L'opération Northwoods pour les Golem du 11 septembre
Supprimé- 1
Opération Northwoods
L'opération Northwoods est un projet d'opérations militaires clandestines sous fausse bannière destinées à manipuler l'opinion publique. Il s'agissait de blesser ou de tuer des citoyens américains pour, ensuite, accuser les Cubains et envahir leur pays.
Mémorandum du 13 mars 1962 sur l'opération Northwoods.
Conçu par des chefs de l'état-major américain de leur propre initiative, ce projet d'opération fut proposé à l'exécutif américain en 1962 (administration Kennedy), qui le rejeta. Il ne fut jamais mis à exécution.
L'opération consistait, dans le contexte de la guerre froide, en l'organisation d'une série d'actions d'intoxications pour justifier aux yeux de l'opinion américaine une intervention militaire contre Cuba et obtenir l'appui diplomatique, voire militaire, des nations occidentales, du Royaume-Uni en particulier[1]. La commission d'attentats sur des cibles situées aux États-Unis, par les forces armées américaines elles-mêmes, de manière à en imputer la responsabilité au régime cubain, était envisagée.
Contexte : l'hostilité anti-castriste
L'élaboration du plan
Peu après ces deux événements, Kennedy met en place un « Groupe spécial élargi »[réf. souhaitée] chargé de concevoir et d'organiser la lutte anti-castriste. Il est composé de :
Robert Kennedy, frère du président (attorney général) ;
Général Maxwell Taylor (conseiller militaire) ;
McGeorge Bundy (conseiller national pour la sécurité) ;
Dean Rusk (secrétaire d'État) ;
Alexis Johnson (conseiller assistant) ;
Robert McNamara (secrétaire à la défense) ;
Roswell Gilpatric (conseiller assistant) ;
John McCone (directeur de la CIA) ;
Général Lyman Lemnitzer (chef d'état-major interarmes).
Le général Lemnitzer, spécialiste des actions secrètes, et le général Lauris Norstad, commandant des forces américaines en Europe, protestent contre la « passivité » du président et tiennent la CIA pour responsable du fiasco cubain. Ils imaginent alors un stratagème capable de forcer la main au président Kennedy et de le contraindre à une intervention armée à Cuba. Ils décident alors de présenter le plan, œuvre du général de brigade William H. Craig, intitulé « Northwoods », au Groupe spécial élargi.
Le contenu du plan
Le plan conçu par Craig consistait à faire subir des dommages aux biens et personnels américains civil et/ou militaire, suffisamment importants pour susciter une forte indignation dirigée contre Fidel Castro et son régime. Ainsi, il était prévu[3] de :
lancer des rumeurs en utilisant des radios clandestines ;
faire entrer des Cubains alliés en uniforme dans la base de Guantanamo ;
simuler des émeutes près de l'entrée de la base ;
faire exploser des munitions à l'intérieur de la base et provoquer des incendies ;
saboter un avion et des navires de la base de Guantanamo ;
bombarder la base avec des obus de mortier.
Il était par ailleurs envisagé[4] de :
couler un navire de guerre américain dans les eaux territoriales cubaines avec la présence proche de navires ou d'avions cubains, aux fins d'imputation[5] ;
simuler des funérailles pour les fausses victimes ;
mener une campagne terroriste communiste cubaine contre les exilés cubains de Floride, en organisant des attentats contre eux « en allant même jusqu'à leur infliger des blessures dans les cas à rendre publics largement » ;
couler, réellement ou en simulation, une embarcation de réfugiés fuyant le régime castriste. De faux agents cubains auraient été arrêtés et contraints aux aveux afin d'exhiber des preuves, des bombes auraient explosé dans des endroits bien choisis, de faux documents compromettants préétablis auraient été diffusés ;
mener une campagne terroriste dans la zone de Miami, dans d'autres villes de Floride et même à Washington ;
violer l'espace aérien d'États voisins avec de faux avions cubains ;
simuler la destruction d'un avion charter, d'une compagnie aérienne détenue en sous-main par la CIA, dont les passagers, des étudiants en vacances, auraient été transférés sur un avion similaire, puis le drone serait allé exploser vide sur Cuba, tout en envoyant des messages radio indiquant une attaque par un chasseur cubain[6].
En plus de ces projets, le ministère de la Défense avança plusieurs idées d'opérations, telle l'opération « Coup vicieux », partie d'un ensemble de projets baptisé « opération Mongoose »[7], qui envisageait un possible accident du vol Mercury devant envoyer dans l'espace John Glenn et prévoyait d'en rendre les Cubains responsables à l'aide de preuves préfabriquées établissant des interférences électroniques.
Conscient de la difficulté dans un État démocratique comme les États-Unis de maintenir le secret de telles opérations, l'état-major interarmes insistait sur la nécessité de limiter la participation aux personnes de totale confiance[8]
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Données du topic
- Auteur
- B063248
- Date de création
- 28 septembre 2021 à 03:21:27
- Date de suppression
- 28 septembre 2021 à 04:56:33
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