Topic de PubliusPulcher :

[PAVÉS] Pourquoi Soral est un guignol sur le fond

  • 1

Attaquons-nous d'abord, en cette période de vacances, a un gros morceau : la vision de la Tradition par l'habitué des Back-room.

Contexte :
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/4/1615489423-img-20210311-175859.jpg

Résumé : Alain déplore déjà en 2010 l'idéologie de l'égalité dans le marché (thèse qu'il va resucer en 2021 dans un nouveau torchon pour mongoliens, afin de payer son loyer a Lausanne). Il l'oppose a une société hiérarchisée en trois : guerriers, clergé et travailleurs.

Ah Dumézil ! Peu importe, pour le sociologue profond, que cette division en trois ne soit qu'une création de l'élite médiévale. Peu importe que cette thèse fut démontée dès 1978 par Georges Duby dans son "Imaginaire féodal". Un simple coup d'oeil froid aux sociétés d'avant la Révolution française suffit pourtant pour se rendre compte d'une réalité bien plus complexe : la guerre, par exemple, était aussi l'affaire de tous, même des "laboratores", tandis que la noblesse était loin d'être uniforme et égal dans ses privilèges.

En fait, ce qui fait bander Soral, c'est cette hiérarchie fantasmée, ces barrières sociales infranchissables, qui insufflent aux élites un certain prestige (lui même se rêvant en chevalier de Saint Germain des prés). En réalité, dès l'époque médiévale, ces barrières étaient poreuses. L'ascension sociale était un phénomène réel, en témoigne l'apparition de la profession de notaires au XIIIe siècle, ou celle de juristes au XIVe (Communauté de lumière absente dans les entourages royaux d'époque btw).

Surtout, le penseur de l'Empire semble sous-entendre que l'Argent (Mammon même ! pourquoi pas a ce stade...) a remplacé l'honneur des élites a partir du XIXe siècle. N'importe quoi ! il suffit de parcourir les enquêtes menées par Saint Louis au XIIIe siècle, bien étudiées par Marie Dejoux, pour constater la vénalité du bonhomme. On peut même remonter à la République romaine, décrite par Tite-Live, pour voir à quel point la société antique était bourrée de michtos. L'argent a toujours été une colonne vertébrale des relations politiques et humaines.

En bref : construction d'une Tradition fantasmée pour mieux faire bander les droitards, qui seront alors prêts à débourser 35 balles pour accueillir 200 pages du sperme rance et stérile du maître du Logos dans leurs bouches grandes ouvertes.

Va lire Guénon t'auras tes réponses

Le 06 novembre 2021 à 10:12:34 :
Va lire Guénon t'auras tes réponses

Ce forum me régale. On parle d'histoire et de fonctionnement politique fondamental et on réplique à coup de Kali Yuga et de catholicisme intégral poussiéreux. Un peu de sérieux, merde !

UP !

C'est encore les vacances. Nous revoilà pour un autre épisode du débunkage de « l'inattaquable» Comprendre l'Empire.

Contexte :
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/6/1615635178-img-20210313-123009.jpg
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/6/1615635187-img-20210313-122938.jpg

Résumé : le père et frère modèle continue son fantasme de la société familiale ( :) ), tripartite et traditionnelle, en se concentrant ici sur les réseaux de pouvoir de l'Ancien régime. Ceux-ci seraient bien plus démocratiques que les réseaux démocratiques eux-mêmes, qui ont le malheur (évidemment) d'impliquer la Communauté des communautés.

Commençons par déconstruire un homme de paille grossier, se trouvant à la fin du paragraphe : Soral se proclame ici comme un historien à contre-courant, dans la lignée de Bainville, en pointant du doigt les méchants historiens républicains, qui stigmatisent l'absolutisme royal. En réalité, cela fait depuis les années 1950 que tous les historiens classiques (Bély, Michel Antoine, Drévillon) s'accordent sur la non-validité de ce concept. Là encore, Soral hurle avec les loups, et enfonce joyeusement des portes ouvertes.

Plus grave, le sociologue des terrasses germano-pratines se trompe en comparant les réseaux d'Ancien Régime à la séparation des pouvoirs de Montesquieu, qui assureraient aux premiers un système plus équitable que la démocratie des Lumières. Rappelons d'abord que le principe de Montesquieu stipule que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ne doivent pas être dans les mains de la même personne, ou de la même administration.

Or, a aucun moment les réseaux religieux, comme les Jésuites, ou, à plus forte raison, les réseaux de corporations de métiers, ne jouaient un rôle direct dans l'exercice du pouvoir central. Rappelons, par exemple, que Louis XIV s'est assuré, en février 1673, que les parlements (qui enregistraient les lois) n'aient plus le droit de remontrance (c'est à dire le droit de refuser une loi du roi). Une mesure qui laisse le total champ libre au pouvoir de Versailles, notamment dans le domaine fiscal et militaire. A aucun moment l'ordre jésuite ou le maître-joaillier du Pont-Neuf n'aurait pu faire quelque chose pour empêcher cela.

En somme, rien de nouveau sous le Soleil soralien : approximations, mensonge par omission, sophisme et inculture historique. Un cocktail exotique à 25 balles pour faire frissonner les royalistes, encore boutonneux de leur première année de faculté. :)

UP !

Revenons, après la question de la tradition, sur celle des médias, dont Soral est un pur produit.

Après avoir détaillé la biographie du poussiéreux Edward Bernays et sa Propaganda, Robert Gros fait cette assertion étonnante :
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/4/1615489349-img-20210311-170642.jpg
Bonnet semble donc ici sous-entendre que 1960, d'un point de vue médiatique, est un tournant historique majeur : avant, presse de qualité ; après, presse abrutissante imposée par l'Empire, qui peut donc étendre ses tentacules dans les cerveaux abrutis d'une masse mal informée.

En réalité, c'est exactement l'inverse qui s'est passé ! C'est justement a partir des années 1960, et a plus forte raison lors des années 1970, que le paysage médiatique européen fut profondément changé, allant de plus en plus dans la subversion et l'ouverture politique : Hara Kiri (fondé en 1960), Action (1968), Minute (1962) voire l'Idiot international (1969).

Ce bouillonnement d'une presse hebdo' de plus en plus libre, car seul média d'expression politique possible face à une télévision entièrement sous la coupe de De Gaulle depuis 1959, est à mettre en parallèle avec une presse mensuelle plus élitiste et intello, mais tout aussi contestataire : Combat, Les lettres françaises, Preuves, Vérité...

En bref, la encore, le Soljenitsyne du 6e arrondissement dit de la chiasse : pour servir le discours d'un Empire de plus en plus influent et manipulateur des masses, il nie sciemment la profonde transformation médiatique des années 1960 et 1970, qu'il a lui même vécue (!), et à laquelle il se vante d'avoir participé avec L'Idiot international (!!!). Malhonnêteté intellectuelle, quand tu nous tiens....

Bonjour à tous,

En ce dimanche matin chill, tentons de débunker non pas comment Soral analyse le passé, mais comment il pense le futur, amenant ses gouroutisés à braire sans discontinuer le fameux « il avait raison !! »

Contexte :
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/3/1615404389-img-20210310-181433.jpg
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/3/1615404398-img-20210310-181415.jpg

Résumé : le sociologue profond prévoit ici une révolte de la white-trash américaine, dirigée directement contre le lobby interdit et son interventionnisme militaire. Incoming : "Soral, ce prophète qui a vu Trump avant tout le monde".

Non. Certes, Soral "prédit" un changement politique orchestré par une classe moyenne en paupérisation, comme si il découvrait la lune. Néanmoins, n'oublions pas que le Soljenitsyne du Ve écrit son livre entre 2009 et 2010, en pleine conséquence de la crise des Subprimes. Les bruits d'une classe moyenne américaine en colère car appauvrie sont partout dans les journaux, à la télé, des analyses des Echos aux multiples interventions médiatiques de Pierre Jorion. Sur ce constat, Soral ne fait donc qu'hurler avec les loups. En fait, c'est quand il faut faire une vraie prospective ("comment et pourquoi peut se dérouler cette révolte") que les choses se gâtent.

Pour que la prévision soit vraie, il faudrait d'abord que Trump soit effectivement en croisade contre les prédateurs de Wall Street, qui seraient les mêmes qui forceraient les Américains à partir en guerre. Il suffit de se pencher sur le gouvernement de Trump à son investiture pour constater que c'est tout le contraire : par exemple, le secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin (2017 - 2021), était un ancien cadre très important de la banque Goldman Sachs ; de même, le secrétaire de la Défense, James Mattis, est un des plus virulents ennemis de l'Iran, et cerveau de la guerre du Golfe. D'ailleurs, si effectivement le mandat de Trump n'a pas été militairement interventionniste, les décisions géopolitiques furent tout aussi significatives (déplacement de l'ambassade à Jérusalem, dégradation vertigineuse des relations iraniennes, renforcement de la main sur l'Amérique latine)

"May Etat profond". Est-il possible d'admettre que la White-trash américaine n'en a en fait rien à branler de l'Etat hébreu ? Au contraire, tous les discours de Trump (et donc le programme qui l'a fait élire) étaient concentrés sur l'intérieur et les préoccupations de son électorat : rejet de l'immigration, retour de la fierté ouvrière américaine, valeurs familiales et communautaires... En bref, une resucée de l'américanisme de Reagan sauce années 2010. Une politique intérieure qui a d'ailleurs (tout relativement) porté ses fruits, et qui est la véritable raison d'un nouvel espoir américain chez les pégus du centre. Il n'est ainsi pas fou de penser que Trump, si il avait été à la place de Bush en janvier 2002, serait aussi parti en guerre contre Saddam, sans vergogne aucune, car sous pression populaire de cette même White-trash (et de l'appât du gain pétrolier, bien sûr. Business is business).

En bref, si on devait résumer la prospective politique à la soralienne, on pourrait l'imaginer comme ça : connaître la couleur d'un vêtement de mode au premier coup d'oeil, mais pas sa texture, sa taille ou sa coupe, ce n'est pas la preuve d'une maîtrise hors-normes du Logos. On est plutôt ici dans le jugement de fait simiesque et la brève de comptoir. Le comptoir de la Closerie des Lilas, mais le comptoir quand même. A ce compte là, devenir prophète ne coûte pas cher, et couvre souvent de ridicule.

(In memoriam : "Macron la baudruche terminera 4e du premier tour, c'est vérifiable" Alain Soral, in "Soral, vite !" N°7, 2017)

UP !

C'est à nouveau le weekend ! Pour bien commencer, attaquons un autre gros morceau : l'Islam par Alain Soral.

Contexte :
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/6/1615638138-img-20210313-132016.jpg
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/6/1615638156-img-20210313-132056.jpg
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/6/1615638166-img-20210313-132033.jpg

Résumé : dans un de ses derniers chapitres, le moudjahid du Palace propose l'Islam comme matrice de résistance à l'Empire. Il fait toutefois la différence entre l'islam chiite duodécimain iranien, de résistance, et l'islam wahhabite, pervers et impérial.

Que dire ? Dans un premier temps, la sous-estimation de la fracture entre chiites et sunnites par Alain Bonnet, mettant en avant des Iraniens dissidents multi-cartes. En réalité, la République islamique est assez maligne pour distinguer intérêt régional, où le chiisme occupe une place fondamentale, et les intérêts internationaux, articulés autour du nucléaire et de la victimisation économique. Une chose est sûre : difficile de faire avaler aux musulmans de France, essentiellement sunnites malikites, que les vrais musulmans, résistants, sont en fait les chiites Iraniens ! :)

Il semble vouloir y arriver en rangeant les sunnites wahhabites dans la case "collaborateurs de l'Empire". Certes, on ne peut nier le lien économique fort qui unit les USA et l'Arabie Saoudite, et ce depuis Quincy. Mais le maître du Logos va plus loin : les Saoudiens auraient orchestré le 11 septembre et Ben Laden pour donner une mauvaise image des musulmans dans le monde.

Wow ! On va chercher bien loin ce qu'on a à portée de la main. On oublie les innombrables fois où Ben Laden a craché sur l'Arabie Saoudite, symbole, pour lui, de la décadence du monde arabe. On oublie aussi que le renversement de Saddam Hussein, en 2003, a permis la mise en place d'un régime a majorité chiite en Irak, c'est a dire le pire scénario possible pour la monarchie Saoud.

De toute manière, peu importe : l'analyse proposée par Soral dans ces pages n'est pas a vocation intellectuelle mais politique. Rappelons que le but principal d'E&R est d'attirer les Muslimins vers le vote RN (échec) tout en se faisant cyniquement de l'argent sur leur inculture, trouvant surtout dans ce chevalier Bayard €co + une catharsis à leur exclusion sociale (victoire totale, évidemment).

Il a quand même raison sur les autres sujets

En plus il est grand, il est beau et il a beaucoup de succès

Le 20 novembre 2021 à 11:23:17 :
Il a quand même raison sur les autres sujets

En plus il est grand, il est beau et il a beaucoup de succès

C'est vrai, et il a une grosse bite aussi. C'est intéressant

C'est drole comme TOUT les topics pro-Soral sont censurés mais comme ceux comme le tien ne le sont jamais....
Retourne pomper Zemmour le golem

Le 20 novembre 2021 à 14:50:16 :
C'est drole comme TOUT les topics pro-Soral sont censurés mais comme ceux comme le tien ne le sont jamais....

C'est drôle, parce que Glados a souvent supprimé ce topic à la suite de signalements mystérieux :)
Tout ce que j'attends, ce sont les contre-arguments

  • 1

Données du topic

Auteur
PubliusPulcher
Date de création
6 novembre 2021 à 10:11:02
Nb. messages archivés
12
Nb. messages JVC
12
En ligne sur JvArchive 109