Topic de LiNKiSS_Park :

L'élite note une sélection de mes textes les plus embarrassants

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Les textes en question https://image.noelshack.com/fichiers/2017/15/1491912969-sasha.png

c'était un masque de cérémonie sans style particulier, qui aimait se contorsionner en grimaces obscènes où s'inscrivait un profond désarroi existentiel, celui de lunes d'amertume décolorées au shampoing bon marché. on aimait ce masque atypique, négation d'un ordre cosmique méticuleusement élaboré où chaque élément complétait l'ensemble. ce masque récitait des psaumes désuets où les femmes accouchaient toutes sous péridurale, les premières si épuisées par l'effort que la mort leur semblait un paisible congé. il y avait les songes, les rires et les larmes qui coloraient des histoires tragiques, et toujours une oreille, un bras, ou une paire de jambes pour accorder leur mouvement au dit magique. personne ne sût dire d'où il venait ce masque, on aimait le conjuguer à toutes les époques, à toutes les modes, à toutes les latitudes, et les contrées aimaient se disputer son origine. d'aucuns le prétendaient d'ascendance nippone par sa mère, quand d'autres le juraient éthiopien ou malgache. le masque aimait sans doute ces querelles attenantes à sa généalogie, car il semblait qu'il ne fît rien pour dissiper l'épais brouillard qui voilait le secret de sa naissance. les sages quant à eux s'abreuvaient de miel vert et de mangues sucrées à la lueur de lunes tragiques, narrant le déclin des empires aux gamins captivés qui retenaient un bâillement, ou un clignement des yeux. et toujours le masque se dandinait sur ses pieds invisibles...une mer de contrastes biffait la terre en crues insoupçonnées où pataugeaient des reptiles et les carcasses de fauves disloqués en hiver. sous le ciel les mouches redoublaient d'ingéniosité et bataillaient férocement pour s'arroger le tribut des rares chairs comestibles qu'avait épargnées l'apocalypse. la caméra flanchait plus que d'habitude, hésitait, se trompait et recommençait, elle qui aurait tant voulu tout saisir et immortaliser tout ce grand tableau cruellement sensible. mais la terre est vaine, comme avait dit l'autre, et ce constant de la vanité des choses ne s'était jamais imposé comme une évidence jusqu'à ce jour où la mort devint le maître mot. quel félin aurait désormais piétiné les tulipes ? regarder le soleil c'est bien beau mais pas assez pour être un thème de poésie, alors on efface, on gomme, on triche avec la pensée jusqu'à déclarer forfait et s'affaler sur tout ce qui passe près de soi, une âme, une chaise, une rivière gelée ou le dos d'un hippopotame. certains croient à l'absurde quand d'autres ont la prétention de l'avoir démystifié, mais le problème reste là, fuir n'a jamais résolu le mauvais alignement des méridiens, lesquels interceptent encore des rires frileux de séraphins holographiques...tout ça pour dire que le temps ne peut être rallongé jusqu'à se replier sur lui-même, les funérailles ça se bat la chair à même les tripes, pour raquer encore et encore jusqu'à plus soif. comment ça l'hiver ? c'est l'été quoi ! vous ne me ferez pas redoubler, j'ai mis un cerf d'osier et des pimprenelles vertes sur le balcon, et le sol de la salle de bains n'a jamais été aussi propre. allô maman ? non, elle est partie, pas elle, l'autre, celle qui n'aimait pas les cerises, je te dirai la hauteur de ses épaules quand j'aurai fini mon sudoku.la frite s'excitait et trébuchait sur une fourchette hardie qui lui sectionnait le flanc et recevait son huile tiède sur une de ses dents en inox. la frite capitulait et disparaissait parmi les effluves et les arômes du restaurant. un serveur n'arrive jamais seul, et il faut savoir leur parler entre deux coups de téléphone, sinon c'est la guerre et l'assurance de ne pas rentrer chez soi la conscience tranquille. les chaises sont rustiques, sans grand relief ni beauté qui les singulariserait, elles servent à servir, et inscrivent tout leur être dans cette plaisante tautologie. on sert du bœuf récalcitrant ou un peu de poulet aux clients les plus aimables, mais j'ai décidé d'être méchant. étuis, visses, poignée de porte, mais qu'est-ce que ça fout-là ? patience, il faut recoller les morceaux, trouver l'indicible, ne plus fuir la vie, cacher cette érection, et résister aux mièvreries de cette blondinette en décolleté qui minaude et réitère d'incessants appels à la luxure et à la volupté. ou alors, peut-être qu'elle tente juste d'apprivoiser les hommes comme elle le ferait avec un chat, un chien, un loup ? mais je m'égare. je regarde les glaçons mourir lentement dans ma coupe, que j'ai inondée de fanta plutôt que de vin, revendiquant par là un anticonformisme et une gaucherie adolescente. le vin m'est un indéfectible ennemi pourfendeur de la stabilité familiale, non point que j'affectionne particulièrement ma famille, mais plutôt la permanence de la structure qui fournirait un cadre théorique dans lequel je ne me disperse pas. depuis le vin j'ai bifurqué entre des vies rêvées de bohème, de séducteur impénitent (vous avez bien lu) ou de dictateur incompris de mon propre monde. mais le vin n'est pas la vie, qu'il pense parfois si bien imiter en de pâles et insipides caricatures dont je m'extrais prestement pour retrouver l'harmonie originelle de ma position de fœtus.

« La ville n'est pas un lieu »

C'est un long et ininterrompu cortège d'ombres fuyantes qui s'escriment entre elles pour saisir la pertinence de la vie, et au milieu desquelles l'on finit invariablement et irrémédiablement condensé comme le serait n'importe quel grain de blé, de maïs, de mil ou de sorgho. C'est qu'à la fin tout le monde perd, et même s'il n'y a pas vraiment eu de jeu, il serait erroné de prétendre que le sérieux valait mieux que le plaisir. Tout ceci est une farce, et je ne sais même pas pourquoi j'essaie de me convaincre du contraire. Adieu la structure, le béton des arguments ou celui des immeubles, mon truc à moi c'est la boue, ou plus généralement la pluie, mais préférer la pluie est si peu original que j'en suis embarrassé. Je ne sais pas si j'irai jusqu'au bout de ce monologue, mais il vaudrait mieux pour moi que ce soit le cas, je veux dire, vous n'êtes pas obligés de me lire en intégralité (quoique vous m'en verriez grandement satisfait si jamais vous daigniez le faire) et j'ai su faire de ma solitude un stimulant sujet d'introspection quotidienne. J'ai essayé de lui définir des causes de toutes les natures sans jamais arriver à me mettre d'accord avec moi-même. N'ayant su résoudre mes contradictions internes, je m'efforçai sans succès d'en colmater les béances éparses, semées au hasard des perplexités et des points de vue. Même ça je ne l'ai pas tout à fait inventé, je pense l'avoir pris d'un obscur roman baroque d'il y a quelques siècles où les bacchanales purifiaient les eunuques dans ce que l'auteur voulait être une Égypte alternative. Pour peu qu'on le remarque, les auteurs sont une race somme toute assez commune, et moi je suis auteur de topics, les épopées c'est trop fastidieux à dérouler correctement sans s'emmêler les pinceaux et quelques poils pubiens qui évoquent vaguement des raviolis (ne me questionnez pas quant à l'étrangeté de mon anatomie). Et puis, j'ai même pas envie de publier tout ça, pour le voir éternellement archivé sur ce site en perpétuelle bêta où sont stockées mes plus embarrassantes tentatives d'humour, de drame, de mélancolie ou d'intellectualisme. Tant pis, je mourrai ridicule.

Allez-y, soyez sans pitié :)

Le 20 novembre 2021 à 23:28:29 :
Palu

Prévisible :hap:

:pave: ceux qui ne t’ont pas lu te salut !
J'invoque le forum de nuit :ange:
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Données du topic

Auteur
LiNKiSS_Park
Date de création
20 novembre 2021 à 23:08:02
Date de suppression
21 novembre 2021 à 07:16:03
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