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Du plomb dans le crâne
Le procureur s’est dit inquiet à l’audience que les prévenus ne semblent pas prendre conscience de la gravité des faits.
Ishac Jamad, déjà condamné pour violences aggravées deux jours avant le fameux bal d’Arnas, déclare : « J’assume mes erreurs, mais on peut pas revenir en arrière ».
Douze mois avec sursis sont requis contre lui.
Sofiane Gelin, lui, regrette : « J’ai désormais un but dans ma vie. Les choses prennent enfin de l’importance, je ne veux pas tout gâcher ».
« Vous avez accepté de participer à la bagarre, vous assumez » : le procureur demande 18 mois de prison avec sursis, qui pourront ne pas être inscrits au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire, afin de ne pas mettre un terme à sa carrière.
Les deux comparses ont finalement été reconnus coupables.
Ishac Jamad a été condamné à 18 mois de prison ferme et à une interdiction de porter ou détenir une arme pendant 5 ans.
Sofiane Gelin a écopé de 18 mois de prison avec sursis et la même interdiction concernant le port d’arme. Le tribunal a rejeté sa demande de non-inscription au B2.
Solidairement, ils devront indemniser la victime à hauteur de 1 000 €.
- Conformément à notre charte éditoriale, nous indiquons le nom des prévenus condamnés à une peine de 6 mois ferme ou 18 mois avec sursis.
Samedi 10 février 2018, à 2 h 20 du matin, une bagarre est venue interrompre les festivités du bal des conscrits d’Arnas.
Grâce à la présence d’une caméra devant la salle des fêtes, le tribunal a pu visionner la scène au cours de l’audience, le 24 septembre. On y voit le prévenu Ishac Jamad* frapper un homme. Après un second coup de poing, des fêtards réussissent à le plaquer contre le mur. Sofiane Gelin*, ami du prévenu, arrive alors et se met à frapper à tout va, toutes les personnes s’approchant, sans distinction d’âge ou de genre, jusqu’à finalement l’arrivée des agents de sécurité. Six victimes ont porté plainte contre les deux jeunes.
« Vraiment inquiets ? »
Les évènements ayant eu lieu il y a plus de trois ans et demi, les avocats de la Défense estiment que le tribunal n’était peut-être pas si « inquiet de la dangerosité » de leurs clients.
De plus, les six victimes ne sont pas présentes au procès et une seule s’est portée partie civile.
Accusés d’être venus juste pour se battre, les prévenus se défendent : Ishac Jamad, 18 ans au moment des faits, serait venu voir des amis faire leurs conscrits, tandis que Sofiane Gelin, 22 ans, ne serait venu que pour ramener son ami.
Les deux prévenus souhaitent tourner la page : Ishac Jamad a trouvé un nouveau travail à Dubaï et Sofiane Gelin étudie afin de devenir entraîneur de boxe : « Le sport, c’est pas ça. Je me dois d’être exemplaire pour mes élèves ».
