Topic de stultus :

Ma boulangère : Qui Corpus ad plurima aptum habet, is Mentem habet, cujus maxima pars est aeterna.

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Elle m'a sorti cette vieille phrase en latin au moment de me rendre la monnaie :ouch:
Elle est folle de toute évidence.
Elle avait pas à te dire ça

Le 07 octobre 2021 à 00:34:01 :
Elle avait pas à te dire ça

On est d'accord :ouch:

waow, et t'es partis sans faire d'histoire ?

« Qui a un corps apte à des choses très nombreuses, a aussi une âme dont la plus grande partie est éternelle »

source internet

Le 07 octobre 2021 à 00:34:46 :
waow, et t'es partis sans faire d'histoire ?

J'hésite à revenir franchement :ouch:

Le 07 octobre 2021 à 00:34:55 :
« Qui a un corps apte à des choses très nombreuses, a aussi une âme dont la plus grande partie est éternelle »

source internet

ça sous-entend quoi du coup ? :ouch:

Elle ta dit cz pour une raison sûrement
Elle veut mon chibre c'est ça ? :ouch:

Vous vous rappelez, et je fais ce rappel pas du tout pour revenir sur ces points, mais pour les estimer acquis, vous vous rappelez les trois dimensions de l'individualité.

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Première dimension: j'ai une infinité de parties extensives, bien plus, si vous vous rappelez plus précisément, j'ai une infinité d'ensembles infinis de parties extensives ou extérieures les unes aux autres. Je suis composé à l'infini.

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Deuxième dimension: ces ensembles infinis de parties extensives extérieures les unes aux autres m'appartiennent, mais ils m'appartiennent sous des rapports caractéristiques. Rapports de mouvement et de repos dont la dernière fois j'ai essayé de dire quelle était la nature.

Troisième dimension: ces rapports caractéristiques ne font qu'exprimer un degré de puissance qui constitue mon essence, mon essence à moi, c’est-à-dire une essence singulière.

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Donc les trois dimensions c'est les parties extensives extérieures les unes aux autres qui m'appartiennent, les rapports sous lesquels ces parties m'appartiennent, et l'essence comme degré, gradus ou modus, l'essence singulière qui s'exprime dans ces rapports. Or, Spinoza ne le dit jamais, parce qu'il n'a pas besoin de le dire, mais nous, lecteurs on est bien forcé de constater une curieuse harmonie, entre quoi et quoi? Entre ces trois dimensions de l'individualité et ce qu'il appelle, à une tout autre occasion, les trois genres de connaissance. Vous vous rappelez les trois genres de connaissances, en effet, et vous allez voir immédiatement le strict parallélisme entre les trois dimensions de l'individualité comme telle et les trois genres de connaissance. Mais qu'il y ait un tel parallélisme entre les deux doit déjà nous amener à certaines conclusions. Vous voyez, ce n'est pas une chose qu'il ait besoin de dire, vous comprenez ? J'insiste pour ça parce que je voudrais aussi que vous en tiriez des règles pour la lecture de tout philosophes.

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Il ne va pas dire: remarquez. Ce n'est pas à lui d'expliquer. Encore une fois, j'insiste beaucoup: on ne peut pas faire deux choses à la fois. On ne peut pas à la fois dire quelque chose et expliquer ce qu'on dit. C'est pour ça que les choses c'est très difficile. Bon. Ce n'est pas Spinoza qui a à expliquer ce que dit Spinoza; Spinoza il a à faire mieux: il a à dire quelque chose. Alors expliquer ce que dit Spinoza c'est pas mal, mais enfin ça va pas loin. Ça peut pas aller très loin. C'est pour ça que l'histoire de la philosophie doit être extrêmement modeste. Il ne va pas nous dire: remarquez, vous voyez bien que mes trois genres de connaissance et puis que les trois dimensions de l'individu, ça se correspond. Ce n'est pas à lui de le dire. Mais nous, dans notre tâche modeste, c'est bien à nous de le dire. Et, en effet, dans quel sens ça se correspond ?

Le 07 octobre 2021 à 00:34:01 :
Elle avait pas à te dire ça

Vous vous rappelez que le premier genre de connaissance c'est l'ensemble des idées inadéquates, c’est-à-dire des affections passives et des affects-passions, qui découlent des idées inadéquates. C'est l'ensemble des signes, idées confuses inadéquates, et les passions, les affects, qui découlent de ces affections. Vous vous rappelez tout ça, c'est l'acquis des dernières fois. Or, sous quelles conditions, qu'est-ce qui fait que à partir du moment où nous existons, nous sommes non seulement voués à des idées inadéquates et à des passions, mais nous sommes comme condamnés, et même, à première vue, condamnés à n'avoir que des idées inadéquates et des affects passifs, ou des passions. Qu'est-ce qui fait notre triste situation ?

Comprenez que c'est bien évident, je ne voudrais pas là pousser trop en détail, je voudrais juste que vous sentiez, pressentiez: c'est, avant tout, en tant que nous avons des parties extensives. En tant que nous avons des parties extensives nous sommes condamnés aux idées inadéquates. Pourquoi ? Parce que: quel est le régime des parties extensives? Encore une fois, elles sont extérieures les unes aux autres, elles vont par infinité, les deux à la fois: les corps les plus simples, qui sont les parties ultimes, vous vous rappelez, les corps les plus simples n'ont pas d'intériorité. Ils sont toujours déterminés du dehors. Ça veut dire quoi ? Par chocs. Par chocs d'une autre partie. Sous quelle forme est-ce qu'elles se rencontrent avec chocs? Sous la forme la plus simple, à savoir que constamment elles ne cessent pas de changer de rapports, puisque c'est toujours sous un rapport que les parties m'appartiennent ou ne m'appartiennent pas. Des parties de mon corps quittent mon corps, prennent un autre rapport, le rapport de l'arsenic, le rapport de n'importe quoi, le rapport du moustique quand il me pique, le rapport ...moi je ne cesse pas d'intégrer des parties sous mes rapports, quand je mange, par exemple, quand je mange il y a des parties extensives que je m'approprie. Ça veut dire quoi, s'approprier des parties ? S'approprier des parties ça veut dire : faire qu'elles quittent le rapport précédent qu'elles effectuaient pour prendre un nouveau rapport, ce nouveau rapport étant un de mes rapports à moi, à savoir: avec de la viande je fais de la chair à moi. Quelle horreur ! Mais enfin, il faut bien vivre (rires), ça ne cesse pas d'être comme ça: des chocs, des appropriations de parties, des transformations de rapports, des compositions à l'infini, etc. Ce régime des parties extérieures les unes aux autres qui ne cessent de réagir, en même temps que les ensembles infinis dans lesquels elles entrent ne cessent de varier, c'est précisément ce régime de l'idée inadéquate, des perceptions confuses, et des affects passifs, des affects-passion qui en découlent. En d'autres termes, c'est parce que je suis composé d'un ensemble d'une infinité d'ensembles infinis de parties extensives extérieures les unes aux autres, que je ne cesse pas d'avoir des perceptions des choses extérieures, des perceptions de moi-même, des perceptions de moi-même dans mes rapports avec les choses extérieures, des perceptions des choses extérieures en rapport avec moi-même, et c'est tout ça qui constitue le monde des signes. Lorsque je dis: ha ça c'est bon, ça c'est mauvais, qu'est-ce que c'est que ces signes du bon et du mauvais ? Ces signes inadéquats signifient simplement: ha bien oui, je rencontre à l'extérieur des parties qui conviennent avec mes propres parties sous leur rapport, mauvais: je rencontre, je fais des rencontres extérieures également avec des parties qui ne me conviennent pas sous le rapport sous lequel elles sont.

Voyez donc que tout le domaine des ensembles infinis de parties extérieures les unes aux autres correspond exactement au premier genre de connaissance. C'est parce que je suis composé d'une infinité de parties extrinsèques que j'ai des perceptions inadéquates. Si bien que tout le premier genre de connaissance correspond à cette première dimension de l’individualité.

Or on a vu, précisément, que le problème des genres de connaissance était très bien lancé par la question spinoziste, à savoir: en ce sens on croirait que nous sommes condamnés à l'inadéquat, au premier genre, dès lors comment expliquer la chance que nous avons de sortir de ce monde confus, de ce monde inadéquat, de ce premier genre de connaissance? La réponse de Spinoza c'est que: oui, il y a un second genre de connaissance.

Mais comment est-ce que il le définit le second genre de connaissance? Dans l'Ethique, c'est très frappant, la connaissance du second genre c'est la connaissance des rapports, de leur composition et de leur décomposition. On ne peut pas dire mieux que le second genre de connaissance correspond à la seconde dimension de l'individualité. Puisqu'en effet, des parties extrinsèques, elles sont non seulement extrinsèques les unes par rapport aux autres, mais elles sont extrinsèques radicalement, absolument extrinsèques. Qu'est-ce que ça veut donc dire que des parties extrinsèques m'appartiennent ?

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stultus
Date de création
7 octobre 2021 à 00:33:31
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