Depuis la Première Guerre mondiale, la position des États-Unis est devenue déterminante sur le plan international. D'une manière générale, ceux-ci avaient intérêt au démantèlement des empires coloniaux britanniques et français qui leur interdisaient le marché des territoires sous domination européenne. Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Franklin Roosevelt jugeait de surcroît, que la défaite de la France et la collaboration du gouvernement de Vichy avec l'Allemagne ôtait à celle-ci toute autorité politique pour conserver son empire colonial. Il donne ainsi avec Cordell Hull dès 1942, une impulsion sans précédent au mouvement de décolonisation3.
En 1941, Roosevelt et Churchill se rencontrent pour discuter du monde de l'après guerre. Il en résulte la Charte de l'Atlantique. L'une des clauses de ce document, introduite par Roosevelt, était l'autonomie des colonies impériales. Après la seconde guerre mondiale, il y avait donc une pression sur les britanniques de se conformer aux termes de la Charte de l'Atlantique. Lorsque Churchill a introduit la charte au parlement, il a expressément transposé les colonies en pays récemment conquis à l'Allemagne pour pouvoir la faire passer[réf. nécessaire]. Après la guerre, les colonies africaines étant toujours considérées « infantiles » et « immatures », des gouvernements démocratiques n'ont été introduits qu'à l'échelle locale. Les derniers mois de sa vie, Roosevelt est contraint, du fait de considérations de sécurité militaire, de modérer son anticolonialisme. La diplomatie américaine prend un cours plus pragmatique visant à rassurer ses partenaires occidentaux durant la guerre froide3.