ton et fit un pas vers moi, menaçant.
Il n'en fallait pas plus.
Profitant de mon allonge et de ma force supérieure, je poussai simplement ce hotu de Petite Egypte, le déséquilibrant. Il parvint à s'agripper au mur, et s'imagina riposter. Un crochet du gauche, ma main forte, tout prêt pour l'occasion, mit fin à ce projet.
Il partit, la queue plate, le nez gonflé et les poches vides.
Fin.