Si l’on s’entend à mettre de côté l’éclatante épopée napoléonienne ainsi que ces quelques hommes de génie du XIXe : Pasteur, Carnot, Poincaré, Verne, ou encore Rimbaud, et qui nous semblent déjà venus d’un autre temps largement révolu ; la France n’est, déjà depuis plus de deux siècles, qu’un long et douloureux râle d’agonie.
Lumières et Révolution. Implacables fossoyeurs qui ont, avec célérité, mis en pièces ce qui était encore alors le cœur vibrant de la chrétienté. Notre chère Monarchie, filiation sacrée enracinée au plus profond de notre histoire, dépecée. Humiliant.
Notre fardeau. Être les premiers responsables de toutes les engeances wokistes modernes, résurgences grotesques de notre si cher universalisme républicain, tout-à-fait hubristique et morbide. Humiliant.
Trois affrontements, et deux de perdus. Un peuple qui s’est affaissé, presque heureux de s’être lesté de toute la fougue guerrière qui jadis le forgea, et de ce qu’il restait de son désir de subsistance. Humiliant.
Avoir crucifié le dernier de nos Princes. Humiliant.
Avoir gaspillé nos ressources pour développer puis conserver un bout de terre aride sans lien avec notre terre ancestrale. Pour le perdre de toutes les façons. Humiliant.
Avoir manqué la révolution technologique en misant sur les mauvais canassons, ne jamais avoir été en mesure de rattraper ce retard malgré la richesse du pays et les myriades d’occasions qui ont pu se présenter. S’être laissé dépasser par des nations tout juste sorties du Moyen-Âge, il y a 70 ans. Humiliant.
Avoir profité de la main-d’œuvre bon marché des anciennes colonies pour ne pas avoir à s’engager dans les réformes industrielles qui s’imposaient alors. Avoir gardé cette main-d’œuvre. L’avoir laissée là, dans des ghettos corbuséens, libre de revendiquer toujours davantage ce qu’elle était et que nous n’étions pas, en espérant que le miracle opère. Humiliant.
Avoir cru aux lubies sociales-démocrates, avoir nationalisé en masse. Être allés, d’hubris, toujours plus loin dans cette direction funeste, à affirmer un modèle inopérant dont nous étions devenus les dépositaires. Humiliant.
Être devenus une colonie américaine à tous les niveaux possibles. Avoir laissé leurs entreprises s’installer chez nous sans concurrence aucune, leurs produits culturels devenir entièrement les nôtres. S’être gavés du pire de ce qu’ils pouvaient créer et consommer eux-mêmes. Leur avoir accordé tutelle sur la majeure partie de notre politique internationale. Humiliant.
Avoir fait élire une série de clowns absolus, tous assujettis à la même vision moribonde de ce que notre pays et notre civilisation devaient tendre à être. Les avoir regardés gesticuler sans aucune capacité à remettre en question tous les déterminants structurels qui rendent cet état obèse incapable d’inverser la situation précaire dans laquelle il est. Avoir regardé la croissance s’écraser, le chômage grimper, la criminalité s’envoler et le niveau académique s’écraser sans que rien ne soit fait, depuis des décennies. Le désordre et l’incompétence s’installer absolument partout. Humiliant.
Avoir laissé la France devenir une véritable dictature sanitaire qui a perdu tout son bon sens. Un modèle de répression quasi-dystopique à l’échelle de la planète avec quelques autres candidats comme le Canada ou l’Australie. Pour un virus sensiblement inoffensif. Et tandis que les ruines de notre Pays finissent d’être balayées dans le mépris le plus total de ce qui la menace depuis maintenant plus de de 200 ans. Humiliant.
J’ai le cœur lourd. Mais il faut admettre que nous nous sommes définitivement perdus.
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il se passe quoi si on dit exactement la même phrase avec des pays plus au sud ?
