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Relégué au loin sur un rocher, Buonaparte meurt dans son lit.

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Et sa mort est d’autant plus frappante qu’elle est plus vulgaire :-(

Longtemps, dans la noble carrière où l’avaient placé les bienfaits de son roi, les épaulettes de colonel lui parurent le dernier terme de l’ambition. Quel œil eût alors percé ce prochain avenir, qui couvrait un régicide, une usurpation et la plus inespérée des restaurations ! :ouch:

Mais la Providence qui se plaît à confondre les calculs de l’homme et se joue du temps et des obstacles, se saisit de lui, et le pousse à travers toutes les ambitions. Déjà l’officier d’artillerie a fait place au citoyen général, le citoyen général au citoyen consul, et le citoyen consul à l’Empereur qui ne veut plus du citoyen.
Ô derniers résultats des impuissants efforts de l’homme ! Il se roidit de ses deux bras pour atteindre la gloire ; la gloire lui échappe et le délaisse dans un coin, avec la honte de ses crimes… :rire2:

Buonaparte a plus fait que besoin n’était pour se rendre odieux à ses contemporains et singulier aux yeux de la postérité. Par le plus heureux concours de circonstances, il pouvait se faire aimer et respecter d’un peuple qui avait trop souffert pour être exigeant ; il préféra se faire craindre. La crainte porta toujours malheur en France. Dix ans de victoires et d’oppression n’aboutirent qu’à la plus humiliante abdication et l’ambitieuse témérité de son parjure retour nous livrant à la honte d’une seconde invasion, vint enfin marquer, sous le brûlant tropique, et par-delà les mers, l’étroite place de son tombeau. :rire: :noel:

Il meurt, et son dernier soupir, franchissant le vaste Océan, expire sur nos rivages comme un bruit sourd et lointain, longtemps après que l’orage a cessé. Un instant alors, l’Angleterre se rappelle l’auteur insensé du système continental ; l’Espagne son furibond envahisseur ; l’Italie le spoliateur du Saint-Siège ; la Suisse le destructeur de ses libertés ; le Nord l’incendie du Kremlin et les flammes de Moscou ; et la France, toujours si généreuse, semble respecter, par son silence, la déplorable fin de l’homme qui lui fit quelque bien, mais dont l’insatiable ambition engloutit deux millions de Français, et qui, par son corrupteur système faillit tarir toutes les sources de la morale et de l’honneur :rire:

Quant au testament de Napoléon :

Je lègue aux enfers mon génie,
Mes exploits aux aventuriers,
À mes partisans l’infamie,
Le grand livre à mes créanciers,
Aux Français l’horreur de mes crimes,
Mon exemple à tous les tyrans,
La France à ses rois légitimes,
Et l’hôpital à mes parents.

En 1840, les cendres de Napoléon sont ramenées en France. Dans l’hommage ainsi rendu au vainqueur
d’Austerlitz, des voix discordantes se font entendre, voici celle de Lamartine :

Je ne me prosterne pas devant cette mémoire ; je ne suis pas de cette religion napoléonienne, de ce culte de la force que l’on veut depuis quelque temps substituer dans l’esprit de la nation à la religion sérieuse de la liberté

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SonicFairPlay1
Date de création
23 janvier 2022 à 19:44:28
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