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Ton fils : "à supposer qu’il soit juste de considérer le système capitaliste..."

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...comme une axiomatique et d’assimiler son fonctionnement au fonctionnement d’une axiomatique, qu’est-ce qui en résulte pour une compréhension supposée ou souhaitée de la situation politique mondiale ?
"Fiston, si la France dans 5 ans"
ta mère était une pute fils

En effet, il est vrai qu’une axiomatique implique une indépendance respective des axiomes les uns par rapport aux autres. Puisque aucun axiome ne peut être déduit d’un autre. Une proposition qui est déduite d’un axiome s’appelle un théorème. Donc dans un champ social il y a sûrement des propositions du type théorématique, elles dépendent d’axiome. Mais les axiomes eux-mêmes vous ne pouvez pas conclure un axiome d’un autre axiome. L’indépendance des axiomes dans une axiomatique fonde évidemment la possibilité tantôt d’ajouter des axiomes, vous dîtes à ce moment-là que vous enrichissez le système en termes mathématiques, un système enrichi quand on ajoute des axiomes. Ou bien vous retirez des axiomes, c’est ce que l’on appelle un système appauvri. Je dis est-ce que toute suite ces notions très abstraites empruntées à l’axiomatique ont un correspondant qui nous fait dire mais oui c’est bien comme ça que cela se passe à un certain niveau. C’est ma première remarque.

Or je dis oui, oui il me semble moi que dans ce qui se passe actuellement, dans les phénomènes politiques et économiques mondiaux, on assiste perpétuellement et que c’est presque comme deux pôles. Et je dirais que c’est la première grande bipolarité. La première grande bipolarité du système capitaliste. Les deux pôles étant une tendance à ajouter des axiomes, à ajouter toujours des axiomes à l’axiomatique du capital. Et une tendance contraire à retirer des axiomes, à opérer avec un minimum d’axiomes. Double tendance : enrichir le système, appauvrir le système. Et cette bipolarité qu’est-ce que c’est ? Eh bien il me semble que l’on peut la définir, et comme ça on l’avait vu précédemment, je vais essayer d’aller d’autant plus vite là-dessus, je reprends juste ce premier point. On l’a vu il me semble que c’est représenté par précisément deux modèles d’État. Vous vous rappelez notre thèse générale à savoir que dans le capitalisme l’État subit une espèce de mutation, oui une espèce de mutation c’est-à-dire il ne fonctionne plus comme modèle impérial, c’est-à-dire comme modèle à réaliser, mais il fonctionne comme modèle de réalisation par rapport à l’axiomatique. L’État est devenu comme modèle de réalisation de l’axiomatique du capital. Moi je dis la première grande bipolarité des états modernes cela me paraît même pas être démocratie et autre chose que démocratie. Au niveau des tendances, je dirais [hésitation] il y a une espèce de pôle totalitaire et il y a un pôle social-démocrate. Vous me direz mais les passages ils sont, évidemment les passages ils sont, ils sont très, c’est pour ça que s’il fallait faire une typologie des états modernes, je ne parlerai pas d’État démocratique, d’État totalitaire, d’État ceci, d’État cela...

je prends un cas typique qui me paraît actuellement un des cas les plus, les plus importants dans ce qui se passe dans le monde. À savoir le cas du Brésil. Vous savez que dans le Brésil il y a précisément une espèce de situation qui est une, comment dire ? Une alternative. Précisément ou bien ou bien. Ou bien ou bien. Je ne dis pas du tout que cette alternative elle vienne du ciel. Elle est fondée par une espèce de développement économique du Brésil, par toutes sortes de données, on les verra peut-être au fur et à mesure de nos rubriques, mais il y a une échéance qui est fixée actuellement à savoir les élections prochaines. Il y a une possibilité à savoir qu’en vertu d’un développement économique assez prodigieux qui a ses raisons qu’il faudrait analyser, le Brésil se trouve devant la possibilité d’élaborer véritablement un marché intérieur. Bon. C’est très important. Là-dessus il y a eu alors que c’était un régime typiquement totalitaire, il y a eu le rappel et l’acceptation par les exilés, l’acceptation de revenir au Brésil. Ils sont revenus en masse, les Brésiliens exilés. Actuellement c’est vraiment sur la corde raide, à savoir le pouvoir est encore tenu de manière totalitaire et il y a les éléments qui se mettent en place pourquoi ? Pour l’autre terme de l’alternative, à savoir la possibilité d’un régime en gros de social-démocratie. Il y a bien un ennemi commun, à savoir de toute manière il y aura des règlements de compte que ce soit social-démocrate ou totalitaire, il y aura forcément des, des tendances et des gens qui seront liquidés dans l’histoire. Mais ce n’est pas sur là encore, ce n’est pas sûr qu’il n’y ait pas un retour au totalitarisme. Or si vous acceptez juste cet exemple, vraiment le Brésil comme étant actuellement un pays qui offre cette espèce d’alternative comme en suspens. Une espèce de suspens en cela. Qui peut dire si en effet les élections seront maintenues et seront suffisamment libres pour que s’instaure une espèce de social-démocratie brésilienne ou est-ce que le système totalitaire se refermera ? Je crois que dans l’histoire c’est un cas rare où un tel suspens se présente. Il y a souvent eu passage de la social-démocratie au totalitarisme et inversement, mais je dis cette situation, on se dit bon qu’est-ce qui va se passer au juste ? Et comment ? Et l’entente même entre les éléments totalitaires et les éléments sociaux, social-démocrate tout ça jusqu’où elle ira ? Bon, c’est très, très curieux, très fascinant il me semble la situation actuelle du Brésil. Donc si vous consentez qu’il y a bien ces deux pôles, et que ces deux pôles sont plus pertinents que la distinction démocratie constitutionnelle, etc., etc. Si on se donne une [un mot inaudible] à quoi ils correspondent ? Je dis bien c’est très simple, encore une fois si on essaie de définir ce que c’est le pôle totalitaire et l’État totalitaire qui exprime ce rôle je dis ce n’est pas difficile. Enfin ce n’est pas difficile, moi je dirais vous avez un État totalitaire lorsque l’axiomatique, cela a l’air très abstrait mais cela l’est pas tellement, je ne sais pas, enfin ce sera à vous de le dire, lorsque l’axiomatique du capital se réalise dans un modèle de réalisation qui ne retient qu’un minimum d’axiomes. En d’autres termes, comme dit Virilio, et là je trouve encore une fois que c’est une formule très, très profonde l’État totalitaire ce n’est pas un Etat maximum, c’est le minimum d’État. Lorsque vous retirez le maximum d’axiomes, lorsque vous ne retenez qu’un minimum d’axiomes, vous ne pouvez le faire que par un État totalitaire. Qu’est-ce que cela veut dire ça ? Cela veut dire une chose très simple. Qu’est-ce que c’est que la structure économico-politique d’un État totalitaire ? Et bien je crois que c’est avant tout un Etat qui organise l’effondrement du marché intérieur. Donc si vous voulez ma première bipolarité État totalitaire État social-démocrate devient plus précise puisque cette bipolarité est fondée sur deux cas du rapport marché intérieur marché extérieur. Un état totalitaire c’est un Etat qui ne retient au niveau des axiomes que les axiomes nécessaires à la participation marché extérieur. Donc il organise la liquidation ou l’écroulement du marché intérieur sous une forme radicale ou sous une forme atténuée. Qu’est-ce que cela veut dire ça ? Organiser la liquidation du marché intérieur. Cela veut dire retenir comme variable fondamentale uniquement le niveau des réserves et le taux d’inflation.
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onfray-des-bois
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26 décembre 2021 à 20:50:21
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