Les voyages sont monotones et longs,
la mer est vide et je me morfonds.
Je navigue au clair de lune,
avec cent compagnons d'infortune.
Pour tromper l'ennui, durant mes quarts de nuit,
J'aspire avec nonchalance des grands rails de poudre blanche.
J'éprouve alors le sentiment troublant,
de ne faire plus qu'un avec le firmament.
Au port, enfin
Les désirs me dominent;
Pour combler ma faim,
Les succubes des vitrines.
Des cheveux aux couleurs lumineuses, des formes voluptueuses,
Les allumeuses m'entraînent dans des aventures coûteuses.
Leurs yeux clairs brillent de génie,
elles feraient succomber n'importe qui.
Pénétrer ces êtres immondes est mon seul triomphe.
Je finance cette dépendance,
avec la contrebande marchande.
Dès que j'en ai l'occasion,
Je me complais dans la corruption.
Je redoute le bagne de Guyane pour trahison, condamné à finir mes jours dans une prison.
Enivré par les délices illusoires des femmes vague à l'âme corrosif,
j'erre dans les ruelles, oisif.
Le visage pâle, la démarche mécanique,
je retourne dans ma boite en plastique.
Sous mes yeux affligés, je vois mes rêves partir en fumée.