Ce bon Lénine
7 novembre 1917 : l’anniversaire du début du plus gros crime contre l’humanité
Faire de l’anticommunisme primaire est très facile. Le mouvement a engendré depuis le 7 novembre 1917 la mort de 85 millions de personnes (15 millions pour le soviétisme, 45 pour le maoïsme, 2 millions de cambodgiens (soit 20% de la population) par les Khmer Rouges). Pour rappel, le nazisme a exterminé 6 millions de personnes (dont une grande majorité de juifs, mais aussi des tziganes, des handicapés et des homosexuels).
Célébrer le centenaire de la révolution russe, c’est célébrer le début de ce massacre.
D’aucun tenteront de déresponsabiliser ce bon Lénine qui, par opposition à Staline, ne voulait que libérer le peuple Russe. Cette volonté est aujourd’hui tellement présente qu’elle a créé un véritable mythe de Lénine. Faire de Staline le méchant et de Lénine le gentil, c’est exonérer le second de ses nombreux crimes. Faisons-en la liste.
Comprendre Lénine
Commençons par la vie de Lénine : son père meurt en 1886 (Lénine a 15 ans), et son frère est exécuté pour tentative d’attentat sur la personne du Tsar un an plus tard. Sa famille, de la « haute société » et anoblie par le Tsar, tombe alors en disgrâce. Elle est ostracisée par les autres. Cet évènement va évidemment beaucoup marquer Lénine. Lorsque l’on voit qu’il a ordonné lui-même la torture puis l’extermination de la famille du tsar en 1918, on comprend qu’il nourrissait une extrême jalousie envers la monarchie. L’exclusion de Lénine a donc provoqué son désir de révolution. Pour cela, il s’est intéressé aux auteurs parlant de révolution, les marxistes. Notons qu’il ne lit Marx que très tard, après Tchernychevski et Netchaïev (Catéchisme du révolutionnaire). Par association, le rejet de la « haute société » créé chez lui un rejet de la religion, qu’il commence à persécuter à partir de 1922 (liquidations de biens, exécutions de prêtres). Lénine dit même qu’il faut « profiter des circonstances » (la famine, les cadavres sur les routes, les cas de cannibalisme) pour « écraser » l’Eglise orthodoxe.
L’action criminelle de Lénine
Pour Stéphane Courtois, spécialiste du communiste, ancien maoïste et auteur du Livre noir du communisme, « 1917 est l’année 1 de la terreur ».
Lénine crée le 20 décembre le Tchéka. Il s’agit d’une police armée répressive, dont le but est d’éliminer tous ceux qui ne sont pas trotskistes. C’est l’ancêtre de l’actuel KGB. Jusqu’au 5 septembre 1818, elle élimine 6000 opposants politiques puis, durant la « terreur rouge », 10 000 à 15 000 personnes (des nobles et des ecclésiastiques). C’est 2 à 3 fois plus que le nombre de personnes exécutées par le régime tsariste de 1825 à 1917…
Félix Dzerjinski est nommé par Lénine directeur de la Tchéka. Ce dernier affirme : « il nous faut notre Fouquier-Tinville ». En plus du surnom du directeur du Tribunal Révolutionnaire pendant la terreur, on l’appelle également « Felix de fer ». Cet homme est un bourreau sanglant et pourtant, on dénombre aujourd’hui 6 villes portant son nom (trois en Russie, deux en Ukraine et une en Biélorussie), une montagne qui porte son nom, et de nombreuses plaques de rues en son honneur. Les bourreaux les moins connus du début communisme, glorifiés après leur mort, sont à l’heure actuelle encore mis à l’honneur.
L’application de la terreur ne serait rien sans l’usage d’un parti unique. Lénine possède ses « affidés », ses espions dévoués, qui s’activent dans l’ombre dès 1905. Ils ont juré fidélité à Lénine ; on y retrouve notamment Staline. Hitler emprunte ce système plus tard avec Himmler, Bormann, Goebbels, etc…
Notons que la Révolution Russe initiée par Lénine a totalement coulé l’économie Russe. En oppressant le peuple sous l’époque tsariste, la Russie n’était absolument pas ruinée comme certains l’affirment (probablement pour asseoir la légitimité de l’insurrection). Le pays était le premier exportateur de pétrole au monde. Lénine ne prend conscience qu’en 1921 qu’il lui faut une politique, le pays s’enfonçant dans la famine (des cas d’anthropophagie ont été relevés…). Il est bon de noter que Lénine, en pillant la riche culture de l’Eglise orthodoxe (en particulier les icônes), brade la culture sur le marché occidental. Puis, ayant inondé le marché d’icônes russes, il s’étonne que les capitalistes n’en veuillent plus… Quoi qu’il en soit, Lénine porte de façon évidente la responsabilité des milliers de morts de la famine, car il fut incapable de faire fonctionner l’économie pour subvenir au besoin du peuple.
S’agit-t-il d’un régime totalitaire ?
Selon Annah Arendt et Carl Joachim Friedrich, le totalitarisme se définit par ses institutions :
- L’usage d’un parti unique : pour Lénine, ce sont les bolcheviques avec ses affidés.
- Une idéologie officielle : ici, c’est le communisme, accompagné de l’anti-tsarisme.
- Une terreur policière : la Tchéka est créée en 1917, les goulags en 1919.
- Le monopole des médias : Lénine fait fermer des centaines de journaux et instaure en 1920 le Glavlit, organe de censure générale.
- Le monopole des forces armées : Lénine contrôle la Garde Rouge bolchevique (soldats en rébellion/déserteurs/civils) à partir de l’été 1917. Il crée ensuite ceux qu’on appelle les rouges, par opposition aux blancs tsaristes.
- Une Economie planifiée : Lénine instaure la NEP en 1921 qui crée la « crise des ciseaux ».
En comparaison, le Comité de Salut public et la Convention (entre 1792 et 1794), sont bien des dictatures, ils rejettent leurs des opposants, et mettent en place une terreur de masse (nommée Terreur), mais pas ils ne promeuvent aucune idéologie scientifique (seulement une opposition manichéenne entre bien et mal). Par ailleurs, les Jacobins en sont des sympathisants, et ne sont pas un parti unique contrairement aux membres affidés du parti communisme.
Conclusion
Le 23 août prochain sera la Onzième Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme. Il serait temps qu’elle commémore aussi les oubliés de 1917 à 1922.
Le minimum serait au moins de reconnaître l’existence de leur massacre et de condamner le totalitarisme de la révolution Russe. En bref, il s’agirait d’arrêter de la glorifier…
