Ca y est c’est officiel, elle appartient à présent au même homme pour le restant de ses jours, et le nom qu’elle porte ne sera jamais le mien.
J’ai néanmoins fait le deplacement de 500 bornes pour y être, je m’étais promis de pas m’infliger ça mais au dernier moment j’ai craqué, un tour à Total Access et j’étais lancé.
Sur le parvis les larmes me sont montées, ça m’a rappelé la première fois que je l’ai vue. Le même sourire, la même coiffure d’un noir profond, les mêmes yeux vert noisette. Sauf que c’était une femme cette fois, et non plus la jeune fille pour laquelle mon coeur avait flanché.
Elle se mariait. Fallait le temps que mon cerveau percute.
Et malgré tout, il restait en moi une considération infinie pour elle. Je ne saurais l’expliquer ; comme un lien metaphysique innommable.
Aujourd’hui son union a marqué la fin définitive d’une période. Je suis brisé, j’ai eu des nausées toute la journée.
C’était la seule parmi des millions, j’en suis persuadé. Je l’ai su dès que je l’ai vue ce jour-là dans la cour du lycée. Elle avait un jean moulant, une veste en laine grise et qu’est-ce qu’elle était belle.
Ça fait presque 8 ans maintenant. Bordel ce que le temps passe.
J’éprouve encore quelques regrets, même si à l’époque on aurait jamais pu être ensemble. C’était une gamine, moi en Terminale elle en Seconde, même si j’avais tenté quoi que ce soit j’aurais été le pointeur du lycée.
Parfois je me demande si ma vie aurait pris un autre tournant si je l’avais jamais vue.
Je n’aurais sûrement pas perdu toute cette énergie à suivre une nana sur les réseaux sociaux. Une nana à qui je n’ai jamais adressé le moindre mot. À traverser la moitié du pays pour la voir galocher un autre gars.
Et je me retrouve là, benêt, garé sur une aire d’autoroute. Par dépit je viens de me dépuceler avec un routier. J’ai même avalé son sperme, on avait pas de capote.
J’ai vraiment merdé quelque part je saurais pas dire où.
