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«J’ai regretté d’avoir eu peur de me faire vacciner»

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COVID «J'ai regretté d'avoir eu peur de me faire vacciner»

Par LOLA DHERS, EVA FONTENEAU Correspondante à Bordeaux MATHILDE FRÉNOIS Correspondante à Nice et JULIE RICHARD Ils refusaient les injections et se sont ravisés. «Libération» a recueilli les témoignages de huit personnes récalcitrantes qui expliquent ce qui a finalement motivé leur choix.

Depuis l'arrivée des premiers vaccins, en décembre 2020, ils n'en démordaient pas : pas question de mettre les pieds dans un vaccinodrome. Ces hommes et ces femmes, de tous âges et milieux sociaux, ont pourtant changé d'avis, comme de nombreux Français, et accepté une injection contre le Covid-19. Les raisons en sont multiples et elles se recroisent souvent : prise de conscience de la gravité de la maladie, exaspération face aux multiples contraintes du pass sanitaire ou encore crainte du regard des autres Ces repentis, même si beaucoup ne se voyaient pas comme «antivax», font désormais partie - ou sont en passe de le faire - des 12 millions de personnes ayant reçu une dose cet été après les annonces d'Emmanuel Macron, le 12 juillet. Vaccinés tardivement, parfois à contrecoeur, ces huit Français racontent à Libé- ration ce qui les a poussés à franchir le pas.

Valérie, 54 ans, Albi (Tarn), gérante de salle des fêtes «En réanimation, j'ai vraiment eu peur de mourir»

«Le samedi 17 juillet, mon mari et moi décidons de participer à une marche contre le pass sanitaire à Aix-en-Provence. C'était la première fois depuis longtemps que je voyais autant de monde. Le 20 juillet, je suis diagnostiquée positive au Covid-19 et je contracte une forme grave. Je suis resté quatorze jours à l'hôpital, dont six en service de réanimation. C'était horrible, j'ai vraiment eu peur de mourir chaque minute du jour et de la nuit. J'étais si angoissée que je tremblais sans arrêt. J'avais 50 litres d'oxygène insufflés dans le nez par minute, des tuyaux et des électrodes partout. J'avais des prélèvements de sang trois fois par jour, des anti-inflammatoires Ils ont intubé un homme dans la chambre d'à côté puis ils lui ont fait une trachéotomie. Je n'avais qu'une hantise, qu'on me le fasse à moi aussi.

«Quand je suis sortie de réanimation, j'ai regretté d'avoir eu peur de me faire vacciner. Aujourd'hui encore, j'ai des séquelles respiratoires, je suis fatiguée, je tousse et j'ai du mal à dormir. J'ai compris que le vaccin était la seule solution pour ne plus avoir de forme grave, protéger les autres et ne plus mobiliser de personnel hospitalier et de lits d'hôpital. Je dois attendre deux mois mais j'ai déjà pris rendez-vous.»

Elodie, 31 ans, Nice (Alpes- Maritimes), gestionnaire des ressources humaines «J'ai changé d'avis quand je l'ai eue au téléphone en train de s'étouffer»

«Il y a six mois, je ne voulais pas du tout me faire vacciner. J'avais peur de déclarer des maladies plus tard car je trouvais qu'on n'avait pas d'informations sur le long terme. J'ai changé d'avis fin juillet. Aujourd'hui c'est ma deuxième dose. Ça y est, maintenant je suis vaccinée. «Dans ma famille, ils sont contre le vaccin. Ma mère et moi, on est les seules vaccinées. Les autres sont dans une espèce de paranoïa. Ils pensent que le gouvernement veut réduire la population humaine, qu'ils veulent nous tuer. Mon médecin de famille m'a connue quand j'étais toute petite. Il me tutoie. Il m'a dit : "Elodie, arrête d'être bête !

On te dit qu'il y a une maladie qui tue, qu'on a un moyen d'empêcher les gens de mourir. Il faut arrêter de se poser des questions. Fais le vaccin. Ça va te protéger." Ce sont ses mots qui m'ont fait réfléchir. Comme je travaille dans les ressources humaines, je m'occupe de 300 salariés. J'ai connu des gens qui ont eu le Covid, je devais les appeler tous les jours. La dernière qui m'a vraiment fait changer d'avis, c'est quand je l'ai eue au téléphone en train de s'étouffer. Je me suis dit : là, il faut que je fasse quelque chose.»

Roxane (1), 29 ans, Villabé (Essonne), infirmière «Sinon, j'aurais dû expliquer à ma fille pourquoi on ne va pas au zoo»

«Au début, je voulais attendre le vaccin français [de Sanofi, ndlr]. Le hic, c'est que je suis infirmière : j'ai donc été obligée de me faire vacciner. J'ai une fille de 3 ans et mon conjoint a repris ses études. Si j'avais une vie personnelle autre, j'aurais pu me permettre de ne pas travailler pendant un certain temps, mais là, nous n'avons qu'un salaire pour trois. Et je n'en suis pas encore au stade de priver mon enfant de liberté pour une idée. Si je n'étais pas vaccinée, j'aurais dû expliquer à ma fille pourquoi on ne va pas au zoo par exemple. Par contre, je ne ferai pas de rappel, de troisième dose: s'il en faut une, ça prouve que les vaccins ne sont pas si efficaces que ça. Il ne faut pas trop m'en demander.»

Emma (1), 31 ans, Paris, agent d'accueil dans une structure culturelle «J'avais peur d'être jugée si on savait»

«Je souffre du syndrome des ovaires polykystiques. Quand j'ai appris que le vaccin contre le Covid pouvait avoir des effets sur le système hormonal, je me suis dit qu'il valait mieux que j'évite de le faire. J'avais suffisamment de soucis avec mes problèmes hormonaux pour ne pas en rajouter. Je ne suis pas catégoriquement contre le vaccin, mais je voulais prendre du recul.

«En fait, ce qui m'a fait changer d'avis, c'est le travail et le regard des collègues. J'ai reçu il y a quelques jours un mail de mon employeur me disant que si je voulais continuer de travailler ici, je devais être vaccinée. Au boulot, c'est assez dur de supporter le regard des gens. J'avais peur d'être jugée si on savait que je ne voulais pas le vaccin. Bref, je Suite page 4

NOUVELLES MANIFS ANTI-PASS CE WEEK-END

Septième week-end consécutif de manifestations partout en France contre le pass sanitaire, et une interrogation : les troupes répondront-elles présentes, après deux semaines de repli ? Après le pic du 7 août (237 000 manifestants dans l'Hexagone, selon le ministère de l'Intérieur), les effectifs ont décru les 14 août (214 000) et 21 août (175 000). L'effet des congés ? L'enjeu est de taille, alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a estimé jeudi que «les dernières réticences sont en train de tomber face au succès du pass sanitaire». Selon une source policière interrogée par l'AFP, le renseignement territorial s'attend à voir entre «140 000 et 180 000 personnes» en France. Les opposants au pass et les antivax, eux, espèrent remobiliser, dans plus de 200 cortèges. Quatre sont prévus à Paris, à l'initiative de Gilets jaunes ou aiguillonnés parle chef de file des Patriotes, Florian Philippot. A Marseille, le défilé est censé prendre la direction de l'IHU de Didier Raoult, dont les fonctions devraient prendre fin mardi, afin de soutenir le microbiologiste. Le calendrier des prochaines semaines pourrait être un autre motif de virulence chez les mani- festants. A partir de lundi, le pass sanitaire s'imposera aux salariés des lieux où il est demandé aux clients. Les employés refusant de le présenter pourront voir leurs contrats de travail suspendus. A partir du 15 septembre, les premières sanctions pour les soignants nonvaccinés pourraient tomber.

Sator, 25 ans, ingénieur, Paris «J'ai été vachement égoïste en laissant les autres aller se faire vacciner»

«J'étais réfractaire au vaccin parce que j'avais l'impression que je n'en avais pas besoin. Et puis ça me faisait chier d'aller me faire vacciner: il fallait que je me renseigne sur les effets secondaires, je n'avais pas envie de m'injecter un truc sans savoir ce que c'était. Et puis, je n'ai plus eu le choix avec le pass sanitaire. J'ai voulu aller au cinéma avec ma copine et le temps de faire un test antigénique, on a raté la séance. Au boulot, je paralysais tout le groupe : dès qu'on voulait aller boire un coup, je devais passer par une pharmacie. J'ai réfléchi et il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Maintenant, ça me fait chier d'être soumis au pass sanitaire, mais je comprends la nécessité du truc. Finalement, ce serait normal que tout le monde se fasse vacciner: si vivre normalement passe par là, OK. J'ai été vachement égoïste en laissant les autres aller se faire vacciner. C'est du civisme.»

Camille, 27 ans, élève avocate, Paris «Je n'avais pas envie d'être assimilée aux antivax»

«Au départ, je ne ressentais pas le besoin de me faire vacciner : je suis jeune, en bonne santé et j'avais eu le Covid qui ne m'avait pas fait grandchose. Quand Macron a annoncé la mise en place du pass sanitaire, je n'avais toujours pas envie de le faire. J'avais également peur des effets secondaires sur le long terme. C'était aussi une position de principe : je voulais pouvoir conserver le choix de ne pas me faire vacciner. Et, étudiante en droit, j'attendais la décision du Conseil constitutionnel. Et puis des gens de mon entourage m'ont poussée intelligemment à me faire vacciner, ils avaient d'autres arguments que "il faut le faire pour le bien commun". Mes proches m'ont par exemple dit que les effets à long terme des vaccins étaient rares. Et je n'avais pas envie d'être assimilée à la population antivax, ce sont un peu des hystériques. Philippot, c'est un allumé. Je ne voulais pas qu'on pense que je suis complotiste. C'est aussi fatigant de devoir se justifier auprès de tout le monde quand on n'est pas vacciné.»

Philomène (1), 14 ans, Paris «Beaucoup de mes proches font partie du corps médical, ils m'ont tous rassurée»

«J'étais inquiète. Je ne savais pas si le vaccin pouvait être nocif, néfaste. On n'a pas beaucoup de recul en général, sur les jeunes en particulier. Je me demandais: est-ce que ce vaccin aura un impact dans trente ans sur notre santé, sur la fertilité par exemple ? «Finalement, je ne me suis pas fait vacciner pour moi, mais pour protéger les autres. Il y a très peu de risques que je contracte des formes graves. Mais ma grand-mère est faible. Etre vaccinée me permet de passer plus de temps avec elle, sereinement, sans l'appréhension de la contaminer. J'ai aussi décidé de me faire vacciner, car je vais retourner au collège : ça limitera le risque que d'autres élèves contaminent leurs parents, leurs grandsparents. Je l'ai fait pour mes proches, mais aussi pour les soignants qui se battent depuis un an et demi, et les malades en réanimation qui ont sûrement attrapé le Covid à cause de personnes qui n'étaient pas vaccinées.»

Lucien, 57 ans, ouvrier, Bordeaux (Gironde)

«Mon père a été hospitalisé»

«Après des mois de lobbying de mes proches, je me suis décidé à faire ma première dose cette semaine. Mes trois frères et ma soeur sont tous doublement vaccinés depuis des mois et clairement, pour eux, j'étais le "canard boiteux" de la famille qui risque sa vie, mais aussi celle des autres. J'entends encore ma soeur me répéter en boucle: "Tu ne te rends pas compte, tu pourrais contaminer maman, papa et ta fille aussi. Tu l'auras sur la conscience." Je comprenais leur point de vue, c'est vrai que mes parents sont âgés -ils ont tous les deux plus de 80 ans - avec une santé fragile. Mais étant donné qu'ils sont vaccinés, je me suis dit que c'était bon.

«Puis les appels de ma mère se sont faits de plus en plus pressants et inquiets. Jusqu'au déclic : mon père a été hospitalisé pour un problème au niveau de ses valves cardiaques. Ce jour-là, je me suis dit que quand même, s'il chopait une forme grave, ça pouvait dégénérer. Alors j'ai pris rendez-vous. J'avoue, je n'y vais pas de bon coeur. Mais au-delà de l'aspect santé, j'avais aussi un peu peur, au fond, qu'une partie de ma famille me ferme sa porte.» ? (1) Les prénoms ont été modifiés.

croire qu'on a peur d'etre vacciné bordel, leur propagande totalement dépassée https://image.noelshack.com/fichiers/2020/51/2/1607997474-ayaoo.png

Et puis des gens de mon entourage m'ont poussée intelligemment à me faire vacciner, ils avaient d'autres arguments que "il faut le faire pour le bien commun". Mes proches m'ont par exemple dit que les effets à long terme des vaccins étaient rares. Et je n'avais pas envie d'être assimilée à la population antivax, ce sont un peu des hystériques. Philippot, c'est un allumé. Je ne voulais pas qu'on pense que je suis complotiste. C'est aussi fatigant de devoir se justifier auprès de tout le monde quand on n'est pas vacciné.»

- Etudiante en droit, 27 ans, QI d'huître cédant à une pression sociale basée sur un argumentaire scientifiquement inexistant, qu'elle n'est même pas capable de contrecarrer https://image.noelshack.com/fichiers/2021/32/1/1628468300-8be1d18d-c1ef-4ac7-90b5-9f10976e42de.png

Ca promet pour ses prouesses orales dans son futur métier https://image.noelshack.com/fichiers/2021/32/1/1628468300-8be1d18d-c1ef-4ac7-90b5-9f10976e42de.png

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29 août 2021 à 19:51:48
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