Le monde du travail

J'ai bossé dans un Super U à Grenoble, petit supermarché de quartier, clients globalement très sympa mais l'ambiance interne atroce.

Le directeur adjoint / chef frais un gros bâtard fini qui vient avec sa jolie voiture mais qui profite pas de sa vie puisqu'il est pas payé à l'heure et qu'il passe sa vie au magasin.

Pression de fou, harcèlement division etc. J'ai vu de mes yeux un employé du rayon frais se faire insulter à 5h du mat. Il était là depuis deux mois, il avait l'air un peu niais et pas ultra efficace mais il était sympa et ça se voyait qu'il essayait sincèrement de bien faire. Avec un peu de temps et de bienveillance il aurait sûrement été efficace.

"Dis le que t'es con ! Dis le que t'es con !
- Je suis con..."

C'était leur bouc émissaire. Il a démissionné mais est revenu une semaine après juste pour faire un inventaire... Cette victime. Je lui ai dit que jamais il aurait dû venir les dépanner.

Évidemment dans ces magasins c'est omerta totale. Confiance en personne, tu fais genre tout va bien et tu dis rien sur personne.

Vraiment des enculés.

Le week-end y avait les deux filles du directeur qui bossaient en job étudiant (j'étais en caisse + rayon entretien) . Une était un peu hautaine mais sympa et correcte.

L'autre par contre une petite connasse qui te prenait de haut toi et même les caissières de 50 balais. Elle était zen cette pute.

Enfin, le principe fondamental : juger le travail des employés de façon arbitraire. On pouvait tous être amenés à aider un peu partout. Du coup les reproches étaient facilement diluables et les boucs émissaires prennent cher, très cher.

J'ai failli être un bouc émissaire mais par chance un mois après mon arrivée y a eu 3 arrêts longue durée et j'ai pu avoir pas mal de trucs à faire, j'ai été entre guillemets intégré. Après j'ai vu les nouvelles et nouveaux arriver et je les plaignais d'avance, sachant que de bonne ou mauvaise volonté ils allaient se faire bien niquer.

Mais eux au moins, contrairement à moi, ils finissaient par partir.

J'ai commencé à faire partie des meubles, à devenir un fantôme parmi les fantômes qui hantaient le magasin depuis longtemps. Je détestais chaque jour de ma vie.

J'ai fini par démissionner. On m'a même fait un pot de départ, chose rarissime (j'en avais jamais vu là-bas en fait). J'ai fait semblant d'apprécier, j'ai promis bien sûr de repasser faire coucou de temps en temps et j'ai plus jamais remis les pieds là-bas sauf pour prendre mon solde.

Mon cadeau de départ, une wonderbox, croupi toujours dans mon garage.

oui y en a ils restent des années et des années....

Le mec du rayon alcool il était là depuis hyper longtemps, il avait le dos défoncé, des problèmes de genou etc...

Un mec de 40 ans rayon épicerie, un des rares cool et lucide, bah il avait deux gamins un crédit. Quand on parlait de se barrer et de se former moi j'étais sérieux mais lui c'était seulement un fantasme malheureusement... J'ai bien peur qu'il soit toujours là-bas.

Une caissière d'une cinquantaine s'est remémorée sa jeunesse un jour alors qu'on était en pause tous les deux. Comme j'étais jeune ça lui a rappelé son parcours, elle me disait de pas rester là, qu'elle avait pas vu le temps passer, que c'était trop tard. Les yeux dans le vague elle me parlait de son divorce, ses enfants sont grands, elle a plus vraiment d'horizon si ce n'est tenir.

Elle me dit ça avec un calme et une dignité que j'oublierai jamais alors que jusqu'ici elle me semblait être une caissière pas méga lucide de base.

[00:51:07] <EverettMcGill>
oui y en a ils restent des années et des années....

Le mec du rayon alcool il était là depuis hyper longtemps, il avait le dos défoncé, des problèmes de genou etc...

Un mec de 40 ans rayon épicerie, un des rares cool et lucide, bah il avait deux gamins un crédit. Quand on parlait de se barrer et de se former moi j'étais sérieux mais lui c'était seulement un fantasme malheureusement... J'ai bien peur qu'il soit toujours là-bas.

Une caissière d'une cinquantaine s'est remémorée sa jeunesse un jour alors qu'on était en pause tous les deux. Comme j'étais jeune ça lui a rappelé son parcours, elle me disait de pas rester là, qu'elle avait pas vu le temps passer, que c'était trop tard. Les yeux dans le vague elle me parlait de son divorce, ses enfants sont grands, elle a plus vraiment d'horizon si ce n'est tenir.

Elle me dit ça avec un calme et une dignité que j'oublierai jamais alors que jusqu'ici elle me semblait être une caissière pas méga lucide de base.

Les éveillé sont souvent ceux qui arrivent le mieux à cacher leur émotion il connaissent la douleur de leur échec et que la conséquence de leur choix sont irratrapable ils préfèrent donc se résigner et essayer de se construire un nouvel avenir mais par moment il ouvre leur yeux pour se rappelle la tristesse de leur vie.
Ce sont des exemples