Ce que je vais vous raconter est incroyable
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Ce qu'il m'est arrivé est incroyable. Fantastique. Fantasmagorique !
Comment vous le décrire ? Je vais tenter de la faire courte.
J'ai encore du mal à réaliser l'ampleur du phénomène qui anime mes nuits depuis ce fameux jour de décembre. J'en ai des frissons...
Y mettre des mots devient indispensable...
Avant de rentrer dans le détail, j'aimerais vous laissez entrevoir qui je suis au moment où j'écris ces quelques lignes.
J'ai 34 ans, ma vie n'est pas à plaindre malgré quelques étapes compliquées. Je suis mentalement stable, dans une branche annexe du french dream, financièrement au top et plutôt moyen dans beaucoup de domaines. Mais on s'en fout !
Toutefois, je ressens une extrême 'mutation' dans mon corps et mon cerveau depuis cette nuit du 18/12/19.
C'est ce qui me pousse à vous décrire ce qu'il m'est arrivé.
Avant tout ça, j'étais un athée pur et dur, totalement ancré dans la vie physique et matérialiste d'un quotidien moribond.
Je ne parlerais pas de Dieu dans cette histoire (rassurez-vous), il ne fait pas partie de ma vie.
Aujourd'hui j'ai acquis ce qui était inimaginable il y a peu... J'ai également perdu beaucoup... Je suis transfiguré dirons nous.
Bref, Enchaînons !
Ce soir là, J'ai totalement basculé dans ce que beaucoup appel l'ésotérisme.
Pour faire simple, j'ai suivi une initiation au rêve astral, uniquement par curiosité. Un ami d'un ami, personnage très singulier, m'a proposé, cette fameuse nuit du 18 décembre, une sorte de test afin de mieux me connaître, d'appréhender mon 'moi intérieur.'... Putain, je me souviens encore me foutre ouvertement de sa gueule devant nos amis communs quand il evoqua l'enfer, le paradis, les mondes parallèles où la réincarnation...
La suite est moins drôle...
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Après avoir bien rigolé et 2 verres de wisky coca plus tard, je consents enfin à tenter l'expérience. Non sans douter totalement du sérieux de la personne que j'ai en face de moi, il me persuade avec facilité.
J'apprendrais plus tard que 'Nicos' à 12 ans de plus que moi alors qu'il en fait douze de moins.
Il commence par me mettre en situation, m'explique le processus qu'il va instaurer et me demande de me détendre au maximum. Je passe les détails du process qui ressemble beaucoup à ce qui se fait dans la méditation guidée. Rien d'original pour ceux qui maîtrisent la respiration du diaphragme, le lâché prise etc...
On continue de rire comme des ivrognes, mes amis ayant déjà vu Nicolas à l'œuvre se bidonnent d'avance de mes réactions à venir...
Si bien que le début de séance est incontrôlable pour notre 'médium'. Dès qu'il dit un mot, fait un mouvement ou une tête étrange je fonds en fou rire comme un idiot. Si je regarde Kev ou Camille je repars à nouveau. Cela dure facilement 10 minutes.
Nico garde un calme stoïque. Assez déroutant d'ailleurs, qui finira par me calmer...
C'est là que débute réellement l'histoire que je veux vous raconter.
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Son flegme me calme rapidement. Tout le monde redescend, la rigolade laissant place à la plénitude.
Une ambiance lourde mais sereine s'installe doucement dans le salon. C'est le moment choisi par Camille et Kévin pour s'éclipser fumer un pet' sur la terrasse.
Nicolas à 46 ans. Sans déconner il en fait 22... Il est plutôt lambda, brun, yeux foncés, habillé en jeans/tee shirt. Le mec ne paye pas de mine. Il a une paire de Stan Smith super crade.
Le seul élément le différenciant de la masse, c'est sa ceinture beige en chanvre tressé où sont accrochés plusieurs bibelots ridicules que je qualifie de conneries useless à l'instant ou je les remarques.
Il part cherché son sac dans l'entrée d'un pas lourd annonçant le début du rituel. Étrangement Je n'ai plus envie de rire. Je me tâte à boire un 4e verre mais finalement m'y refuse. Une clope pendant qu'il trifouille ses affaires ? Je ressens un profond dégoût à cette idée.
Quand il revient dans le salon, j'ai un haut le cœur en pensant à la cigarette que je n'ai pas allumée.
Il a pris un truc dans son sac.
Il rigole discrètement.
Me regarde profondément.
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Son regard me transperce !
Je crois que c'est à ce moment là que je perds le file du temps. Impossible de temporaliser la suite des événements de la nuit.
J'ai pour habitude de beaucoup boire en soirée... Je me drogue aussi parfois. Je parle de drogues dures.
Ce soir il n'en ai rien, j'ai certes bu 3 verres de Sky, je me sens en parfaite possession de mes moyens.
Après un long silence, Nicolas me reexplique comment il va s'y prendre pour me faire 'voyager'. Je me laisse guider, le sérieux de la situation ayant pris le pas sur la deconnade du début de soirée.
Je peux encore entendre le couple discuter sur la terrasse.
Plus pour longtemps...
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Tout commence.
Je suis allongé sur mon canapé.
Il est face à moi sur une chaise. Ses mains sont posées l'une sur l'autre entre ses jambes. Je vois un bout de tissu blanc et une cordelette qui en dépasses.
Il me parle de détente musculaire, de respiration. Sa voix est douce et plus grave qu'à son arrivée.
Je respire d'ailleurs différemment que d'habitude.
Je me sens bien. Très bien. Trop bien peut-être.
Pendant un instant je pense m'endormir.
Je crois entendre Kev, dehors, parler politique avec sa gauchiste de nana.
C'est à ce moment que Nicolas découvre ce qui se cachait dans ses mains. Ce fameux talisman qu'il avait dans son sac.
Un pendentif occulte qui aujourd'hui encore me terrifie.
Une corde de cuir noir maintient un pentacle en bois rouge sculpté avec plusieurs inscriptions en latin à sa surface. (après recherche, ça ressemble beaucoup aux pentacles de Salomon, celui de Venus pour être plus précis.)
Il me parle toujours mais je dois avouer ne plus me souvenir de ce qu'il me raconte exactement à ce moment là.
Tout devient flou.... Je perds pieds.
Un escalier que je descend, une porte gigantesque, une clé particulièrement étrange...
Je me rappel qu'il replace son pentacle à l'intérieur du tissu blanc qu'il masque à nouveau entre ses mains.
Il me parle encore, me demande d'utiliser l'étrange clé afin d'ouvrir la serrure de cette porte monumentale qui se dresse devant moi.
J'aurais l'information le lendemain. Camille et Kévin se barre de chez moi à cet instant précis. Me laissant seul avec Nicos et mes 2 chiens.
Les bâtards !
Je suis déconnecté de ce qu'il se passe chez moi. Je n'ai pas pris conscience que mes amis sont partis. Nicos ne semble pas dérangé par la situation, puisqu'il m'apprendra, bien après, être resté jusqu'à 4h du mat', avoir même donné à boire et à mangé à mes chiens avant de rentrer chez lui à pieds. Prenant bien soin de tout éteindre, tout fermé... C'est flippant avec du recul.
Bref.
Je suis devant cette grande porte, clé tordue à la main. Dans mon dos un escalier en colimaçon qui semble monter à l'infini vers un violent orage.
Tout le reste de l'environnement est étrangement lumineux. Rien du paysage lointain qui m'entoure n'est perceptible.
C'est ici que l'histoire bascule pour moi.
J'entends Nicolas me demander d'insérer la clé dans la serrure.
Je me souviens qu'à cet instant précis je prends peur car l'intonation de sa voix à changé. Elle devient dure et froide.
Je tente de me reconnecter avec le réel. De sortir du rêve qui impregne mon esprit.
J'en suis incapable. Je ne peux plus bouger. Je ne peux que me mouvoir dans cette stase, devant cette porte en métal que je ne pourrais décrire. Je suis bloqué dans un rêve en semi conscience sans possibilité d'en sortir par ma propre volonté.
C'est sûrement le pire sentiment de toute ma vie. Même les bad trip sous ketamine son plus soft.
'ouvre la porte Mathieu !'
'ouvre la !'
Suite
J'ai la sensation d'être obligé d'ouvrir cette putain de porte. Si l'environnement paraît safe, j'ai suffisamment pris de drogue dans ma vie pour sentir un danger imminent.
Celui de perdre totalement le control de son corps. De n'être plus qu'une âme errante.
Je suis pourtant dans l'incapacité de me sortir de cette trance. C'est magnétique. Ça dépasse toute mon expérience. Je suis perdu. Je suis l'esclave des idées qui impregnent mon hémisphère droit. C'est un sentiment horrible...
Lentement, Les mots que je perçois ne sont plus ceux de Nicos. Ce ne sont d'ailleurs plus des mots intelligibles mais une forme de pensée intra cérébrale qui oblitere ma réflexion.
C'est la 'force des choses' qui régis maintenant mon subconscient.
J'introduis la clé dans cette serrure en forme de tête de bouc. (Je n'aurai la référence que bien après). Un mécanisme de rotation de la serrure s'enclenche, la clé tournant trop rapidement m'oblige à lâcher prise. De mémoire le mécanisme de la serrure est particulièrement complexe...
Je regarde les rouages s'activer et la porte relâcher son emprise sur la dizaine de points qui la maintenaient scellée.
La porte est ouverte, il ne me reste qu'à la pousser...
J'ai encore conscience à ce moment d'être allongé dans mon canapé devant un mec mystérieux que je ne connais que depuis quelques heures. Mais toutefois toujours incapable de revenir. Bloqué par une force qui me maintient dans un état de semi éveil.
C'est en poussant La porte que ma conscience disparaît.
Je suis obligé à ce niveau de mon histoire de vous dire ce qui suit.
J'ai mis pas loin d'une année à me rappeler la suite de ce 'voyage'. À mon réveil, le lendemain, tous mes souvenirs s'estompaient ici.
Impossible pour moi de me souvenir de ce qu'il advenait ensuite. J'ai eu l'occasion de revoir Nicolas plusieurs mois après cette expérience mais j'y reviendrai à la fin de l'histoire.
C'est une hypnotherapeuthe assez célèbre qui a fait ressurgir en moi la suite de ce périple. Merci à elle !
Je pousse la porte. La frayeur est palpable. Je tremble.
(11 mois et 4 jours pour me rappeler la suite du voyage ... Les séances d'hypnoses et la peur d'avoir été violé m'ont accompagné durant toute cette période.)
Je pousse la porte.
Devant moi un long couloir couleur jaune pisse. Digne des pires hôtels des films d'horreurs.
Le papier peint qui jonche les murs semble dépérir, attaqué par l'humidité, la maladie.
Tout ce monde tranche avec l'extérieur. Dehors c'était lumineux.
Ici tout est au bord du chaos.
J'ai peur.
Je ne peux qu'avancer. La porte que j'ai ouverte avec tant de facilité malgré sa taille colossale s'est refermée avec lourdeur et fracas. Ce claquement c'est le point de non retour, je l'ai su dessuite...
C'est le point de non retour...
J'ai peur.
Je ne suis plus qu'ici.
Je ne suis plus la bas...
Le 'moi' du canapé n'est plus là. Il dort. Imperturbable.
Je suis seul.
Seul et decorporé.
J'avance dans le couloir, toujours guidé par cette réminiscence dans mon esprit qui me dicte froidement quoi faire. Je ne peux m'y résoudre pourtant je l'écoute et entreprends !
Cette putain de voix dans ma tête !
J'aperçois le fond du corridor.
3 portes se dressent en son sein.
L'une face à moi, l'autre à gauche et une dernière à droite. Tel un palier miteux d'un immeuble peu fréquentable. Rien de bon dans ce cloaque. Mais j'avance.
Je suis terrifié.
Sur chacune des portes, une inscription...
Je suis terrifié.
Sur chaque porte une inscription.
Celle au fond du couloir, qui se dresse face à moi, est représentée par le signe de l'infini. Un 8 tourné à l'horizontale, diforme et asymétrique, gravé en son centre comme taillé au couteau et ne laissant aucune place à l'espoir.
La porte de gauche est faite du même bois, mais les moulures qui l'accompagne apaisent la jaunisse ambiante. Sur son fronton, une plaque de cuivre travaillé à l'ancienne laisse apparaître le nombre 333.
La porte de droite est belle et faite d'un bois noble qui pousse au respect. L'ornement est d'or ou de métal précieux. C'est d'emblé celle que je veux ouvrir parmis toutes. On y trouve également le nombre 333 délicatement incrusté sur un promontoire en pierre qui se fond totalement au fronton.
J'avance et me retrouve là.
Seul.
Je veux partir d'ici.
Je sais que je dois choisir. Je le dois.
Je suis paralysé.
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Données du topic
- Auteur
- Pissenlitres
- Date de création
- 31 août 2021 à 10:04:36
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