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Mémoires de ma vie

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J'ai le blues ce soir...
En fait ça fait plus d'un an que j'ai le blues tout les soirs...

Je voudrais me lamenter un peu sur ma vie si vous me permettez...

Je suis né de deux parents professeurs. J'ai passé la première partie de mon enfance en campagne. Un grand frère que j'admirais. J'ai été le plus jeune durant 10 ans, puis ma petite soeur est arrivée.
Lorsque je suis né, ma mère a refait une dépression... J'ai été très tôt confronté à moi-même. Un père toujours absent, qui travaillait. Une mère instable, qui découvrira peu après ma naissance qu'elle était comme son père, bipolaire.
Je n'ai que rarement ressenti l'amour de mes parents sur le moment. Un père qui était mon héros, une mère souvent en colère. Mais je savais qu'ils m'aimaient, mais étaient peu là pour moi. Je me souviens encore à 5/6 ans faire mon petit-déjeuner tout seul. J'empilais des chaises pour avoir accès aux micro-ondes.

J'avais régulièrement des pauses chez mes grands parents. A ce moment là c'était une vraie libération, on s'occupait de moi, j'étais chouchouté avec mon frère.
Mes grands parents maternels étaient "jeune". La mère de ma mère a eu son premier enfant à 16 ans, ma mère à 21 ans. Je me souviens de mon oncle qui était encore au collège/lycée tout petit. Mon grand père, était algérien. Il était colérique, mais il aimait aussi énormément son entourage. C'était étrange ces sentiments car même s'il me grondait pour quasiment rien, il y avait tellement d'amour dans cette colère...
Mes grands parents paternels, plus vieux. Ils étaient des icônes de la campagne où j'étais. Mon grand père paternel était le directeur d'école du village, ma grand mère maitresse dans l'école et son épouse. Mon grand père était admiré, adoré par tous. A son début de carrière il a innové et fais parti d'un mouvement : il s'est toujours débrouillé pour organiser des classes des neiges et veiller à ce que chaque écolier au cours de sa scolarité à l'école primaire parcours la campagne. Que ce soit des cours de voile dans le plan d'eau du village voisin, une visite à la ferme ou dans les forêts avoisinantes.
Quand j'étais chez eux, c'était la liberté. Ma grand mère faisait ce qu'on voulait. On voulait des frites à midi, on avait des frites à midi. On voulait aller à la piscine, on allait à la piscine. Mon grand père était un peu ronchon mais là pour nous aussi à nous accompagner ou à vagabonder à vélo. Quand j'étais chez eux, c'était aussi l'occasion de rencontrer mes cousins. Et eux, qu'est-ce que je les aimais. Je les trouvais tellement cool. Pokémon, c'est eux qui me l'ont fait découvrir. Je me souviens de cette journée où un cousin avait capturé Tauros sur ma cartouche de pokémon bleu. Qu'est-ce que j'étais heureux ce jour-là (pour un pokémon que je ne jouais pas en plus :hap: ).

Puisque mon quotidien restait la colère imprévisible de ma mère, j'avais développé une peur de l'autorité et de l'adulte. Je parlais pas, ou peu. J'avais mon propre univers, mon propre langage. Résultat des courses : retard et difficulté de langage. Et pour ne rien arranger j'ai fait des otites "serreuses". Donc je ne comprenais pas ou peu ce qu'on me disait.
Résultat des courses : j'ai pu parler convenablement et de manière compréhensible que vers mes 16/17 ans.

A l'école, j'étais plutôt heureux. 2/3 baston qui ont mal fini mais bon j'avais plein de copain. Les dernières années étaient plus compliqué, mon meilleur ami alternait à me dire que je n'étais plus son ami et que finalement, si. Bon. C'était pas non plus hyper compliqué.

Mon grand père maternel commençait à souffrir. Il était souvent absent. J'avoue, je me souviens que j'étais content quand il était à l'hôpital quand on était avec mon frère chez ma grand mère maternelle, vu qu'il nous grondait plus :hap:
Sauf que c'était grave, et je le comprenais pas.

Arrivé au collège, j'avais des difficultés à me faire des amis. Déjà on ne comprenais pas ce que je disais. J'étais pas populaire. Mais bon pas grave. Je m'étais fait un ami. Sauf que cet ami était vu comme une victime, et en beau connard que je suis j'ai préféré qu'il devienne ma victime plutôt qu'être avec la victime... Bordel qu'est-ce que j'ai envie de me mettre des baffes quand j'écris ça... Mais comme vous allez le voir le karma s'est bien occupé de moi...

Au même moment mon grand père allait de plus en plus souvent à l'hôpital. En octobre/novembre, il était alité. Il passait ses journées à dormir. En novembre, un dimanche on était aller voir ma grand mère et mon grand père. Evidemment il dormait. Au moment de partir, mes parents et ma grand mère nous demandait à moi et mon frère d'aller embrasser mon grand-père. Par peur de le réveiller je n'ai pas osé. Le lendemain, il était décédé. Cancer du pancréas s'étant métastasé au foie. Je ne me souviens même plus des derniers mots qu'il m'a dits... C'était mon premier lien avec la mort.

Le plus dur dans tout ça, c'est que je commençais à comprendre et voir le lien d'amour qu'il avait pour moi. Je me souviens m'être bagarré car un 5e m'embêtait. Mon père me disait de le dire au père de ma mère. Il m'aurait engueulé au début, mais il aurait fini par dire "je suis fier de toi. Tu te laisses pas faire, quitte à te battre même pas plus fort que toi". Hélas il était déjà plongé dans un profond sommeil à ce moment-là pour passer les douleurs causées par son foutu cancer.

Le collège aura été horrible pour moi. Si j'ai pu avoir quelques amis en 6e et 5e, j'ai été vu comme le cassos en 4e. Comme un mec "moche". Toujours dévalorisé, insulté, humilié. Je me souviens d'un gars qui avait arrêté tout le monde passant à proximité de moi pour demander à haute voix "est-ce qu'il est beau ? mdrrr"
On m'emmerdait à chaque pause, récré. J'ai fini par m'isoler dans les toilettes à chaque récréation. J'avais qu'un seul ami, vu comme le simplet. Mais j'avais pu me défouler grâce à lui.
J'étais au début vu comme l'intello. J'en avait marre de cette image, j'ai commencé à rien branler. J'étais plus vu comme l'intello mais quand même comme un déchet :hap:

De l'autre côté à la maison ça se dégradait entre mon père et ma mère. Le divorce est survenu entre ma 4e et ma 3e. Au moment de ma 3e j'ai voulu commencer à me révolter et plus me laisser faire.
J'étais un peu con mais pas grave. J'ai pu aller au lycée après

Pas très envie de parler du lycée et l'internat. Assez banal, mais je me suis vraiment senti épanoui. Surtout en terminale, où j'ai pu faire partie d'une bande de pote. Entre temps j'suis tombé amoureux grave d'une fille, friendzoned. Seum encore aujourd'hui :hap:

Durant l'université l'état de ma mère s'est considérablement dégradé. Elle était en arrêt maladie durant quasi toutes mes années lycées. Elle faisait des séjours réguliers en hopital psychiatrique, a commencé à flirter avec des personnes douteuses. A fait une crise de folie (elle disait des choses incohérente puis des trucs du genre "Camille dit que Dieu existe donc ça veut dire que Dieu existe". On pense elle était proche d'une secte. Elle expulse mon frère (j'étais pas là) au début de sa crise. Mon frère appelle les secours qui l'ignore. Mon père était bourré mais il a appelé sa mère et est venu avec elle l'amener aux urgences psychiatriques. Elle y est restée quelques mois...)

Première année à l'université, je redeviens comme au collège : un paria, un déchet. Mais bon bref au moins pas déconcentré par le côté social j'ai pu bosser très dur et finir à 6 de moyenne au premier semestre et 2 au second :)

Deuxième première année dans une autre filière assez proche de ce que je faisais quand même, j'ai commencé à bosser sérieusement. Je redeviens la tête mais bon j'm'en fous à ce moment là.
En 3e année d'université il fallait trouver un stage. Tout fier car j'avais de très bon résultat, je transmet mon CV à une RH qui, ayant vu que je n'avais pas bcp d'expérience pro me balance que j'allais rien faire de ma vie et jette mon CV devant moi. Encore l'impression d'être un déchet. Mais là j'allais me battre pour lui prouver qu'elle avait tort.
Me suit fait ma première petite amie à ce moment... Rien de spécial si ce n'est qu'elle a 19 ans... de plus que moi et 3 gosses https://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1486234148-macr1.png

Je rentre en master, je galère à trouver un stage mais j'y arrive et... Il s'avère que je suis plutôt bon et que j'aime bien ce que je fais. Je découvre les joies de Paris. Je commence à tenir ma revanche. C'est une PME auquelle je garde une très/trop grande affection alors que l'ambiance de travail était pas tip top...

L'année suivante je rejoins une grande entreprise que je trouve ultra prestigieuse. Je sortais tout fier du RER A juste avant La Défense où je regardais de haut les pingouins tout tassé. J'étais à proximité des champs, je rencontrais des personnes très aisé et venant de tout autour du globe.
Dans cette entreprise j'ai eu une tutrice de stage particulière. Toute petite mais hyper active. Je crois que j'ai beaucoup d'admiration pour elle aujourd'hui, et qu'elle est devenue un modèle pour moi. Alors que je pense qu'elle a été dure avec moi, et très limite. Plein de réflexion parce que ma chemise était sortie du pantalon, et que je "puais". Honnêtement je peux pas les gens qui puent. Je demande à gauche, à droite en demandant d'être très franc et tous me dise que non, et qu'elle abuse clairement...
Mais bon elle m'a tellement appris et peut être qu'elle était sincère. C'était dur, mais j'ai eu l'impression de progresser. Elle représente pour moi un modèle, mais aussi la manager qu'il me faut. De l'exigence et de la confiance. Repousser constamment mes limites. Elle me cassait les couilles d'un côté, mais de l'autre je dis rien parce que je progresse. Et j'étais bien payé pour un stagiaire (1600€/mois, et j'ai appris que je pouvais demander jusqu'à 2500€ pour un stage dans cette entreprise :hap: )

A la fin de mon stage j'ai mon master mention bien. JE veux faire une pause. Je retrouve du taff, un CDD pour me faire mes dents début 2020... Puis... https://image.noelshack.com/fichiers/2017/20/1494968374-pas-de-chance.png

Mais bon ils me gardent quand même, ambiance de boulot hyper cool, je me torchais l'été avec mon chef. Honnêtement j'y serais bien resté mais je pense pas que j'aurais bcp progressé :hap:

Septembre 2020 je fini mon CDD et puis : rupture avec ma petite amie. Je commence ma dépression. J'enchaîne les échecs. Février 2021 je commence à voir un médecin et un psy, au même moment je rencontre une fille. Je pense revenir sur de bon rail. Bon avec cette fille y'a des trucs douteux. Elle me dit qu'elle a une infection urinaire qui la couche par terre, soit. Mais elle me dit qu'il faut que ça cicatrise... Je découvre que cette fille a une page wikipedia, des documentaires et tout en son nom. Elle est activement recherché par une milice thailandaise. Et aussi qu'elle est transgenre :hap:. Elle venait de se faire opérer.
Je me dis que je vais essayer de faire des efforts et m'ouvrir d'esprit je voulais pas qu'elle souffre. Je fais de mon mieux pour qu'elle se sente le plus femme possible et que sa transidentité ne soit que politique.
Au final je me fais jeter puis ghoster à base de "si tu doutes que tu sois gros, regarde toi dans la glace...". (1m83 pour 90kg)

Coup de flippe je deviens une larve, je rentre en campagne en mai. Puis vint le 1er juin 2021. Je me souviendrais toujours de ce jour je pense...

Tout lue khey force a toi ta pas eu une vie facile mais tu vas t'en sortir :cimer:

Le 1er juin 2021 était un mardi. Il faisait beau et chaud ce jour-là. Mon père allait faire cours l'après midi. Ma petite soeur se prépare à manger le midi. Elle se renverse le bouillon de légume qu'elle faisait sur la cuisse. Brûlure, mon père doit partir, il me charge de chercher de la biafine en pharmacie et d'appeler ma grand mère maternelle pour prendre RDV avec un "toucheur", histoire de soulager, sait-on jamais.

Ma grand-mère me dit qu'elle ne peut pas l'emmener, mais mon grand père le fera. Mon grand père vient la chercher, l'emmène, la ramène à la maison. J'entends la voiture de mon grand père, je me dis flemme de descendre, je le verrais une prochaine fois. Ma soeur à l'air traumatisé par le type qu'elle a rencontré. C'était un catho chelou, et pas un médecin comme elle pensait, et qui lui a enlevé les bandages et crème qu'on lui a mis... On remet tout ça. J'essaie de calmer le jeu en disant "on croyait bien faire, soit discrète quand même pour éviter les conflits à la con"
Mon père revient vers 16/17h. Je fais des courses. Je reviens, mon père raccrochais son téléphone en me disant joyeusement de regarder quel resto on pourrait se faire avec mes grands parents.

18h23.
Le téléphone de mon père sonne, c'est sa mère. Il gromelle "oh putain...". J'étais sur le canapé, à côté de lui.
J'entends au téléphone ma grand-mère parler d'une voix assez forte "J'ai une terrible, terrible nouvelle". Mon père qui commence à gueuler "NON" "NON" "PAS CA" "NON". Il se lève d'un pas précipité. Je demande ce qui se passe.

"Papy est mort".

Ce même papy que je n'avais pas été voir parce que je me disait que je le reverrai dans quelque jours. Ca faisait plusieurs mois qu'il était en remission de son cancer de la prostate, il n'avait aucun problème de santé.
Ce papy qui m'a fait découvrir le sport, la passion pour le territoire dans lequel on vit. Ce papy.

Mon père fonce voir mes grands parents avec moi et ma soeur. On comprend pas tout. On angoisse. On arrive, camion de pompier, SAMU. Un type, la cinquantaine vient se présenter à nous et nous parler. Mon papy après avoir ramené ma soeur est parti faire du vélo. Il ne s'était senti pas très bien sur le retour, il appelle une amie à lui qui lui envoie son fils. Fils qui part dans la rpécipitation sans son portable. Il ramène mon grand père, ils auraient eu une discussion qui ne présageait rien de mauvais. Mon grand père sort de la voiture et s'écroule. Crise cardiaque. Pris de panique, l'homme ayant ramené mon grand père fonce à l'épicerie sans voir le défibrilateur pour appeler les urgences.
Il fait un massage cardiaque en attendant les secours.
Les pompiers, puis le SAMU arrive. Mais c'était trop tard. Mon papy est mort brutalement.

L'image de moi-même que j'avais était pitoyable. Ce jour-là je me suis senti orphelin.

J'ai retrouvé du travail depuis. Un CDD, que j'ai commencé il y a une vingtaine de jour. Mais depuis je ne fais que pleurer tous les soirs, ne sachant pas qui je suis, ce que je veux et ayant perdu les couleurs de ma vue...

Le 17 octobre 2021 à 02:14:26 :
Tout lue khey force a toi ta pas eu une vie facile mais tu vas t'en sortir :cimer:

cimer khouya

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Données du topic

Auteur
DoLfNWeIrD
Date de création
17 octobre 2021 à 01:36:52
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