La pédocriminalité, un sujet TABOU

Salut !

Je reposte avec un titre qui attirera peut-être mieux le peuple.

Voilà le petit topic de prévention / de soutien du trimestre sur une thématique aussi douloureuse qu'essentielle à aborder.

J'ouvre cet espace pour toutes les victimes de pédocriminalité ou tous ceux qui ont eu un(e) proche concerné(e). Parce que c'est un fléau qui touche toutes les populations, sans distinction sociale ou culturelle.

Afin de répondre aux question sur les lacunes du système judiciaire sur lequel on crache sans vraiment connaître ses limites.

Afin de dissiper des idées reçues au sujet de ces thématiques, qui rendent le dialogue encore plus difficile. On entend trop souvent des "la majorité des victimes deviennent des bourreaux" ou "les victimes ont leur vie détruite de façon irrémédiable". C'est important, je crois, qu'on arrive à lever ces clichés pour regarder la réalité en face.

Peut-être aussi, pour permettre aux victimes de s'ouvrir, car c'est important d'en parler, même quand on a la sensation de n'avoir aucune séquelle.

Parce que c'est un trauma qu'on n'oublie pas, mais ce n'est pas pour ça que nos/vos vies sont des échecs. Il y a du beau à flairer sous toute cette couche de purin.

Peut-être que vous n'avez jamais parlé de cette situation. Si ça se trouve, vous n'en avez pas "assez" parlé et ce petit scorpion vous pince toujours à l'intérieur.

Si vous hésitez à entreprendre des poursuites judiciaires ou si vous avez besoin de soutien moral pendant ces poursuites, n'hésitez pas à laisser un petit mot.

De même, si vous connaissez de bonnes associations qui accueillent des victimes, sentez-vous libres de les partager !

Je rappelle le numéro d'aide aux victimes : 116 006

Ainsi que le numéro d'urgence pour des violences commises sur mineur : 119

Cette adresse mail est disponible si vous souhaitez être aiguillé dans vos démarches : mailto:victimes@france-victimes.fr

Et parce que la prévention passe aussi par là, voici le lien de l'Ange Bleu : http://ange-bleu.com/fr/accueil
Une association qui accompagne les personnes avec ces penchants pour les empêcher de passer à l'acte.

On ne lutte contre ce fléau qu'en libérant la parole. Ça peut commencer ici, ou par MP.

En tout cas courage à toutes celles et tous ceux qui y sont passés, la vie vous réserve mieux. Ne baissez pas les bras. En parler, c'est le premier pas vers une fabuleuse liberté

Le 22 septembre 2021 à 21:30:09 :
Supprime pas cette fois .... et je vois pas pourquoi les victimes n'auraient pas le droit de faire un témoignage

Elles ont le droit, bien sûr. Elles devraient, même.

Le 22 septembre 2021 à 21:31:07 Elasmosaurus a écrit :

Le 22 septembre 2021 à 21:30:09 :
Supprime pas cette fois .... et je vois pas pourquoi les victimes n'auraient pas le droit de faire un témoignage

Elles ont le droit, bien sûr. Elles devraient, même.

Ceux qui disent le contraire ont peut être des choses à se reprocher

Le 22 septembre 2021 à 21:31:34 :

Le 22 septembre 2021 à 21:31:07 Elasmosaurus a écrit :

Le 22 septembre 2021 à 21:30:09 :
Supprime pas cette fois .... et je vois pas pourquoi les victimes n'auraient pas le droit de faire un témoignage

Elles ont le droit, bien sûr. Elles devraient, même.

Ceux qui disent le contraire ont peut être des choses à se reprocher

Pas forcément, je pense. C'est souvent quelque chose qu'on voit chez les proches de victimes, qui refusent que ça ait pu arriver dans "leur" cercle familial ou social. Y a un refus de discuter de ces thématiques effrayantes

Le 22 septembre 2021 à 21:33:26 Elasmosaurus a écrit :
On voit souvent des parents qui refusent de parler de ça ou d'entendre leur enfant en parler. C'est un moyen de garder ces drames à distance.

Refuser d'en entendre parler c'est être complice

Le 22 septembre 2021 à 21:35:42 :

Le 22 septembre 2021 à 21:33:26 Elasmosaurus a écrit :
On voit souvent des parents qui refusent de parler de ça ou d'entendre leur enfant en parler. C'est un moyen de garder ces drames à distance.

Refuser d'en entendre parler c'est être complice

C'est vrai. Mais ça rentre dans cette idée de tabou. C'est très difficile d'accepter que ça puisse arriver, qu'il n'y ait pas de "profil type" et que ça peut frapper n'importe qui et n'importe quand.

C'est ça qui est dramatique, d'ailleurs.

ça va être dur de faire des blagues sur ce topic.

J'avais vu une vidéo d'une femme en France qui disait s'être fait violer par son pere quand elle était enfant, elle l'a dit à sa mère, son père a pris un an de prison ferme, il est sorti et a violé son petit frère de 9 ans.

la justice en France

Le 22 septembre 2021 à 21:39:09 :
ça va être dur de faire des blagues sur ce topic.

J'avais vu une vidéo d'une femme en France qui disait s'être fait violer par son pere quand elle était enfant, elle l'a dit à sa mère, son père a pris un an de prison ferme, il est sorti et a violé son petit frère de 9 ans.

la justice en France

Elle ne pourra jamais être juste en matière d'agressions sexuelles. Je ne vois même pas comment elle pourrait l'être.

Perso je prendrais pas mal qu'on fasse des blagues, je préfère qu'on fasse des blagues plutôt qu'on refuse de regarder les choses en face

Voilà en ce qui concerne mon vécu personnel, si ça peut en pousser certains à se confier :

Ces périodes précieuses de la vie, celles de l’innocence par excellence, celles qui construisent la nostalgie de l’adulte heureux d’avoir vécu... elles n’existent pas pour moi. J’ai un gouffre dans le cœur quand je pense à l’enfance que j’aurais dû avoir, et celle, pleine de mensonges, que j’ai dû vivre.

J’ai les boules, en vrai. Je suis pas en colère (j’ai eu le temps d’apaiser ma haine), ni en dépression. Mais je vous avoue que j’ai les boules.

Quand je sortais avec des potes, c’était avec ce poids du secret dans le bide. Quand je jouais au foot ou à la console, je pouvais pas « être à fond » dedans. Y avait toujours la peur en sourdine. Des images qui tournaient en boucle. La crainte que mes parents découvrent ce qui m’était arrivé parce qu’après tout, ils m’avaient prévenu de rester sur mes gardes. Et de leur parler si quelque chose se passait. Je l’ai pas fait parce que j’avais trop peur de les décevoir, et paradoxalement, cette peur a contribué à m’embourber dans le secret.

J’ai mis près de huit ans avant d’oser en parler à mes proches. Et c’est là que j’ai commencé à revivre, et je suis reconnaissant d’avoir eu cette opportunité. Je me suis toujours accroché et j’ai tout reconquis pas à pas : mon corps, ma relation à l’autre, ma vie intime. J’ai même gardé des résultats scolaires exceptionnels et ai eu le privilège de faire ce que je voulais de ma vie.

Mais ces huit années-là, elles ne reviendront pas. Et quand je regarde derrière, je peux pas m’empêcher de sentir un vertige et une frustration énormes.

Quand l’automne arrive et que l’air commence à sentir l’école, avec son goudron mouillé et ses feuilles mortes, moi, je sens l’angoisse. Certains associent l’odeur des vendanges à cette innocence inestimable et aux jeux d’enfants, moi au traumatisme et aux douleurs tues.

J’ai du mal à faire le deuil de ces années. Et j’arrive pas à me faire à l’idée que je suis devenu trop vite un adulte miniature et mal branlé sans passer par cette insouciance confortable où la vie se résume aux jeux et aux sourires des darons.

Le 22 septembre 2021 à 21:50:39 :
J'ai jamais dit que les victimes ne devaient pas parler, j'ai dit qu'il y avait des lieux et des publics pour le faire.

Lesquels ?

Loin des yeux et des oreilles des gens "normaux" comme tu disais ?