Une bonne chatte, celle de sa dulcinée, c'est comme un plat de Paul Bocuse ou de Joël Rebuchon. Elle éveille nos sens et tout se lie dans une extase ultime.
D'abord, il y a le dressage. Qu'elle soit parfaitement épilée à blanc, en ticket de métro ou touffue, la foufoune conjugale est attirante à l'oeil, elle aimante le regard et elle met en appétit. Quand on la voit, on ne peut qu'imaginer la façon dont elle va titiller nos autres sens, mais elle s'installe déjà dans le lobe pariétal.
Ensuite vient l'odeur. Qu'elle s'échappe d'une cuisine d'un grand restaurant où s'affairent les dizaines de commis, ou qu'elle se développe dans une petite culotte en coton dentellée, l'odeur vient mettre en action les premiers récepteurs sensoriels, qui activent l'amygdale cérébrale et font s'échauffer les cellules du goût. L'odeur nourrit l'imagination, permet de prévisualiser les futures sensations linguales, et nous rappelle que nous ne sommes que des animaux excités par de minuscules et volatiles phéromones.
Puis vient le goût et le toucher. Comme une Fine de Claire catégorie 1 que l'on déguste citronnée avec un verre de blanc, la vulve de sa femme est racée, labellisée, et reconnaissable entre mille. Elle active toutes nos émotions, et les capteurs sensoriels de la langue sur cette moule génitale transmettent et reçoivent, parcourent les plis et les recoins, et donnent de la chaleur et de la pression. La texture d'un plat gastronomique sublime son goût, et le côté moelleux et lisse des lèvres féminines sublime sa légère acidité et ses embruns.
Enfin, vient l'ouïe. Le bruit des conversations, de la vie, de ce partage de bonnes choses et de moments agréables dans un restaurant étoilé est sensales aux gémissements de plaisir de sa compagne. Ils développent en nous des endrophines et de l'adrénaline, et nous poussent à en reprendre, bien volontiers, une bouchée.