chaque jour me dicte ces lignes - en souligne les plus tristes. Je prie plus, je flippe. Je rie peu, je parle de moins en moins. Mon seul lien avec les miens reste l'écriture - une délivrance - elle me libère de mes délires denses ; mes récits rances me soutiennent, faut que je déballe tout. Mon mal me rend fou, faut que je parle. Qu'on râle je m'en fous, je m'étale devant vous. Souvent, je lutte au plus haut degré : je planche pour écrire un sourire mais ma plume flanche. Feuille blanche étanche aux choses gaies, c'est étrange. C'est pas que je veux pas mais je peux pas, j'ai pas la tête à la fête. C'est peut-être que je ne suis que le fruit de mon époque. La vie se comporte durement, m'impose indûment cette prose puante à haute dose ; une forte névrose à son faîte m'isole. Comme Travis Bickle, pour que je rigole, faut que je picole. Mes textes, je voudrais que t'en ris mais je dis que ça part mal. Croire en demain ? On a le droit mais au fond je m'attends pas à tant que ça. Entends le sale son, garçon. Si ça sent le souffre c'est que je te souffle ma vie, que s'ouvrent à toi ceux qui souffrent, alors profite en tant que ce n'est qu'un disque, que tant de fatalités grasses ne reste que ma réalité.