https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/la-fracture-ethnique-un-tabou-francais
Il explique que le point de départ de sa réflexion est son expérience en tant que gardien de prison en 2010. Se faisant passer pour un surveillant, il peut durant plusieurs mois voir la réalité de ces espaces et constater la surreprésentation de personnes issues de l’immigration. Arthur Frayer-Laleix déclare ainsi : "Une chose qui m'a frappé en bossant dans les prisons françaises, c'est que quelles que soient ces prisons, je me rendais compte qu'il y avait une surreprésentation des jeunes issus de l'immigration que ce soit à Fleury-Merogis ou dans une prison plus petite comme à Orléans." Et c'est en observant le différentiel existant entre le nombre de personnes blanches, très faible, et le nombre de personnes de couleurs, très élevé, qu'il a commencé à vouloir questionner l'idée d'une fracture ethnique en France.
Le titre de son livre est une phrase qu'il a souvent entendue sur le terrain et qui était prononcée par les habitants des banlieues : des Marocains, des Maliens, des Sénégalais… En sillonnant banlieues et quartiers défavorisés pour ces reportages, il a pu constater lui aussi ce départ des blancs. Aujourd’hui, certains territoires ne sont plus habités que par des étrangers, des personnes de couleurs, formant des ghettos ethniques : "Le titre de ce livre est une citation. C'était important de remettre cette phrase-là dans leur bouche. Souvent ces personnes considèrent qu'elles sont les premières victimes du départ des blancs, qui en creux a façonné cette ghettoïsation."
Si même eux le disent...