ROULER la NUIT
C'est le début d'un long week-end.
La santé n'est peut-être pas au beau fixe... Ou alors c'est peut-être le moral qui n'est pas au top. Le travail, les amis, la famille, l'avenir, l'argent... et cette sensation de vieillir a vitesse grand V sans ne plus vraiment vivre rien d'excitant, de nouveau, d'extraordinaire.
Oh! Vous n'êtes pas le plus a plaindre et vous le savez mais a cette heure, assis chez vous, dans votre fauteuil, vous avez l'impression de marcher a côté des chaussures de la vie.
Après avoir fait quelques comptes, réuni votre thermos et vôtre sac à dos une décision est prise : vous partirez ce soir!
Vous avez nettoyé votre véhicule , fait une petite sieste et pris un léger en-cas.
Vous vous dirigez vers la station service la plus proche pour faire le plein de carburant ! Vous le savez: C'est de l'élixir de liberté que vous mettez dans le réservoir.
Tout est prêt. Tout est parfait. Vous avez décidé de partir loin . Peu importe ou.
Vous passerez par des villes, des pays même... peu importe!
Votre partenaire a quatre roues vous entoure de sa confortable chaleur rassurante. Dans l'habitacle, ça sent bon le propre et une légère odeur de chewing-gum a la menthe.
Le volant dans votre main gauche. Si agréable au touché.... vous mettez le contact de la main droite.
1 million de voyants s'allument sur le tableau de bord. Vous venez d'injecter la vie dans cet être de métal et de plastique!
La voix suave du moteur vous ronronne des paroles réconfortantes dans sa langue à lui.
Vous ne parlez pas son langage mais vous semblez le comprendre: "tout va bien" dit-il.
Vous clipsez votre ceinture de sécurité. Ce bruit... vous ne vous en lasserez jamais.
Dans un mélange de douceur et de fermeté vous desserez le frein à main.
Le moteur, presque silencieux s'emballe encore un peu et dans un souffle vous vous engagez sur la route départementale avec en arrière plan la lune qui commence a se détacher de ce ciel qui perd de plus en plus de couleurs.
Un monde fantastique vous attend : Celui des chemins du crépuscule.
Après les petites routes, c'est le moment d'entrer sur le réseau autoroutier..
Remonter une fil de camions pour débouler au milieu d'une 4 voies déserte et noire comme l'encre.
Écouter du jazz, du funk à l'ancienne, des histoires de Pierre Bellemare 😎
Voyager seul et profiter de cette solitude... ou bien avec sa femme et baisser le volume lorsque sa tendre s'endort paisiblement sur le siège passager, le visage contre la vitre.
Se retrouver seul avec soi-même et le murmure de la radio, le ronronnement du moteur.
Ne plus vraiment savoir où on est... En apprécier la sensation.
Voir ces petites flaques lumineuses défiler le long de la route. Chacune d'entre elles est une ville, un village, un bourg dont on ne connaîtra jamais les noms.
Penser à ces gens chez eux, au milieu de ces petits îlots de lumières. Tout ces gens sont aussi anonymes que leurs villes...
Sont ils heureux à cette heure-ci? Ils dorment ? Ou bien sont-ils debout? Si ils sont debout c'est parce qu'ils ont peut-être mal quelque part, ou qu'ils ont fait un cauchemar... ou peut-être qu'ils font l'amour ou qu'ils pleurent... ou font-ils la fête? Peut-être que certains meurent à cet instant même. C'est sûr même ! C'est sûr...
A peine ai-je pensé à cela qu'une autre ville s'étire sur ma droite.
Il y a très peu de voitures la nuit , c'est aussi pour cela que j'aime rouler à cette heure en dépit du fait que je ne vois rien a cause de l'obscurité.
Tiens! Il y a justement un véhicule qui arrive à l'horizon sur les voies d'en face.
C'est plus fort que moi, je pense automatiquement au conducteur derrière le volant . Est-il heureux lui aussi ? Est-ce une femme ? Est-elle belle ? Cette personne est-elle seule ? Est-elle malade? Que peut-il bien pousser quelqu'un à rouler comme ça a 3 heures du matin ? Est-ce ce qu'elle se demande qui je suis elle aussi ?
Écouter son corps:
S'arrêter quelques instants sur une aire d'autoroute. Prendre un café au distributeur. En apprécier la chaleur en regardant le va et viens des camionneurs Polonais sur le parking.
Aux gens... Qu'on a connu, aimé, déçu, perdu... de vue, de vie.
Voir ce gros Turc à moustaches, s'enquiller 1 sandwich triangle en 13 secondes chrono. (j'ai compté !) Je compte souvent le temps qu'il faut aux gens pour effectuer des actions basiques! Parfois je compare les gens entre eux
Regarder le gros Turc se diriger vers les toilettes...
Se dire que nous sommes fait de tuyaux qu'on rempli et qu'on vide.
Se dire qu'on vie pour et par ces deux actions si simples.
Les grandes inventions, les grandes découvertes, les plus grandes créations artistiques, les guerres... rien ne serait possible sans avoir rempli et vidé ces tuyaux...
voilà ma pensée à cet instant précis dans cette station service à l'instant où je regarde Sadam Husein se diriger vers la porte des toilettes.
Prendre cette claque de fraîcheur nocturne dont on avait besoin puis retrouver la chaleur de son véhicule.
Profiter seul du ronronnement lointain des poids lourds sur la voie rapide avant de mettre le contact... ou tendre une tasse de chocolat chaud à la personne qu'on aime. Avoir le sentiment d'avoir fait un truc bien... Et pendant un court instant, le sentiment d'être quelqu'un de bien.
Se sentir au bon endroit, au bon moment, dans la bonne vie.
Redémarrer doucement et se sentir comme un astronaute dans une petite capsule spatiale au moment de regagner l'autoroute.
Le 19 octobre 2021 à 04:15:11 :
Bien écrit kheyou
Cimer mon caillou
Le 19 octobre 2021 à 03:58:42 :
Penser à ces gens chez eux, au milieu de ces petits îlots de lumières. Tout ces gens sont aussi anonymes que leurs villes...
Sont ils heureux à cette heure-ci? Ils dorment ? Ou bien sont-ils debout? Si ils sont debout c'est parce qu'ils ont peut-être mal quelque part, ou qu'ils ont fait un cauchemar... ou peut-être qu'ils font l'amour ou qu'ils pleurent... ou font-ils la fête? Peut-être que certains meurent à cet instant même. C'est sûr même ! C'est sûr...
Le 19 octobre 2021 à 04:20:57 :
Le 19 octobre 2021 à 03:58:42 :
Penser à ces gens chez eux, au milieu de ces petits îlots de lumières. Tout ces gens sont aussi anonymes que leurs villes...
Sont ils heureux à cette heure-ci? Ils dorment ? Ou bien sont-ils debout? Si ils sont debout c'est parce qu'ils ont peut-être mal quelque part, ou qu'ils ont fait un cauchemar... ou peut-être qu'ils font l'amour ou qu'ils pleurent... ou font-ils la fête? Peut-être que certains meurent à cet instant même. C'est sûr même ! C'est sûr...
Le 19 octobre 2021 à 04:23:17 :
Le 19 octobre 2021 à 04:20:57 :
Le 19 octobre 2021 à 03:58:42 :
Penser à ces gens chez eux, au milieu de ces petits îlots de lumières. Tout ces gens sont aussi anonymes que leurs villes...
Sont ils heureux à cette heure-ci? Ils dorment ? Ou bien sont-ils debout? Si ils sont debout c'est parce qu'ils ont peut-être mal quelque part, ou qu'ils ont fait un cauchemar... ou peut-être qu'ils font l'amour ou qu'ils pleurent... ou font-ils la fête? Peut-être que certains meurent à cet instant même. C'est sûr même ! C'est sûr...
C'est exactement ce que je pense à chaque fois
Passer près des maisons des gens qu'on apprécient, se demander s'ils dorment, ce qu'ils font pendant que toi tu erres dehors sans vraiment de but
Imaginer un instant les croiser par hasard, là maintenant, dehors, s'arrêter et faire la conversation
Se dire qu'évidemment c'est improbable, continuer sa route, s'enfoncer de nouveau dans la campagne sombre jusqu'à la prochaine ville
Données du topic
- Auteur
- Je-suis-un-khey
- Date de création
- 19 octobre 2021 à 03:58:42
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