Le mouvement MGTOW des chinois : s'allonger et faire dodo

En tendance sur Quora (7,5k likes, près de 400 commentaires). La question porte sur la Chine mais la réponse qui buzze nous touche de beaucoup plus près.

"Le mouvement Tangping, s'allonger à plat, n'est pas propre à la Chine. C'est un signe des temps. C'est la version chinoise du mouvement MGTOW en Occident. De jeunes hommes qui n'en peuvent plus de la 'rat race' [expression US désignant le fait de fournir un travail acharné pour n'aller nulle part, à l'image du rat en cage qui court dans sa roue] et décident de la quitter entièrement.

On le voit aux USA. À Taïwan. En Union Européenne. Dans tout l'Occident et les pays occidentalisés. Les prix de l'immobilier sont intolérables. Le coût de la vie augmente tout le temps. Si vous êtes un homme, vos parents veulent que vous 'réussissiez' toujours plus, les femmes demandent toujours plus... vous êtes baisé. Vous devez, pêle-mêle, faire une certaine taille, être musclé, conduire une jolie voiture, avoir un diplôme, de bons revenus, voyager souvent, avoir un cercle social qui fait bien, ensuite vous devrez avoir des enfants, vous devrez payer pour eux pendant 20 ans et les envoyer en école privée - pour qu'eux aussi se décarcassent à faire les beaux pour des gens qui n'ont rien à foutre d'eux, essayent de choper une gonzesse ultra-exigeante, et ainsi de suite.

Un moment, vous n'en pouvez plus. Ça suffit. Vous ne pouvez pas toujours avoir les meilleures notes, un boulot qui fait bien. Vous ne pouvez pas toujours faire le beau et être au top de votre forme. Vous êtes crevé. Vous n'en pouvez plus de cette société qui vous donne si peu et vous demande tant, vous n'en pouvez plus de vos parents [boomers]. Ni de 'votre' nana. Ni de ses parents. Vous devez être le fils parfait, l'amant parfait, le gendre idéal... on veut ci, on veut ça. Mais comment pouvez-vous vous démultiplier pour satisfaire autant de gens ? Il n'y a que 24 heures dans une journée. Comment faites-vous ?

Au bout d'un moment, les pailles finissent par casser le dos du chameau. Vous n'y arrivez plus. Peu à peu, vous perdez votre motivation, vous n'avez plus envie de cette foire d'empoigne perpétuelle. Les heures supplémentaires non payées, en contexte pro ou social, vous brisent. La 'rat race' vous tue. Et maintenant on vous dit de vous marier, oui, en Occident. D'avoir au moins deux gosses pour la démographie. (On vous dit aussi de ne pas avoir d'enfants pour l'écologie, des impératifs contradictoires.) Et les enfants, tout ce qu'il faudra payer pour qu'ils aient une vie correcte ou qu'ils fassent bonne figure... la pression est inhumaine. Si vous réussissez vous êtes juste un mec normal, tout le monde s'en fout, il n'y a aucune récompense, vous avez juste la tête hors de l'eau. Mais échouez ou démissionnez, prenez un peu de vacances, et vous serez durement jugé. Des années de service et on vous traitera de sale gamin, vous devez encore et toujours en faire plus.

Avant, un homme faisait son premier burn-out quand il arrivait à la quarantaine. Aujourd'hui des mecs de vingt ans sont en burn-out et en dépression, déjà. Certains décident d'abandonner. Et aucun gouvernement, aucun groupe, aucun lobby, personne ne les aidera."

Voici quelques-uns des commentaires :

• deux commentaires évoquent la suréducation inutile, des années et des années d'étude parfois jusqu'au doctorat, la peur de l'échec malgré le haut niveau, la pression incessante, l'absence totale de garantie, vous pouvez avoir un doctorat et être au chômedu ou petit boulot... comment ne pas rêver des époques passées où on pouvait gagner sa vie dès 16 ans sans s'endetter ?

• quelqu'un parle des hippies, jeunes boomers : "à l'époque eux aussi parlaient de démissionner de la société... mais eux, ils avaient du sexe à profusion, les rêves psychédéliques [et pas seulement oublier la vie avec de l'alcool et des joints], et surtout quand ils étaient prêts un tas d'emplois bien payés les attendaient, c'est beaucoup plus dur pour les jeunes aujourd'hui"

• "l'avancée de la civilisation a fait passer les femmes de la cuisine à l'espace, mais pour les hommes ça n'a rien changé, juste empiré. Avant on était censés ramener le pain sur la table, maintenant on est censés avoir un statut social de fou et cocher 200 cases d'une check-list infinie avant de nous marier."

• "très bien dit. Les hommes subissent une pression incroyable. Beaucoup de gens, beaucoup de femmes surtout, ne réalisent pas la pression que subissent les hommes - la pression d'être bon en tout, d'être fort, intelligent, drôle, instruit, réussi, bon pourvoyeur, etc. etc. etc. c'est intense."

• "je suis un millennial, je m'efforce de mettre de côté assez d'argent pour ma retraite. Si j'ai un enfant, cet argent, je ne l'aurai plus. Avoir ne serait-ce qu'un seul enfant me rendra pauvre et incapable de subvenir à mes besoins. Les salaires sont trop bas et le coût de la vie trop élevé. Quand je dis ça à des boomers iels disent que j'exagère, que je dramatise, que je suis égoïste. Mais eux-mêmes ne reconnaissent jamais combien ils ont connu un marché de l'immobilier et des études beaucoup plus abordables. Et les acquis sociaux, eux ils en ont bénéficié."

• "je ne suis pas 'sorti de la société', mais je comprends bien cette tendance. Je ne veux plus sortir avec des nanas. Pas avec ce qu'elles sont devenues en 2021. Claquer mon argent durement gagné sur une nana incapable de sourire et qui discute avec 10 hommes à la fois sur son téléphone ? Non merci. Je préfère vivre en paix et apprécier ma vie. Beaucoup d'hommes tout à fait au-dessus de la moyenne font pareil aujourd'hui, je le vois autour de moi."

• "je suis un X, et quand j'étais plus jeune, dragueur, avec des plans cul, c'étaient toujours les nanas féministes qui voulaient que je me marie. Si le mariage bénéficie autant aux hommes, comme les féministes l'ont dit, alors pourquoi ce sont elles qui veulent absolument qu'on se marie ? Si on regarde les questions Quora sur les relations H-F, on voit énormément de 'femmes fortes et indépendantes' qui veulent absolument se marier ou que les hommes restent leurs 'amis', mettre les hommes dans les cases qu'elles veulent [mari pourvoyeur ou beta orbiteur amifié] à leur service. Nous, par contre, on ne peut rien demander..."

• "c'est marrant, si on parle des MGTOW ou des mecs qui décident de reprendre le contrôle de leur vie après des années de galère silencieuse, on entend une horde de femmes les traiter de déchets et de losers, mais si une femme se casse un ongle le monde doit s'arrêter et les règles doivent être réécrites toujours plus en sa faveur... moi, j'étais invisible aux yeux des femmes jusqu'à ce qu'avec mon père et mon frère on créée une entreprise familiale. L'entreprise a bien marché. Et quand j'ai commencé à avoir des employés sous ma direction, de l'argent, là les femmes ont commencé à me regarder, je me suis même fait harceler par celles qui m'ignoraient avant. Ça m'a dégoûté des relations avec les femmes. Et c'est seulement à 37 ans que j'ai rencontré une femme vraiment humaine, qui m'aime pour ce que je suis, non pour mon statut social."

Sans parler de Magalie, qui te fera la misère au quotidien et qui te reprocheras toujours un truc, car c'est à l'homme pourvoyeur et esclave de la rendre heureuse.

Comme dit Schopenhauer, les femmes sont comme des éternelles enfants.