Hier, Emmanuel Macron a suicidé sa campagne avant même qu'elle ne débute officiellement. Il est difficile d'imaginer qu'il ne va pas laisser au moins cinq points au premier tour et dix au second, en échange des infâmes propos qu'il a tenu dans Le Parisien.
En 2017, Marine le Pen ne pouvait pas le battre, car elle était encore diabolisée par les Français comme étant la candidate de "l'extrême droite". Ceux qui ne tombaient pas dans le panneau s'inquiétaient tout de même de ses propositions sur le Frexit et la sortie de l'Euro.
En l'attaquant par sa droite, Zemmour incarne aujourd'hui le candidat diabolisé. De ce fait, il a créé pour Marine le Pen un effet d'aubaine en la rendant fréquentable. Lui qui se revendiquait de Chateaubriand n'a pas eu besoin de quatre mois pour se transformer en Donald Trump.
- Son équipe de communication à la ramasse passe son temps à troller sur ses réseaux sociaux.
- Alors qu'il se réclamait des valeurs traditionnelles, sa Maîtresse est enceinte.
- Il perd ses nerfs comme un enfant et se met à faire des doigts d'honneur aux citoyens et à insulter les journalistes qui le reçoivent.
- Il est complètement déconnecté du peuple et n'a rien d'autre à proposer aux jeunes en difficulté qu'une exonération des frais de notaire s'il s'achètent une résidence principale à moins de 250 000 euros avant leurs 30 ans (tant pis pour les prolos de 31 ans, french dream assuré pour les jeunes ingesclaves).
- Pire, il assume un programme de droite libérale dans la pure lignée de la haine du peuple dont nous souffrons depuis trop longtemps, avec une retraite à 64 ans, à une époque où l'espérance de vie en bonne santé diminue dans notre pays.
Il n'y a plus aujourd'hui que des trolls pour imaginer voter pour lui et les brillants intellectuels qui l'accompagnent (coucou Stanislas Rigault). Zemmour lâche de grosses punchlines à la tête de ses amis de l'élite dès qu'il est sur un plateau télé. C'est rigolo et ça fait du bien. Mais on a tout de même le droit d'espérer un peu mieux que ça pour notre pays.
Avec son programme économiquement social et résolument à droite en termes d'immigration et de sécurité (la fameuse alliance de la gauche du travail et de la droite des valeurs), Marine le Pen est la candidate toute désignée pour incarner une vraie opposition à face Macron.
Seul le clone macroniste en jupons (Pecresse) pourrait lui mettre des bâtons dans les roues et lui voler son second tour (et l'élection par la même occasion). Espérons toutefois que les Français se raisonneront et ne laisserons pas Zemmour être, pour la droite, ce que Taubira fut pour la gauche en 2002. Il y a encore un espoir...
