Ainsi ce jeune homme de 20 ans aujourd'hui, soit 12 à l'époque de la vaccination. Il souffre d'une somnolence diurne incompatible avec une scolarité. L'expert judiciaire avait déclaré que «le diagnostic de narcolepsie est indiscutable» et que «le lien entre la vaccination et la narcolepsie est hautement probable». Mais l'Oniam «a estimé que le délai de près d'un an qui s'est écoulé entre la date de l'injection du vaccin contre la grippe A et l'apparition de (ses) premiers symptômes de narcolepsie-cataplexie ne permet pas de conclure à l'existence d'un lien de causalité entre les troubles observés et la vaccination mise en cause.» Fermez le ban.
Sauf que les autorités sanitaires sont très claires : l'Agence du médicament (ANSM) note par exemple que les premiers symptômes apparaissent «en moyenne moins de cinq mois après la vaccination. Toutefois, des délais pouvant aller jusqu'à deux ans ont été observés parmi les cas rapportés.» Par ailleurs, une publication scientifique finlandaise parue en juin 2014 relève que les symptômes peuvent se manifester deux ans après l'injection. «Cette histoire des cinq mois est une stratégie de l'Oniam pour supprimer un tiers des dossiers de demandes d'indemnisation», estime Me Charles-Joseph Oudin, avocat d'une soixantaine de victimes. Erik Rance, directeur de l'Oniam, se défend : «Notre conseil d'orientation a estimé que le délai était de l'ordre de cinq mois. Mais nous avons déjà indemnisé deux enfants, de 4 et 11 ans qui avaient développé les symptômes huit mois après.»