Un inconnu m'a donné un ticket pour un train étrange

J'avais le choix entre emprunter la ligne habituelle et rentrer chez moi, ou bien, je ne sais pas.
J'ai regardé le quai à l'opposé, et sans réfléchir je m'y suis précipité.
Il n'y avait personne à l'intérieur.
Le train a démarré sitôt m'être installé.
Voici trois heures qu'il roule.
Je ne reconnais plus le paysage de mon pays. Il ne ressemble d'ailleurs à plus rien de connu. Comme s'il était tordu. Tout se mélange, ou bien n'est-ce que dans ma tète ?

J'ai l'impression qu'il roule, et qu'il ne s'arrêtera plus.
Mais je me sens étrangement apaisé. Comme si plus rien ne comptait, et que j'étais en lieu sur désormais.
J'ai toujours souffert d'immobilisme, sans pour autant rêver de quelque part.
Voici que je bouge enfin.
Et ça ne s'arrêtera jamais, j'espère.
S'il venait à ralentir, si je devais débarquer, je crans que je ne le supporterais pas.
Comme un chagrin d'amour.
Ca fait à peine trois heures, et j'ai déjà la tête qui tourne. J'ai l'impression que j'ai toujours vécu pour atterrir la.
Comme un chez-moi. Non comme un chez-soi.
Ce n'était pas une porte. Ce n'était plus une bâtisse, dans laquelle je me réfugiais. Et qui me coupait du monde.
C'était un wagon. Et de grands bras qui m'attrapaient. M'enveloppaient. M'entrainaient.
Un shekel tombait de ma poche. Et je ne m'en souciais même plus. Ils allaient me libérer. De ce diable enfermé dans mon cœur.
Ils allaient. Ils allaient...
Le train ne sifflait plus. Le paradis s'éloignait. L'enfer me rattrapait de nouveau....
Sa main sur mon épaule, je frissonnais.

- "Monsieur ?
MONSIEUR ?!
C'est bon, vous êtes en sécurité à présent "

- "Non, je... j'.... "

- "C'est bon, c'était le dernier
Mais...
Monsieur... MONSIEUR OU ALLEZ VOUS ? "

- "J'ai perdu une pièce à cause de vous, retrouve-la ou je vous fait un procès